C’est avec consternation que j’ai appris, dans l’édition 22 du magazine Horizons et débats du 24 octobre 2023, que ce bimensuel est surveillé par le Service de renseignement de la Confédération SRC.
Les collaborateurs de ce journal travaillent tous bénévolement. Tous se sentent concernés par le bien commun. Ils sont organisés en coopérative et s’efforcent, dans chaque édition, de leur mieux pour informer les lecteurs de manière complète. Malgré un tirage faible, le journal jouit d’un lectorat attentif.
Les colonnes de ce magazine sont ouverts à des auteurs et journalistes intègres, issus des domaines les plus divers et mettant volontiers leurs expériences et leurs connaissances à disposition, sans chercher à influencer le lecteur ou à le pousser idéologiquement dans une direction partisane. On y a accès à des informations aussi diverses que rares dans d’autres médias suisses. Ce sont des informations, des rapports rédigés par des personnalités de renom, mais que l’on peut rarement lire chez nous dans d’autres médias. Ce sont des sujets exigeants et des textes complexes. On y apprend les tenants et les aboutissants des conflits. Les sources et les faits sont cités, ce qui me permet de me faire ma propre opinion. Les articles sont rédigés dans une langue compréhensible. Ma lecture aboutit souvent à des questions plus larges, je m’adresse donc à un ami. C’est motivant, cela me permet de me former plus loin et d’élargir mes connaissances. C’est pour moi enrichissant et réconfortant. Une telle instruction, n’est-elle plus de mise, est-elle empêchée, ou opprimée même?
Disposant de contacts avec des gens les plus divers, j’en entends souvent dire qu’ils ne lisent plus de journaux, qu’ils se passent de regarder la télévision, qu’ils ne les supportent plus. Que l’on n’y apprend plus ce qui est vraiment le cas. Les sujets sont souvent gonflés. Tout est ciblé sur le négatif. Tout nous dépasse. On se sent abandonné au chaos, on se sent mal. Est-ce là le but de nos grands médias? Une telle couverture médiatique ne fait que décourager.
Ficher un journal aussi précieux est une violation de la loi et une violation flagrante de la Constitution fédérale aussi. La Constitution garantit la liberté d’expression et d’information ainsi que la liberté des médias. Les autorités doivent s’y conformer. Si les autorités ne le font pas, les citoyens perdent leur confiance, et chacun peut imaginer ce que cela donne dans une telle société. Le chaos s’installe. Il y a suffisamment d’exemples dans notre monde.
Que se passe-t-il dans notre pays libre? Sommes-nous déjà contraints de suivre quelques personnes obsédées par le pouvoir qui nous dictent ce que nous sommes autorisés à lire ou non et ce qu’est l’opinion correcte à laquelle nous devons souscrire?
Gaby Ege, Sirnach (Suisse)
Voici maintenant deux ans que je suis un lecteur assidu de votre journal dont je trouve les articles très équilibrés en matière de géopolitique, démontrant une attitude humaniste et un fort engagement à l’égard de la démocratie suisse, ainsi que des interviews instructives de personnalités étrangères ou des commentaires sur des livres.
Votre journal constitue un complément courageux et absolument indispensable face à la presse «main stream». Comme vous publiez souvent des faits explosifs ou des interviews «inconfortables», il y a déjà un certain temps que je me demande quand et de quelle manière les instances de l’Etat vont essayer de vous causer des problèmes. Votre annonce rédactionnelle du 17 octobre 2023 confirme mes appréhensions: une «fiche» provenant du SFR (Service fédéral de renseignement) datant du 29 septembre 2023 prétend que Horizons et débats distribuerait de la «désinformation» ainsi que de la «propagande» russes.
Tout le monde devrait prendre conscience du scandale que cela implique, outre la violation des articles 16 et 17 de la Constitution fédérale suisse. Notre Constitution est un bien précieux qui devrait être préservé en tant que tel. On ne pourra alors exclure que le commentaire sur le livre de M. Jacques Baud (Poutine – maître du jeu?) paru dans une de vos éditions début octobre 23, ou l’interview de M. Ralph Bosshard, auraient pu servir comme de prétendues «preuves renouvelées de propagande pro-russe» – ceci en dépit du fait que ces deux hommes, dans leur qualité d’anciens officiers supérieurs de l’armée suisse, disposent d’une expérience internationale certaine, inclusivement à l’ONU, l’OTAN et l’OSCE.
Dans les années 1970 j’ai moi-même fait l’objet d’une «fiche»: lors d’un cours de répétition militaire, on avait trouvé une grammaire de langue russe dans mon sac à dos – j’étais alors devenu du coup un «espion» à la solde de l’URSS nécessitant de le surveiller. On aurait osé espérer que le niveau intellectuel du SFR concerné se soit étoffé entre temps – cela ne semble pas être le cas.
Dans l’espoir que Horizons et débats pourra continuer à publier sans embûches – en dépit de ladite «fiche» du SFR – la publication de ses précieux articles et rapports, qu’on ne trouve nulle part ailleurs, je vous adresse mes salutations les meilleures
Serge Linder, Mutrux / VD
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