Mobilisation contre la machine de guerre américaine

par Scott Ritter*

Je devais prendre la parole lors de la manif «Rage against the War Machine» prévue le 19 février au Lincoln Memorial, à Washington, D.C. Voici le discours que j’avais prévu d’y prononcer. Je pense qu’il aurait été à la hauteur de l’é vénement. [Ritter y avait été invité, puis désinvité, puis réinvité suite à quelques pressions, avant de renoncer à participer]. Je souhaite un franc succès à tous ceux qui ont participé et assisté à cette manifestation dont j’espère qu’elle va être le point de départ de quelque chose d’encore plus grand à l’avenir.
    
Je tiens à vous remercier de m’avoir donné l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui.

Je vous parle depuis les marches du Lincoln Memorial, un site historique correspodant à la mesure de la tâche que nous nous sommes assignée à ce stade de notre histoire collective: nous dresser – non, nous révolter – contre une machinerie de guerre qui a perverti la définition même de ce qui constitue notre identité d’Américains.
    Là où nous nous tenons aujourd’hui, est le cœur même de cette machine de guerre. A notre droite, juste au-dessus du Potomac, se trouve le Pentagone, une structure construite à l’é poque où l’Amérique invoquait sa capacité collective à vaincre le fléau de l’Allemagne nazie et du Japon impérial, mais qui s’est depuis transformée en un symbole du mal lui-même, une pépinière d’armements et de stratégies utilisés par d’autres partenaires, dans le cadre de ce que l’on appelle le complexe militaro-industriel, pour propager la malfaisance dans un monde qu’autrefois nous protégions, mais qui aujourd’hui est soumis à un processus de conflit perpétuel utilisé pour alimenter la machine de guerre américaine.
    Et qui sont ces autres partenaires? Devant nous, au-delà du monument à la mémoire de notre père fondateur, George Washington, se dresse le Capitole des Etats-Unis, où les représentants du peuple financent, dans le plus grand secret, les plans infâmes élaborés dans les entrailles du Pentagone.
    Et à notre gauche se trouve la Maison Blanche, le siège de l’autorité exécutive, où des individus que nous avons investis d’une autorité exceptionnelle trahissent la confiance de ceux qui les y ont placés en concevant et en exécutant des politiques conçues pour favoriser les efforts de guerre du Pentagone.

L’épicentre du mal

C’est précisément là l’é picentre du mal, la trinité impie de la folie terroriste, contre laquelle, il y a 61 ans, Dwight D. Eisenhower, militaire américain devenu dirigeant politique, mettait en garde le peuple américain en déclarant que «dans les instances gouvernementales, nous devons nous prémunir contre toute prise d’influence injustifiée, qu’elle soit intentionnelle ou non, par le complexe militaro-industriel. Il y a et il y aura toujours là le risque du développement désastreux d’un pouvoir injustifié.»
    Depuis que ce discours a été prononcé, aucun président américain n’en a formulé de mots plus justes et aucun de ceux à qui Eisenhower avait confié ce message – nous, le peuple des Etats-Unis – n’a fait preuve d’un plus grand désintérêt.
    Nous nous trouvons ici aujourd’hui pour faire savoir à cette terrible trinité, ce complexe militaro-industriel, cette machine de guerre, que nous vous entendons maintenant, Monsieur le Président – nous vous entendons, et nous agirons en fonction de votre avertissement pour mettre fin à cet épicentre de la conspiration anti-américaine.

La folie de création d’armes nucléaires

De toutes les armes produites par le complexe militaro-industriel, de tous les plans diaboliques échafaudés dans l’esprit des prétendus experts en sécurité nationale – dont la plupart ne sont ni élus ni connus de nous, le peuple américain – aucune n’empeste plus la folie que les armes nucléaires.
    «A présent je deviens la Mort, le Destructeur des Mondes», a déclaré le père de la bombe atomique américaine, Robert Oppenheimer, lors du premier essai nucléaire américain.

Le destructeur des mondes

C’est là l’omniprésente réalité dans laquelle aujourd’hui nous vivons tous – que de cet épicentre du mal que nous appelons le complexe militaro-industriel proviennent justement les armements capables de donner vie aux mots du texte sacré hindou cité par Oppenheimer – la Bhagavad-Gita – et, ce faisant, de provoquer notre mort à tous.
    La plupart des Américains, y compris un grand nombre d’entre vous réunis ici aujourd’hui, vivent dans l’ignorance bienheureuse du fait que le monde est sur le point d’ê tre détruit par les descendants d’Oppenheimer.

Sur le fil du rasoir

Le 26 septembre 1983, le Lieutenant-colonel Petrov, officier soviétique, était de service dans une unité d’alerte nucléaire préventive lorsque le système signala le lancement de cinq missiles nucléaires à partir des Etats-Unis. Le colonel Petrov ne tint pas compte du protocole qui lui imposait de signaler cette alerte comme un tir effectif, ce qui aurait déclenché une riposte soviétique. Il gagna ainsi un temps précieux, ce qui permit d’identifier l’erreur et d’é viter une guerre nucléaire.
    En novembre 1983, les Etats-Unis et l’OTAN procédèrent à un exercice au poste de commandement, sous le nom de code «Able Archer 83», afin de tester les procédures de contrôle du lancement des armes nucléaires de l’OTAN contre des cibles soviétiques et du Pacte de Varsovie. Les Soviétiques, croyant que cet exercice servait de couverture à une première frappe, mirent leurs forces nucléaires en état d’alerte maximale. Par la suite, la C.I.A. détermina que l’exercice Able Archer 83 avait mis les Etats-Unis et les Soviétiques au bord du conflit nucléaire comme jamais auparavant depuis la crise des missiles de Cuba en 1962.
    Et le 25 janvier 1995, les Soviétiques détectèrent le déclenchement d’une fusée d’essai atmosphérique norvégienne qui reproduisait la trajectoire d’une arme nucléaire lancée par un sous-marin Trident de la marine américaine. Craignant une attaque nucléaire en altitude susceptible de brouiller les radars russes, les forces nucléaires russes se mirent en état d’alerte et la «mallette nucléaire» fut remise au Président russe Boris Eltsine, qui dut choisir en une fraction de seconde de lancer ou non une frappe nucléaire de représailles contre les Etats-Unis.
    Ces trois incidents illustrent à quel point nous sommes tous sur le fil du rasoir dès lors qu’il s’agit de vivre dans un monde où il existe des armes nucléaires. Une seule erreur, une seule faute de jugement, et la Bhagavad-Gita devient réalité.

Le contrôle de l’armement nucléaire, un objectif vital

Une chose, et une seule, nous a préservés de notre inévitable disparition collective: la maîtrise de l’armement. Dans les années 1980, le déploiement en Europe, par les États-Unis et l’Union soviétique, de missiles nucléaires à portée intermédiaire n’a fait qu’accroître la possibilité d’une erreur ou d’un malentendu susceptible de déclencher un conflit nucléaire. Comme ces armes sont capables d’atteindre leur cible respective en moins de cinq minutes une fois lancées, le délai de 30 à 40 minutes qui prévalait pour l’utilisation des forces nucléaires stratégiques a disparu.
    En clair, sans la mise en œuvre en 1988 du traité sur les forces nucléaires intermédiaires, qui a éliminé ces armes nouvelles et dangereuses, l’incident des fusées atmosphériques du 25 janvier 1995 aurait plus que probablement débouché sur une guerre nucléaire généralisée, Boris Eltsine n’ayant plus alors disposé du précieux laps de temps lui permettant de renoncer à lancer ses missiles. Tous ceux qui se trouvent ici aujourd’hui devraient réfléchir à cette déclaration et remercier implicitement ces hommes et ces femmes, américains et soviétiques, qui ont fait du traité sur les forces nucléaires intermédiaires une réalité et, ce faisant, littéralement sauvé le monde de la destruction nucléaire.

« La limitation des armements ne fait plus partie du dialogue américano-russe»

La limitation des armements, cependant, ne fait plus partie du dialogue américano-russe. La machine de guerre des Etats-Unis a fait en sorte de discréditer la notion d’un désarmement profitable aux deux parties dans l’esprit du public américain, cherchant plutôt à faire du contrôle des armements un instrument permettant de parvenir à un avantage stratégique unilatéral.
    Dès qu’un accord de contrôle des armements devient gênant pour l’objectif de domination mondiale des Etats-Unis, la machine de guerre cesse tout simplement de fonctionner. A cet égard, le bilan de l’Amérique est désastreux – le Traité sur les missiles antibalistiques, le Traité sur les forces nucléaires intermédiaires, le Traité ciel ouvert – tous ces accords ont terminé dans les poubelles de l’histoire au nom de la quête d’un avantage stratégique unilatéral en faveur de la machine de guerre américaine.

La course aux armements repart de plus belle …

Dans un monde sans contrôle des armements, nous serons à nouveau confrontés à une nouvelle course aux armements où chaque partie développe des armements qui ne protègent rien mais menacent tout le reste. Sans contrôle des armements, nous reviendrons à une époque où la vie au bord du précipice de l’anéantissement nucléaire imminent était la norme, et non l’exception. La machine de guerre a permis que le principe de la coexistence pacifique, réglementée par des traités mutuellement profitables régis par la formule éprouvée du «faire confiance mais contrôler», soit remplacé par une nouvelle approche déterminée par une machine de guerre qui utilise l’armement nucléaire, et les milliards de dollars qu’il en coûte pour son entretien annuel, comme un moyen d’acheter les politiciens aux dépens de la population que notre gouvernement a juré de protéger.

… aux dépens de la population

C’est la corruption ultime du complexe militaro-industriel – sa conversion en complexe militaro-industriel-congressiste, où nous, le peuple, sommes exclus de toute délibération, qu’il s’agisse du financement ou des conséquences.
    La clé du succès de ce mécanisme intrinsèquement anti-américain est la capacité du complexe militaro-industriel et du Congrès – la machine de guerre – à  susciter chez le peuple américain une peur découlant de l’ignorance de la véritable nature de la ou des menaces que ces armes nucléaires sont censées combattre.

Russophobie obligatoire

Dans le cas des relations américano-russes, cette peur est produite par une russophobie systématique imposée au public américain par la machine de guerre et ses laquais, les principaux médias. La collusion entre le gouvernement et les médias, si elle est laissée à elle-même, ne fera que renforcer la peur fondée sur l’ignorance par un processus de déshumanisation de la Russie et du peuple russe aux yeux du public américain, jusqu’à  ce que nous soyons devenus perméables au mensonge et à la désinformation et que nous prenions pour argent comptant tout ce qui est dit de négatif sur la Russie.
    C’est dans ce genre de situation que nous pouvons nous tourner vers les Ecritures, Jean 8:32, pour y trouver quelques conseils: «Alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.»

Un rempart de mensonges

Mais quelle vérité? Celle que raconte le gouvernement? Celle qui est véhiculée par les principaux médias? Ce n’est pas la vérité, mais plutôt un rempart de mensonges construit au nom d’une machine de guerre qui veut que chaque Américain accepte sans discussion la légitimation d’armes dont la seule utilité connue est la destruction de l’humanité tout entière.
    Il y a près de 60 ans, sur ces mêmes marches, en ce même lieu, un homme de paix a prononcé un discours qui a captivé l’imagination de la nation et du monde entier, gravant dans nos cœurs et nos esprits collectifs les mots «I had a dream – J’ai fait un rêve».
    Le discours historique du Dr Martin Luther King évoqua le chapitre sordide de l’esclavage en Amérique, ainsi que l’inhumanité et l’injustice de la ségrégation raciale. Il y rêvait «qu’un jour, cette nation se lèvera et vivra la véritable signification de son credo: nous considérons que ces vérités sont évidentes, et que tous les hommes naissent égaux».

Tous les hommes naissent égaux!
 

Ces mots ont résonné dans le contexte de la lutte intérieure et désespérée de l’Amérique contre les séquelles de l’esclavage et de l’injustice raciale.

«Moi aussi, j’ai mon rêve»

Ces mots s’appliquent tout autant aujourd’hui, surtout lorsqu’ils sont pris dans le contexte que nous sommes tous des enfants de Dieu, noirs, blancs, riches, pauvres. Américains. Russes. Voyez, moi aussi j’ai un rêve.
    Je rêve que les gens réunis ici aujourd’hui trouvent moyen de surmonter les peurs fondées sur l’ignorance et générées par la maladie de la russophobie, d’ouvrir leur esprit et leur cœur afin d’accepter le peuple russe comme des semblables méritant la même compassion et la même considération que nos compatriotes américains – que l’humanité tout entière. Je rêve que nous, le peuple des Etats-Unis d’Amérique, puissions faire cause commune avec le peuple russe pour construire des passerelles de paix qui facilitent l’é change d’idées, ouvrent les esprits fermés par la rhétorique haineuse de la russophobie véhiculée par la machine de guerre et ses alliés, et permettent à notre propre engagement de se manifester par l’amour et le respect de notre prochain. En particulier pour ceux qui vivent en Russie.
    La troisième loi de Newton, selon laquelle toute action entraîne une réaction égale et opposée, s’applique à la condition humaine tout autant qu’au monde de la physique. «Aime ton prochain comme toi-même» est applicable à toute l’humanité.

Surmonter la haine, surmonter la russophobie

Moi aussi, j’ai un rêve, celui qu’en surmontant la haine générée par une russophobie systématique, nous puissions travailler avec nos semblables en Russie pour créer des communautés de compassion qui, lorsqu’elles s’unissent, rendent impossible un monde saturé d’armes nucléaires et fassent que les politiques fondées sur les principes d’un contrôle mutuellement profitable des armements deviennent une seconde nature.
    Moi aussi, j’ai un rêve. Qu’un jour, que ce soit sur les rouges collines de Géorgie ou sur la terre noire du Kouban, les fils et les filles des hommes et des femmes qui gèrent aujourd’hui les arsenaux nucléaires russes et américains puissent, comme le disait le Dr King, «s’asseoir ensemble à la table de la fraternité».
    Ce n’est pas un rêve impossible. Je le sais, car je l’ai vécu. J’ai autrefois été corrompu par la haine qui naît de la peur engendrée par l’ignorance de la réalité de ceux que j’é tais entraîné à tuer.

Mon voyage initiatique

Mais je me suis ensuite embarqué dans un remarquable voyage initiatique, favorisé par la mise en œuvre du même traité sur les forces nucléaires intermédiaires qui a fini par sauver l’humanité de l’anéantissement nucléaire, au cours duquel j’ai appris à considérer le peuple russe non pas comme un ennemi, mais comme un ami. Non pas comme un adversaire, mais comme un collègue; comme mes semblables, capables des mêmes émotions que moi, imprégnés du même désir humain de construire un monde meilleur pour eux-mêmes et leurs proches, un monde libéré de la tyrannie des armes nucléaires.
    Moi aussi, je fais un rêve. Que les gens réunis ici aujourd’hui se joignent à moi pour un nouveau voyage initiatique, un voyage qui fasse tomber les barrières de l’ignorance et de la peur érigées par la machine de guerre, des barrières destinées à nous séparer de nos semblables en Russie, et qui au contraire jette des passerelles qui nous rapprochent de ceux que nous avons été conditionnés à haïr, mais que nous devons maintenant apprendre à aimer, pour notre bien, celui de nos enfants et de nos petits-enfants.
    Ce voyage n’aura rien de facile, mais il en vaudra la peine. Ce voyage sera le mien, le votre, ce sera notre voyage, celui qui nous verra emprunter, littéralement, la voie la moins fréquentée. Et oui, c’est celle-là même qui fera toute la différence. Elle nous mènera, comme l’a un jour proclamé le Dr King depuis ces mêmes marches, jusqu’aux prodigieux sommets du New Hampshire, aux imposantes montagnes de New York, aux hauteurs des Alleghanys de Pennsylvanie, aux Rocheuses enneigées du Colorado, aux pentes courbes de la Californie... jusqu’à  chaque colline et taupinière du Mississippi. Ce sera un voyage américain – un voyage d’Américains, unis dans la cause de la paix et de la justice, et d’un monde libéré de la tyrannie des armes nucléaires. Nos effectifs vont croître, de deux mille à vingt mille, de vingt mille à cent mille, et de cent mille à un million ou plus.
    Et qui sait? Peut-être qu’en juin 2024, à l’occasion de la commémoration de ce rassemblement de 1982, qui a rassemblé un million de personnes à Central Park, à New York, en faveur du désarmement nucléaire et de la fin de la course aux armements nucléaires, nous pourrons nous réunir et envoyer un message similaire à la machine de guerre.
    Un million de personnes au moins, qui exigent de leur gouvernement qu’il agisse de manière à préserver et à protéger la vie et l’avenir de tous les Américains, de l’humanité tout entière. Le rassemblement de 1982 a provoqué les événements qui ont permis la mise en œuvre du traité sur les forces nucléaires intermédiaires en 1987, un traité qui a littéralement sauvé le monde de la destruction nucléaire.
    Moi aussi, j’ai mon rêve. Qu’ensemble, nous puissions exploiter la même énergie, la même vision, la même passion que ceux qui nous ont précédés et créer un mouvement de citoyens unis dans les principes de paix, un mouvement  qui aboutira à un futur accord de contrôle des armes entre les Etats-Unis et la Russie préservant ainsi notre avenir commun. Et certes qu’il y aura des forces adverses qui tenteront de nous perturber, de nous dissuader, de nous détruire.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de céder»

Nous ne pouvons pas nous permettre de céder. Nous ne devons pas sombrer doucement dans cette pénombre, mais au contraire faire preuve de colère, de rage contre la destruction de notre lumière. De la rage contre la machine de guerre.
    De la rage, de la rage pour qu’ensemble nous puissions donner vie aux paroles du Président Lincoln, inscrites derrière moi sur le mémorial: «...faire tout ce qui est possible pour atteindre et favoriser une paix juste et durable entre nous et avec les autres nations.»
    Mettons-nous au travail. •


Scott Ritter est un ancien officier des services secrets du corps des Marines américains qui, en plus de 20 ans de carrière, a notamment travaillé dans l’ex-Union soviétique à la mise en œuvre d’accords de contrôle des armements, au sein de l’é tat-major du général américain Norman Schwarzkopf pendant la guerre du Golfe de 1991 et plus tard en tant qu’inspecteur en chef des armes de l’ONU en Irak de 1991 à 1998. Son dernier livre, «Disarmament in the Time of Perestroika», a été publié par Clarity Press en 2022.

Source: ScottRitterExtra.com du 10 février 2023; avec l’aimable autorisation de l’auteur

(Traduction Horizons et débats)


Efforts de paix

hd. Dans de nombreux endroits du monde, des voix s’é lèvent pour promouvoir la paix. Les conditions à remplir pour y parvenir sont diversement appréciées. Il existe des initiatives portées par de nombreuses «célébrités», comme par exemple en Allemagne la pétition de Sarah Wagenknecht et Alice Schwarzer, mais aussi de nombreuses initiatives ayant peu d’é cho médiatique dont deux sont documentées ici. En de multiples endroits, les initiateurs ne parviennent pas à se mettre d’accord sur une base commune au-delà des clivages politiques. Mais dans certains endroits, y compris aux Etats-Unis, on y parvient déjà mieux.

Compromis avec la Russie au lieu de l’é largissement de l’OTAN

Le Forum [hongrois] pour la paix, une alliance sociopolitique créée pour préserver la paix dans notre pays, demande au Parlement de ne pas ratifier l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN.

L’é largissement de l’OTAN ne servira pas la paix, mais entravera la résolution pacifique du conflit et le développement politique. Les collaborateurs du mouvement Forum pour la paix sont convaincus que la Hongrie n’est pas intéressée par la poursuite de la guerre, mais par l’instauration de la paix. Le gouvernement et le parlement rendraient un bon service à la cause de la paix si, en accord avec la volonté de paix de la grande majorité de notre peuple, ils encourageaient l’OTAN à s’entendre avec la Russie. En plus, l’OTAN devra répondre à la demande de garanties de sécurité formulée le 15 décembre 2021 par Moscou à Washington et à Bruxelles, plutôt que de s’é tendre vers l’Est. Le Forum pour la paix estime la demande de sécurité de la Russie comme légitime et insiste sur ce que ni l’OTAN ni sa puissance dominante, les Etats-Unis, ne menacent la Russie à ses frontières. Le gouvernement hongrois exige de ses alliés la fin du soutien militaire à l’Ukraine contre la Russie par l’OTAN et la démonstration de sa capacité à garantir la sécurité mutuelle et la coopération pacifique est-ouest dans le cadre de la conférence paneuropéenne proposée. Selon le Forum pour la paix, la Hongrie ne sera capable de réaliser son vieux rêve que dans le système de coopération paneuropéenne, dans la véritable autodétermination et le développement national, à l’abri de toute ingérence étrangère.

Association pour le respect de la loi,
Hungarian Anti-Fascist League, Labor Party, Hungarian Community for Peace, Balog István, Bognár Tibor,
Fehérvári Zsolt, Hajdú József, Hetényi Balázs, Hirschler Tamás, Kleinheincz
Ferenc, Krajcsovicz Gyöngyi, Nagy Zsolt József, Petráss László, Salga István,
Simó Endre, Thürmer Gyul

Source:
www.selbstbestimmtes-oesterreich.at 

(Traduction Questions d’actualité)
Source: https://afsaneyebahar.com/2023/02/13/20694777/  (avec mise à jour de la liste des signataires le 17/02/23)

Appel – Se lever pour survivre!

Profondément préoccupés par la vie et la survie au cœur de l’Europe, nous adressons cet appel en priorité aux personnes vivant dans les pays européens germanophones. Malgré la diversité des points de vue sociopolitiques, nous sommes portés par la conviction commune que notre monde n’a jamais été aussi proche de la catastrophe depuis la crise de Cuba en 1962. Ne s’opposant pas efficacement à l’enthousiasme délirant pour la guerre actuellement attisé par les médias de masse, le risque est grand que la guerre en Ukraine conduise à l’utilisation d’armes nucléaires en Europe.
    Les confrontations à multiples facettes entre les forces aspirant à une domination mondiale unipolaire et celles étant favorables à un ordre mondial multipolaire ont déjà causé des ravages, notamment en Yougoslavie, au Soudan, en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie et au Yémen. Les affrontements militaires se déroulant en Ukraine depuis 2014 représentent une partie de cette évolution mondiale.
    En pleine guerre froide, la crise de Cuba a servi de réveil. Contrairement à aujourd’hui, les deux grandes puissances cherchaient alors à s’entendre dans l’intérêt des deux parties. C’est ainsi que les traités sur la défense contre les missiles balistiques ainsi que ceux  sur les missiles nucléaires à moyenne portée ont été négociés et depuis sont rejetés.
    Les accords de paix négociés reposent moins sur la confiance que sur la compréhension mutuelle que l’alternative trouvée est dans l’intérêt des deux parties. Nous élevons la voix pour les négociations de paix immédiates et contre les tambours de guerre exigeant la poursuite de la guerre «jusqu’à  la victoire de l’Ukraine» et les livraisons d’armes correspondantes.
    Notre destin est sur le fil du rasoir!
    Maintenant il s’agit de contrer les cris de guerre omniprésents par des actions variées afin d’assurer notre survie.

Responsable au sens du droit de la presse: Wolfgang Effenberger, Dorfmoos 12, 82343 Pöcking

(rédigé le 31/01/23, publié le 4/02/23)

Remarque

L’objectif des initiateurs de l’appel n’é tait pas de lancer une nouvelle pétition, de concevoir une campagne de signatures ou d’appeler à des actions de protestation concrètes. L’objectif était de donner un signal dans le sens de la survie. Chaque personne se sentant concernée par cet appel devrait, en tenant compte de ses propres capacités et possibilités, «s’opposer de manière éclairée au tambour de guerre omniprésent», «afin que la survie puisse être assurée».

Notre site web utilise des cookies afin de pouvoir améliorer notre page en permanence et vous offrir une expérience optimale en tant que visiteurs. En continuant à consulter ce site web, vous déclarez accepter l’utilisation de cookies. Vous trouverez de plus amples informations concernant les cookies dans notre déclaration de protection des données.

Si vous désirez interdire l’utilisation de cookies, par ex. par le biais de Google Analytics, vous pouvez installer ce dernier au moyen des modules complémentaires du présent navigateur.

OK