Pour une nouvelle politique allemande au Proche-Orient

km. La sagesse populaire recommande de se fier à ce que crée la main de l’homme plutôt qu’à ce qu’il dit. Les protestations mondiales contre la conduite des opérations menées par Israel dans la bande de Gaza (ainsi qu’en Cisjordanie) et contre les crimes de guerre majeurs commis à cette occasion aux yeux de l’opinion mondiale toute entière ont également conduit les plus proches alliés occidentaux d’Israël – les Etats-Unis et l’Allemagne – à prononcer des propos parfois critiques de la part des responsables politiques. Et à poser ainsi quelques sparadraps sur le peuple palestinien malmené.
    Certains hauts responsables occidentaux se rendent manifestement compte que leur fidélité à Israël les isole de plus en plus. Mais ce qui fait toujours défaut, ce sont des mesures concrètes pour mettre fin aux massacres, aux destructions et aux expulsions. Le blocage persiste à ce niveau.
    Mais prenez les donc au mot! Engagez-les à mettre leurs paroles en pratique! Et cela vaut également pour les médias, y compris pour la radio-télévision publique allemande. Le 9mars, la Deutschlandfunk, qui en fait partie, a diffusé un commentaire qui a retenu l’attention1 de son ancien rédacteur en chef, aujourd’hui correspondant en chef et directeur du bureau central à Berlin et du bureau de Bruxelles. Il s’appelle Stephan Detjen et, sous le titre "L’Allemagne doit corriger sa politique vis-à-vis d’Israël", il a effectivement déclaré ce qui suit:
    «Pour ce faire [pour initier une autre politique à l’égard d’Israël], le gouvernement fédéral doit se ménager une marge de manœuvre rhétorique et politique, prendre ses distances avec le gouvernement de Netanyahou et en tirer des conséquences concrètes. […] Et cela n’est pas seulement nécessaire au regard de la catastrophe humanitaire qui se déroule actuellement dans la bande de Gaza. Dans une perspective plus large, le gouvernement fédéral devra continuer à se détacher d’une conception étroite de la raison d’Etat allemande s’il veut à la fois assumer la responsabilité historiquement justifiée de l’Allemagne et tenir la promesse d’une politique étrangère guidée par des valeurs.»
    Après le 7 octobre 2023, la politique allemande aurait «tenté d’engager la politique et la société dans une démarche de solidarité poussée avec un gouvernement de Jérusalem dominé par des forces racistes et radicales». Plus loin: «une conception politiquement exagérée de l’antisémitisme est également instrumentalisée par des représentants du gouvernement dans le but de criminaliser des critiques extrémistes, quoiqu’objectivement justifiables, de la politique israélienne.» Selon Detjen, tout cela doit changer, car «Le prochain test pour la politique allemande au Proche-Orient sera la décision à prendre sur la poursuite du financement de l’UNWRA, l’agence d’aide des Nations unies aux Palestiniens, dont le gouvernement israélien exige le démantèlement. Si le gouvernement allemand cède à la pression, alors il cautionne un élargissement de la catastrophe humanitaire.»
    Oyez, oyez
    Et tout cela vient de la bouche d’un Allemand…

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