Une hausse brutale du nombre de civils blessés par des armes lourdes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) menace de saturer les établissements de santé déjà mis à rude épreuve.
Tel a été l’avertissement lancé par Robert Mardini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à l’occasion d’une visite de cinq jours dans le pays.
«Ce à quoi nous assistons actuellement dans l’est de la RDC est sans précédent et extrêmement préoccupant à bien des égards. Suite à la récente flambée des hostilités début février, des centaines de civils gravement blessés, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ont afflué vers les établissements de santé du Nord-Kivu – 40% avaient été victimes de bombardements ou d’autres armes lourdes utilisées dans des zones urbaines densément peuplées. Cette nouvelle dynamique vient accentuer la profonde souffrance de si nombreux civils déjà accablés par des décennies de conflit», a expliqué Robert Mardini.
Selon le droit international humanitaire, il incombe aux parties à un conflit de protéger les civils et les infrastructures civiles et de prendre toutes les précautions possibles pour les épargner.
«En cas d’utilisation d’armes explosives en zones habitées – y compris les camps de personnes déplacées – la probabilité d’effets indiscriminés est très forte. En un mot, des civils risquent d’être blessés voire tués. C’est précisément ce que nous observons en ce moment dans le Nord-Kivu», a ajouté M. Mardini.
Face à un afflux quotidien de civils blessés – parmi lesquels de nombreux enfants – beaucoup ont été installés sous des tentes.
Les patients arrivent après avoir souvent tout laissé derrière eux et été séparés de leurs proches. Ils sont de plus en plus nombreux à présenter de graves blessures; certains décèdent sur le chemin de l’hôpital
Certaines blessures sont invisibles. La violence sexuelle et sexiste est devenue endémique au cours des multiples conflits qui ont frappé la RDC. Bon nombre de cas n’ont jamais été signalés, par peur de stigmatisation ou de représailles. Les besoins dépassent largement la capacité de réponse limitée.
A l’hôpital, d’anciens enfants-combattants figurent aussi parmi les patients se remettant de traumatismes physiques et mentaux. L’enrôlement d’enfants dans les groupes armés constitue un souci majeur, d’autant que l’ONU a recensé en la matière une augmentation de 45% au cours des six premiers mois de 2023 par rapport à l’année précédente.
«Le niveau de souffrance subie ici est absolument affligeant. Il existe un seul moyen réellement efficace de réduire les souffrances: les parties au conflit doivent respecter le droit international humanitaire qui leur impose de protéger la population civile. A défaut, un avenir sombre attend des millions de Congolais qui n’ont connu que la guerre. » •
Source: Communiqué de presse du Comité International de la Croix rouge, Goma/Genève, 06 mars 2024 (texte original CICR, extraits)
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