Sommet de la Celac 2024

«La planète veut la paix»

gl. C’est à Kingston, capitale de l’Etat insulaire caribéen de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, que s’est tenu début mars, presque ignoré par les médias occidentaux, le huitième sommet annuel des Etats de la Celac. Les membres de la Celac, la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes, sont les 33 Etats des deux Amériques, à l’exception des Etats-Unis et du Canada.
    Ont participé au sommet de cette année les hauts représentants de 33 Etats dont le Président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, le Président colombien Gustavo Petro, le Président cubain Miguel Díaz-Canel, le Président vénézuélien Nicolás Maduro, la ministre mexicaine des Affaires étrangères Alicia Bárcena ainsi qu’ António Guterres, secrétaire général de l’ONU. Dans son discours, Guterres a souligné que l’Amérique latine et les Caraïbes ont prouvé qu’un accord pour la paix était possible et que cela montrait «une différence». Guterres a ainsi rendu hommage à la déclaration commune pour le dialogue et la paix entre le Guyana et le Venezuela, obtenue sous la médiation du président brésilien Lula et de la Celac. Les deux pays sont en conflit au sujet de la région frontalière d’Esequibo, riche en pétrole, ce qui a failli déboucher sur un conflit armé en décembre dernier. Le président vénézuélien Maduro et son homologue guyanais Irfaan Ali se sont mis d’accord pour renoncer à la violence et ne pas faire monter la tension.
    Depuis sa création en 2011, la Celac s’est engagée pour l’intégration de toute l’Amérique latine en tant qu’espace commun, refusant toute intervention étrangère. Le sommet de la Celac est donc considéré être un lieu privilégié de rencontres et d’échanges, mais aussi de débats concernant toute la région, indépendamment de la position politique des gouvernements. Cette année, les fortes tensions idéologiques entre les gouvernements néolibéraux et ceux qui s’orientent vers le Sud global se sont manifestées par l’absence au sommet de plusieurs chefs de gouvernement comme Javier Milei d’Argentine, Daniel Noboa d’Equateur et Nayib Bukele du Salvador. Dans son commentaire publié dans le quotidien argentin «Página/12», Daniel Kerssfeld qualifie néanmoins le sommet comme positif, entre autres pour le fait que la Celac a atteint davantage de cohérence politique.
    Comme toujours, les problèmes mondiaux, la défense de la souveraineté et le droit des peuples à l’autodétermination ont été des thèmes importants. MmeXiomara Castro, Présidente du Honduras, assumant cette année la présidence pro tempore de la Celac, s’est jointe à l’appel à la paix dans la région. Elle a rejeté toute ingérence de puissances étrangères dans les affaires des 33 Etats de la Celac, faisant allusion aux Etats-Unis. Elle souligne même qu’aucun peuple d’Amérique latine ou des Caraïbes doit recourir à la violence contre un peuple frère. «Nous devons résoudre nous-mêmes nos divergences, sans ingérence ni pression extérieure, à l’aide du dialogue et en considérant toujours le bien de notre région et l’autodétermination des peuples.»
    Le Président colombien, M. Gustavo Petro a critiqué la guerre menée par les Etats-Unis contre la drogue et l’a qualifiée d’échec. Selon lui, les Etats-Unis ont misé sur la répression, les prisons, la police et les meurtres au lieu de cibler leurs efforts avant tout sur la prévention et la santé publique. C’est pourquoi leur échec a été dramatique, a-t-il résumé, le trafic de drogue n’ayant jamais diminué.
    Le sommet de la Celac a également abordé la situation à Gaza. Le président brésilien Lula a été très clair en relevant le sujet attristant.
    «La tragédie humanitaire à Gaza exige de nous tous la capacité de dire «Basta, ça suffit!» à la punition collective que le gouvernement israélien impose au peuple palestinien. Les gens meurent dans la file d’attente pour la nourriture. L’indifférence de la communauté internationale est un scandale. Je voudrais profiter de la présence du secrétaire général de l’ONU, mon collègue António Guterres, pour proposer à l’ONU une motion de la Celac pour mettre fin immédiatement à ce génocide», a déclaré Lula. Lula a proposé à Guterres d’invoquer l’article 99 de la Charte des Nations unies lui permettant de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU face à toute question susceptible de menacer la paix et la sécurité internationales. Le président sud-américain a encouragé la Chine, la France et la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis à régler leurs différends et à «mettre fin à ce massacre».
    Il a également demandé au Japon, qui a pris la présidence du Conseil de sécurité, de se pencher de toute urgence sur cette question et de mettre fin aux tueries au Proche-Orient. «Il y a déjà eu plus de 30000 morts. La vie de milliers de femmes et d’enfants innocents est en danger. La vie des otages du Hamas est également en danger. Pour conclure, je voudrais vous dire que notre dignité et notre humanité sont en danger. C’est pourquoi nous devons arrêter le massacre au nom de la survie de l’humanité, le besoin d’humanisme est grand.»
    Le Président bolivien Luis Arce Catacora s’est placé au côté de Lula dans son appel à un cessez-le-feu immédiat. «La planète veut la paix, elle veut la tranquillité, c’est ce à quoi nous aspirons et ce pour quoi nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour pacifier cette région du monde», a-t-il déclaré. Il a ajouté qu’une solution à la crise devait permettre à la Palestine «d’exercer son droit à l’autodétermination».

Sources:

https://es.mercopress.com/2024/03/02/lula-pone-el-foco-en-la-crisis-de-gaza-durante-su-discurso-ante-la-celac 
https://www.pagina12.com.ar/autores/422097-daniel-kersffeld 
https://www.jornada.com.mx/noticia/2024/03/01/mundo/se-reunen-lideres-de-la-celac-en-octava-cumbre-anual-3189 

 

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