Pour prospérer, les enfants ont besoin d’un tas de choses, avant tout que nous soyons présents pour eux. Formule toute simple et pourtant pas évident dans la vie de tous les jours. Souvent, les enfants sont ressentis comme un fardeau. Ce qu’ils exigent de nous semble trop, à beaucoup de parents. Ils se sentent souvent contraints de renoncer à «se réaliser» eux-mêmes dans leur vie d’adultes, ce qui les amène de se retirer en tendance d’eux, même si ce n’est qu’intérieurement.
Qu’ est-ce que cela signifie pour nos enfants, pour leur vie quotidienne? Comment vivent-ils? Notre propre retrait est-il un élément favorisant une éducation vers l’indépendance? En fait nos enfants, qu’attendent-ils de nous, de leurs parents? Quels sont leurs besoins fondamentaux et comment y répondre sans nous nier nous-mêmes?
Une chose est établie d’évidence. Ce que les enfants cherchent toujours et partout est notre accès, immédiat, directe, authentique et honnête. Ils veulent nous ressentir tels que nous sommes – et le plus important peut-être – tels que nous aspirons être aussi. Inutile de leur cacher quoi que ce soit, c’est une vaine tentative. Et nous faisons mal aux enfants si nous n’arrivons pas à les aborder de manière honnête.
Commettre des erreurs est une chose inévitable. En tirer nos leçons est peut-être plus important encore. Les enfants sont généreux avec leur pardon. Ils ne sont pas rancuniers, en principe ils sont prêts à recommencer chaque jour à nouveau. Dans ce sens, vivre avec eux est une magnifique chance d’élargir nos propres limites d’action. Il est essentiel de signaler aux enfants que, nous-mêmes aussi, sommes sur une voie d’évoluer, chaque jour. Ils se font normalement une grande idée de nous-mêmes et aiment suivre notre exemple.
Sous une condition, il est vrai: il ne faut pas prétendre quelque chose. Ils sont capables de ressentir nos efforts. En clair cela se résume dans la formule: aucune éducation sans auto-éducation. Des besoins existentiels ultérieurs se déduisent plus ou moins aisément de ce qui est dit.
Cela veut dire: une fois cette base émotive consolidée, le reste suivra pratiquement de soi. Ajoutons encore un aspect. Même si nous reconnaissons nos propres traits de caractère dans nos enfants, il faut tout de même se méfier de les prendre comme «nos» enfants, nos doubles. Je m’explique. Ils ne constituent guère la seule copie de nous-mêmes. Indépendamment de toutes sortes de traits caractéristiques à nous-mêmes, traits qui les empreignent sans le moindre doute: ils constituent pourtant des individualités à part entier – des individus donc, dont le terme désigne précisément cela: leur caractère unique – in-divisible. Cette unicité est à respecter. Ce n’est que par-là que nous leur offrons en effet la possibilité à devenir ce à quoi ils se destinent dans leur for intérieur. Il est chanceux, l’enfant qui peut grandir avec des adultes capables de se poser constamment la question, sans forcément l’extérioriser à chaque moment: qui es-tu? •
Traduction Horizons et débats)
* Daniel Wirz est psychologue, instituteur et auteur de livres; co-fondateur du Freier pädagogischer Arbeitskreis (aujourd’hui Menschenbildung), de l’Ecole Rudolf-Steiner, Baar, ainsi que de la Neue Schule, Zug.
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