Courrier des lecteurs

Notre empoisonnement par les mensonges de guerre continue

Nous y sommes donc. Nous voilà arrivés à projeter nos aspirations sur un Président dont nous avions craint sa réélection. N’avait-il pas promis de terminer la guerre de l’Ukraine? Tiendra-t-il sa promesse? Ou iront-ils l’en empêcher? Il a tout de même eu son éraflure déjà tandis que le sort de John F. Kennedy fut funeste. Face à cela, deux poésies en disent assez dont je retiens les vers suivants:

Marie Luise Kaschnitz:

Steht noch dahin (Tout cela reste aléatoire, 1970)

«Si le mot liberté ne nous fera pleurer,
Si nous nous en sauverons, discrètement et à temps,
Sur un lit blanc ou périssant
Face aux centaines d’éclairs atomiques,
Si nous réussirons à mourir avec un espoir
Tout cela est ouvert, tout cela reste totalement aléatoire.»

Erich Kästner:

Das letzte Kapitel (Le dernier chapitre, 1930; poésie rimée en quatrains dans sa version originale, traduit en prose, hd.)

Le douze juillet de l’an 2003,
La communication radio fit le tour du monde
Annonçant qu’une escadre de bombardiers policiers
S’était envolée pour exterminer l’humanité entière.

[…]

Chacun pensait trouver moyen de s’en sauver.
Eh bien, personne n’y arriva et le monde se vida,
Le poison se trouvant partout
Ayant parcouru les déserts, traversé les océans.

[…]

Voilà donc l’humanité, soudainement, là où elle avait désiré être.
Sa méthode ne fut pas particulièrement humaine, il est vrai.
Quant à la Terre, elle se retrouva enfin dans son silence poursuivant, entièrement calmée, son orbite elliptique connue.

Bouleversant, tout cela. Merci beaucoup de me faire apprendre la vérité, je hais le mensonge. Mais qui sont-ils, ses dégénérés disposant de suffisamment de pouvoir pour nous mentir inlassablement – au point de repartir dans leurs guerres?

Udo Kaufmann, Müllheim (DE)