La connaissance de l’homme par la psychologie des profondeurs, née de la pratique psychothérapeutique, défend le point de vue que la compréhension du psychisme d’autrui doit être basée essentiellement sur l’intuition. Tous les outils mécaniques ou statistiques, tels des tests, créent le danger que l’évaluation de l’être humain reste attachée aux choses superficielles; la tentation de toute connaissance schématisée de l’homme est que l’évaluateur n’est pas tenu à s’engager avec sa propre personnalité, puisque il croit qu’il suffit de lire «dans le tableau» la nature psychique de son vis-à-vis de manière plus ou moins distancée. La connaissance de l’homme dans le sens de la psychologie des profondeurs est interprétée comme une forme de compréhension qui appartient à la nature humaine et qui est la base réelle de l’amitié, de l’amour, de la coopération, du partage, du dialogue etc. La recherche en psychologie met à disposition de cette intuition – qui peut tout à fait être affinée grâce à l’expérience de la vie, à l’exercice pratique et à l’affection pour les êtres humains – un fondement scientifique solide.
Outre le comportement de l’être humain dans la mimique, les gestes, le style du discours etc., on se réfère surtout au comportement dans la vie, à savoir comment une personne se voit elle-même (autoévaluation) et envers autrui (capacité de créer des contacts). Cela peut être clairement analysé grâce à l’interprétation psychologique de la biographie – on peut dans ce contexte poser la question du «mode de vie» d’une personne et clarifier comment celle-ci a construit sa vie dans le contexte du monde interpersonnel et quels sont les problèmes, causes d’échecs. Une étude attentive de ces réactions est fondée sur le contexte théorique du postulat de l’unité de la personnalité; des ambiguïtés et paradoxes superficiels se révèlent souvent être des parties d’un seul plan de vie (inconscient), qui se trouve à la base du mode de vie. Dans la compréhension de l’homme du point de vue de la psychologie des profondeurs, il y a toujours aussi un facteur éthique, puisque on n’est capable de comprendre ses semblables que si on les aime – et on les aime mieux, si on les comprend mieux. •
Source: Extrait de: Friedrich Liebling. Tiefenpsychologische Menschenkenntnis. In: Menschenkenntnis. Die Anwendung der Tiefenpsychologie auf die Probleme des Alltagslebens. Schriftenreihe der Zeitschrift Psychologische Menschenkenntnis, Bd. I. Zurich 1965.
(Traduction Horizons et débats)
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