Pour renforcer le dialogue, la confiance et la coopération en vue d’une nouvelle Asie de paix et de stabilité

Pour renforcer le dialogue, la confiance et la coopération en vue d’une nouvelle Asie de paix et de stabilité

Déclaration du quatrième sommet de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie CICA, Shanghai, le 21 mai 2014

km. Le 21 mai, les représentants des Etats membres de la «Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie» (CICA) se sont rencontrés pour leur 4e sommet à Shanghai, en Chine. 12 chefs d’Etats et de gouvernements des Etats membres y ont participé. Le secrétaire général des Nations Unies était également présent. A la fin de cette conférence, les représentants ont adopté une déclaration commune, la «Déclaration de Shanghai» («Shanghai Declaration»). Les principaux médias des pays «occidentaux» n’en ont pas parlé.
Actuellement, ce sont 26 Etats d’Asie et d’Afrique du Nord qui se sont unis au sein de la CICA: Afghanistan, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Cambodge, Chine, Corée du Sud, Egypte, Emirats arabes unis, Inde, Iran, Irak, Israël, Jordanie, Kazakhstan, Kirghizstan, Mongolie, Ouzbékistan, Pakistan, Palestine, Qatar, Russie, Tadjikistan, Thaïlande, Turquie, Viêt Nam. Divers autres pays, en partie hors-Asie, et des organisations internationales, dont l’ONU et l’OCDE, ont un statut d’observateur.
Le concept de la CICA a été mis sur pied en 1992 par le président kazakh Noursoultan Nazarbayev. L’organisation elle-même a été fondée en 1999 lors de la première réunion des ministres des Affaires étrangères des 15 pays membres. Les Etats membres ont organisé le premier sommet en 2002 et le réitère tous les 4 ans.
La CICA veut devenir pour l’Asie ce qu’est l’OCDE pour l’Europe. Les pays suivants ont assuré la présidence tournante de la CICA: le Kazakhstan de 2002 à 2010, la Turquie de 2010 à 2014 et actuellement la Chine de 2014 à 2016. L’objectif de cette organisation est de renforcer la coopération pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité en Asie. Voilà aussi l’objectif auquel est dédié la déclaration finale de Shanghai de cette année.

Nous, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA), nous sommes rencontrés à Shanghai, dans la République populaire de Chine le 21 mai 2014 dans le cadre du quatrième sommet de la CICA;

  • reconnaissant que le monde subit d’importants changements continus; la tendance vers la multipolarité et la mondialisation économique gagne de l’élan; les pays deviennent davantage interdépendants; le multilatéralisme et la démocratie sont de plus en plus importants pour la communauté internationale; et davantage de conditions favorables émergent quant à la sauvegarde de la paix et stabilité du monde;
  • soulignant que des défis de sécurité traditionnels et non-traditionnels mettent en péril la paix et la stabilité régionales et globales.
  • conscients du fait que les pays asiatiques font face à des défis de développement identiques et doivent urgemment, main dans la main, créer un environnement favorable qu’ils puissent partager;
  • maintenant que les Etats membres devraient être les défenseurs de la solidarité et faire davantage d’efforts pour renforcer la paix et la stabilité en Asie et dans le monde, prenant en compte la richesse dans la diversité culturelle, sur les bases du dialogue et de la coopération dans le cadre de la CICA et des responsabilités partagées en affaires internationales et régionales;
  • réaffirmant notre engagement envers la Charte des Nations Unies et envers les normes et principes du droit international universellement reconnus, portant les objectifs et principes de la CICA inscrits dans la Déclaration des Principes guidant les Relations entre Etats membres de la CICA du 14 septembre 1999 et dans l’Acte d’Almaty du 4 juin 2002; décidant d’aller plus loin dans le processus CICA et de continuer à mettre en œuvre les mesures de confiance; et de faire de l’Asie une région harmonieuse de paix et de prospérité durables, au travers d’un dialogue polyvalent et approfondi ainsi qu’une coopération dans les domaines de la politique et la sécurité;
  • soulignant l’importance exceptionnelle d’une compréhension commune, indivisible et égale de la question sécuritaire;
  • insistant sur le besoin de renforcer la coopération entre organisations régionales et les forums en Asie, en encourageant l’établissement et la promotion des liens de coopération entre la CICA et d’autres organisations et forums régionaux et internationaux;

déclarons ce qui suit:

I

1.1 Nous pensons que dans le contexte de la mondialisation, la sécurité est devenue notion universellement partagée avec des dimensions transnationales, de grande envergure et d’interconnexion de plus en plus importantes. Les pays de la région partagent des intérêts communs et des préoccupations sécuritaires. Aucun pays ne peut demeurer immunisé contre des problèmes de sécurité. Nous devrions aspirer à une sécurité commune, complète, coopérative et durable sur la compréhension commune que nous avons pu atteindre.
1.2 Nous réitérons notre désir collectif de mener vers l’avant l’esprit de solidarité, de coopération et d’assistance mutuelle; de respecter la souveraineté de chacun; d’aspirer au développement et au progrès collectifs; et de rester engagés pour construire un environnement de sécurité en Asie basé sur l’assurance, la confiance mutuelle, le bon esprit de voisinage, le partenariat et la coopération entre tous les Etats, profondément enraciné dans le cœur des peuples asiatiques.
1.3 Nous maintenons qu’aucun Etat ne renforcera sa sécurité aux dépens de la sécurité des autres Etats. Ayant à l’esprit la responsabilité principale du Conseil de sécurité des Nations Unies en vertu de la Charte des Nations Unies pour le maintien de la paix et la sécurité internationales, nous soulignons qu’aucun Etat, groupe d’Etats ou organisation peuvent avoir la responsabilité éminente de maintien de la paix et de la stabilité.
1.4 Conformément à la Charte des Nations Unies et du droit international, nous réaffirmons notre volonté de respecter la souveraineté de chacun, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’inviolabilité des frontières internationalement reconnues; de nous abstenir dans nos relations avec l’international de la menace ou l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, car incompatible avec les buts et principes de la Charte des Nations Unies; d’encourager le règlement des différends par des moyens pacifiques; de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des Etats; de ne pas adopter ou soutenir des actions visant à renverser des gouvernements légitimes; de respecter l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples conformément à la Charte des Nations Unies et du droit international; de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion; et de respecter la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, culturel ou humanitaire. Nous renonçons également à l’application de doubles standards dans les affaires internationales.
1.5 Nous réaffirmons que la diversité des traditions, des cultures et des valeurs en Asie est un atout précieux pour le riche contenu des relations de coopération entre les Etats membres de la CICA. Nous sommes prêts à mener de vastes dialogues entre cultures, civilisations et religions; encourager l’inclusion, l’apprentissage mutuel et la compréhension; insister sur les forces de chacun pour le progrès commun; et promouvoir la connectivité régionale à travers les contacts de peuple à peuple.
1.6 Nous respecterons le droit de chacun de choisir librement et de développer nos systèmes politiques, sociaux, économiques et culturels.

II

2.1 Nous soutenons l’Organisation des Nations Unies jouant un rôle de premier plan dans la sauvegarde et la promotion de la paix, la coopération et la sécurité ainsi que dans la promotion du développement commun, des droits humains et de la primauté du droit international. Il y a un besoin urgent pour la communauté internationale de renforcer la coopération pour faire face conjointement et efficacement au terrorisme, à l’extrémisme violent, à la criminalité transnationale organisée, au trafic illicite de drogues et à la corruption, ainsi qu’à d’autres menaces et défis tels que la raréfaction des ressources et le changement climatique, conformément aux instruments internationaux applicables.2.2 Nous soulignons que la communauté internationale doit lutter conjointement contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et soutenir la pleine mise en œuvre de la stratégie antiterroriste mondiale de l’Organisation des Nations Unies. Nous soulignons également la nécessité de réduire conjointement la propagation du terrorisme et des idéologies extrémistes et de promouvoir la tolérance interreligieuse et interethnique, le dialogue et la compréhension. Dans ce contexte, nous accueillons l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies intitulée: «Un monde contre la violence et l’extrémisme violent» (A/RES/68/127) [cf. encadré à la page I], initiée par la République islamique d’Iran, et appelons à la pleine mise en œuvre de cette résolution.2.3 Nous réaffirmons l’importance de la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales et de notre engagement à remplir ces obligations, conformément à la Charte des Nations Unies, à la Déclaration universelle des droits de l’homme, au droit international et aux autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme. Nous réaffirmons en outre que tous les droits humains sont universels, interdépendants, indissociables et indivisibles. La communauté internationale doit traiter des droits de l’homme globalement, de manière équitable et équilibrée. Bien que l’importance des particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique, culturelle et religieuse doivent être pris en compte, il est du devoir des Etats, quel que soient leurs systèmes politique, économique et culturel, de promouvoir et de protéger tous les droits de l’homme et les libertés fondamentales.2.4 Nous soulignons que le séparatisme et l’extrémisme violent sont des menaces pour la souveraineté de l’Etat, l’unité, l’intégrité territoriale, la sécurité et la stabilité. Nous ne soutiendrons pas les mouvements d’entités séparatistes sur le territoire d’un autre Etat membre. Nous réitérons également notre détermination à ce que nos territoires ne soient pas utilisés par les mouvements et entités séparatistes et nous ne mettrons pas en place quelque type de relations ou communications avec les séparatistes que ce soit.2.5 Nous reconnaissons que toutes les mesures nécessaires sont utiles aux niveaux national, régional et mondial afin de coopérer pour réduire de manière significative et finalement éradiquer la souffrance de la faim, la malnutrition et la pénurie alimentaire causées par de nombreuses raisons, y compris les guerres, les actes belligérants et les occupations militaires. La communauté internationale doit déployer des efforts conjoints pour accroître les investissements dans l’agriculture et le développement rural pour garantir le droit à une nourriture suffisante, en particulier pour les femmes et les enfants. Nous appelons à l’ouverture des marchés, l’augmentation du financement national et international pour l’agriculture et le développement rural; la promotion de la production agricole durable; la réduction de la pauvreté; et à promouvoir l’alimentation pour tous. Nous croyons qu’un système de commerce universellement réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable promouvra le développement agricole et rural dans les pays en développement et contribuera à la sécurité alimentaire mondiale. Nous reconnaissons également la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la volatilité excessive des prix des denrées alimentaires, y compris les causes structurelles à tous les niveaux.2.6 Nous reconnaissons que la sécurité énergétique a un impact direct sur le développement durable aux niveaux national, régional et mondial et sur le bien-être de la population dans tous les pays. Nous nous engageons à promouvoir et à renforcer la sécurité énergétique en accord avec le concept de développement durable et de l’éradication de la pauvreté tel que défini dans le résultat final de Rio+20 en prenant en compte les priorités et les besoins de tous les pays, les pays en développement en particulier. Nous croyons que la diversification des sources d’énergie et les itinéraires de livraison viseront à accroître la compétitivité des marchés internationaux de l’énergie. La communauté internationale devrait, sur la base du principe des «responsabilités communes mais différenciées», promouvoir et renforcer la sécurité énergétique, ce qui représenterait une coopération mutuellement bénéfique et des formes diversifiées de développement, en particulier dans les pays en développement, visant à soutenir le développement économique et social. Les pays devraient aussi intensifier la recherche et la promotion des technologies énergétiques de pointe, y compris les combustibles fossiles, prendre les mesures nécessaires, le cas échéant, pour développer des projets communs d’infrastructure et d’assurer le niveau nécessaire des investissements dans les capacités de production, ainsi que de développer vigoureusement des ressources énergétiques respectueuses de l’environnement et économiquement performantes. 2.7 Nous soulignons que les efforts conjoints pour la promotion de la connectivité régionale, en particulier des systèmes de logistique intégrés et de transport compétitifs, aideront à parvenir à une utilisation plus efficace des opportunités commerciales entre les Etats membres et à accélérer la coopération régionale et internationale de transport et de transit qui serviront le développement économique durable.2.8 Nous réaffirmons notre attachement à la non-prolifération, le désarmement et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, comme aussi stipulé dans les documents pertinents de la CICA, en particulier celles adoptées lors de Sommets et au niveau ministériel. Nous soulignons la menace posée par la persistance et la prolifération des armes nucléaires pour la paix et la sécurité dans le monde. Nous notons l’initiative de la République du Kazakhstan de proposer l’adoption d’une Déclaration universelle sur un monde exempt d’armes nucléaires à l’Assemblée générale des Nations Unies [cf. encadré à la page I]. Nous soutenons l’élimination totale des armes nucléaires au niveau mondial et le renforcement à tous les égards du régime de non-prolifération nucléaire sur la base des principes de non-discrimination et de sécurité égale, indivisible et non diminuée pour tous les Etats.2.9 Nous soutenons l’établissement d’un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive, sur la base d’arrangements librement conclus entre les Etats de la région concernée.2.10 Nous nous félicitons du statut de zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie centrale, qui est une contribution importante au renforcement du régime mondial de non-prolifération. A cet égard, nous félicitons la signature le 6 mai 2014 par cinq Etats1, parties au Traité de non-prolifération (TNP), du Protocole sur les garanties négatives de sécurité envers le Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale [accord de Semeï].2 2.11 Nous nous félicitons également de la Déclaration de la Mongolie de septembre 2012 [cf. encadré à la page I] et des cinq Etats dotés de l’arme nucléaire et signataires du TNP, déclarant que le statut de zone exempte d’armes nucléaires de la Mongolie est une contribution concrète à la non-prolifération et au renforcement de la confiance et de prévisibilité dans la région.2.12 Nous soutenons le droit inaliénable de tous les Etats de développer et d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, y compris la production d’électricité, dans le respect de leurs obligations de non-prolifération et de leurs engagements découlant d’accords auxquels ils sont parties; en particulier les accords de garanties de l’AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique].2.13 Nous prenons note de l’offre du Kazakhstan d’accueillir sur son territoire une banque de l’AIEA contenant de l’uranium faiblement enrichi et demandons à l’AIEA de faire en sorte que cet uranium faiblement enrichi puisse être mis à disposition de tous les Etats membres sans conditionnalités qui nuisent au statut de l’AIEA.2.14 Nous notons avec satisfaction que les Sommets sur la sécurité nucléaire s’étant tenus à Washington, Séoul et La Haye ont contribué à présenter des mesures pour renforcer de manière concrètes la sécurité nucléaire et radiologique.2.15 Nous prenons également note de la conférence internationale sur le désarmement et la non-prolifération avec la devise «L’énergie nucléaire pour tous, l’arme nucléaire pour personne» qui s’est tenue à Téhéran les 17–18 avril 2010.2.16 Nous croyons que les technologies de l’information et de la communication ont grandement favorisé l’économie et le bien-être social de l’humanité, mais ils peuvent aussi être utilisés à des fins contre la paix et la sécurité internationales. Nous sommes profondément convaincus que la coopération internationale, ainsi que la coopération dans l’élaboration de normes internationales et de règles et principes de comportement responsable des Etats dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication sont extrêmement importants pour réduire les risques et améliorer la sécurité. Les Etats membres de la CICA sont prêts à travailler ensemble pour construire un espace d’information pacifique, sûr, ouvert et coopératif.2.17 Nous soutenons pleinement la mise en œuvre du Think Tank international pour les pays en développement sans littoral, créé en juillet 2009 à Oulan-Bator, en Mongolie. Nous exhortons les pays sans littoral d’Asie centrale à ratifier ou à adhérer dans les meilleurs délais à l’accord multilatéral de septembre 2010 pour un Think Tank international des pays en développement sans littoral, afin de pouvoir le mettre entièrement en œuvre. Nous reconnaissons que le rôle potentiel de ce Think Tank serait de fournir un soutien technique et de renfort pour les capacités des pays membres et jugeons souhaitable qu’il collabore avec les réseaux et les initiatives existantes dans la région.

Initiatives concernant le droit international émanant des Etats membres de la CICA (Kopie 1)

km. Le 14 septembre 1999, les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de la CICA de l’époque, approuvèrent, lors de leur rencontre dans la grande ville kazakhe d’Almaty (Alma Ata jusqu’en 1993), la «Déclaration sur les principes des relations entre les Etats membres de la CICA» («Declaration on the Principles Guiding Relations among CICA Member States»; le texte anglais se trouve sur le site de la CICA: www.s-cica.org/page.php?page_id=439&lang=1&parent_id=12). Cette déclaration est en quelque sorte le texte de base définissant les principes de la CICA.Elle fait référence, pour les Etats membres, aux buts et aux principes de la Charte des Nations Unies et du droit international, insistant sur la volonté croissante de leurs peuples à vivre en paix, en amitié, en compréhension mutuelle, en bon voisinage et en coopération. Les Etats membres de la CICA veulent améliorer et intensifier leurs relations en respectant le principe de l’égalité souveraine. Les conflits doivent être évités.
En même temps, la diversité des caractéristiques nationales, des traditions, des cultures et des valeurs des pays asiatiques ne devrait pas être ressentie comme gênante mais appréciée en tant qu’enrichissement pour les relations. La sécurité en Asie est indivisible, toutes mesures de confiance sont considérées comme particulièrement importantes.
Les signataires reconnaissent un lien étroit entre la paix, la sécurité et le développement en Asie et la paix et la sécurité dans le monde. Les signataires considèrent le désarmement de tous les types d’armes de destruction massive comme étant particulièrement important, et ils s’opposent également à un réarmement avec des armes conventionnelles. La déclaration s’exprime concrètement sur les points suivants:
–    pour une égalité souveraine des Etats et le respect des droits inhérents à la souveraineté,
–    contre l’utilisation ou la menace de violence,
–    pour l’intégrité territoriale des Etats membres,
–    pour une réglementation paisible des différends,
–    pour une non-ingérence dans les affaires intérieures,
–    pour le désarmement et le contrôle de l’armement,
–    pour la coopération économique, sociale et culturelle,
–    pour les droits humains et les droits de liberté fondamentaux.
Le «règlement d’Almaty» («Almaty Act»; le texte anglais se trouve sur le site de la CICA: www.s-cica.org/page.php?page_id=439&lang=1&parent_id=12), adopté le 4 juin 2002, se rapporte au texte de base concernant les principes de la CICA de 1999 et se concentre sur les questions des menaces sécuritaires et sur la création de sécurité dans l’espace asiatique. En outre, l’organisation intérieure de la CICA est précisée.
L’accent mis sur les questions de paix, de sécurité et de désarmement est également évident dans d’autres initiatives lancées par des Etats membres de la CICA. Le 12 octobre 2011, le «Forum international pour un monde sans armes nucléaires» a adopté dans la capitale kazakhe d’Astana une «Déclaration pour un monde sans armes nucléaires» (www.inform.kz/eng/article/2411544). Après 1991, le Kazakhstan renonça à ses 1500 armes nucléaires de l’époque de l’Union soviétique et ferma l’ancien site d’essais nucléaires russe sur son territoire. Cette déclaration a été suivie par des décisions concrètes des Etats membres de la CICA, telles que la «Déclaration de la Mongolie» du 17 septembre 2012 (à trouver en pièce jointe au document onusien A/67/517-S/2012/760), considéré également par l’Assemblée générale de l’ONU comme une contribution constructive au désarmement et à la non-prolifération des armes nucléaires et le renforcement de la confiance et de la prévisibilité dans la région.
Les Etats membres de la CICA ont également pris des initiatives concernant d’autres problèmes mettant en danger la sécurité de la région et la sécurité internationale, tels que le trafic international de la drogue ou le terrorisme international. Une initiative contre la violence et l’extrémisme émanant du gouvernement iranien a, par exemple, abouti en une résolution de l’Assemblée générale du 18 décembre 2013 («Un monde contre la violence et l’extrémisme violent», («A world against violence and violent extremism»; A/RES/68/127).
La CICA reprend également des initiatives venant des Nations Unies: ainsi, par exemple, les initiatives pour la solution des problèmes des pays en voie de développement sans accès à la mer ou les résultats des conférences de l’ONU dans le domaine de l’environnement et du développement. Elle se réfère explicitement aux décisions prises lors de ces conférences.
La «Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement», tenue à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, a adopté une déclaration finale, la «Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement» (www.un.org/french/events/rio92/rio-fp.htm). Le Principe 7 de cette déclaration, à laquelle les Etats membres de la CICA se réfèrent explicitement, est formulée comme suit: «Les Etats doivent coopérer dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et l’intégrité de l’écosystème terrestre. Etant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l’environnement mondial, les Etats ont des responsabilités communes mais différentes. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l’effort international en faveur du développement durable, compte tenu des pressions exercées par leurs sociétés sur l’environnement mondial et des techniques et des ressources financières dont ils disposent.» Cela est également un contrepoids aux efforts de contrecarrer les résultats des conférences des Nations Unies sur les sujets de l’environnement et du développement, afin de freiner le développement économique dans les pays émergents et en développement.

Les Etats asiatiques reconnaissent le droit international et s’opposent à toute revendication hégémonique unipolaire

Quand l’Europe retrouvera-t-elle sa substance éthique et porteuse de culture?

km. La Déclaration finale du sommet de la CICA mérite toute notre attention: grâce à son acceptation inconditionnelle du droit international et de la Charte des Nations Unies, grâce à l’accent mis sur le rôle éminent que jouent les Nations Unies en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde, grâce à son opposition au monde unipolaire sous l’hégémonie d’un seul Etat ou d’un groupe d’Etats et grâce à l’accent mis sur l’égalité des droits de tous les Etats.
Cette déclaration affirme l’intérêt de tous les Etats de la CICA à la Paix, à la sécurité et à la stabilité dans la région tout en attribuant un rôle éminent à la collaboration étroite entre les Etats, sans négliger le respect mutuel dû à la souveraineté des pays membres et de tout pays en général.
En revendiquant les droits et les devoirs des Nations Unies et du Conseil de sécurité, elle se dresse contre le rôle de «police mondiale» dont se sont arrogés les Etats-Unis et leurs alliés ainsi que l’OTAN. Le renoncement explicite du deux poids–deux mesures dans les rapports internationaux est également une différence claire face à la politique occidentale des 25 années écoulées.
La déclaration insiste sur la grande valeur et le respect dus à la multitude des traditions, cultures et valeurs prévalant en Asie ainsi que le but de mener un dialogue profond au-delà des frontières des cultures, des civilisations et des religions. On veut apprendre l’un de l’autre, on veut approfondir la compréhension mutuelle et promouvoir la solidarité au sein des régions à l’aide des relations humaines. Le droit de chaque peuple de choisir et développer son propre système politique, social, économique et culturel reste garanti – entièrement dans l’esprit des deux pactes internationaux concernant les droits humains de 1966.
Il est évident qu’ainsi, la grande majorité des pays asiatiques manifeste une autre conception du vivre-ensemble dans un monde globalement interdépendant que celui des leaders politiques occidentaux. Aujourd’hui, ce n’est plus l’«Occident» qui s’engage pour les principes et les valeurs que la communauté mondiale s’est promise de respecter en réponse aux terreurs des deux guerres mondiales; aujourd’hui, ce sont d’autres Etats et peuples de ce monde ainsi que leurs gouvernements. L’analyse de la «Déclaration de Shanghai» et les points de repère qui y figurent, montrent que les Etats asiatiques ont, depuis plusieurs années, entamé un travail intense dans le domaine du droit international, exprimant du respect également face à des initiatives qui n’ont suscité en «Occident» que de la polémique et du mépris ou qui sont tout simplement ignorées – bien qu’il s’agisse de sujets tels que le désarmement nucléaire concernant tous les Etats du monde et devrait donc les intéresser vivement.
Mais apparemment – à regarder leurs actes et non pas leurs paroles – les gouvernements des Etats «occidentaux» se sont abstenus des principes et des valeurs classiques de la communauté des peuples. Angela Merkel, la chancelière allemande, s’est dernièrement exprimé à ce sujet de manière significative en disant: «La Russie ne pourra pas, à long terme, se tenir à l’écart de la mondialisation, ni en politique, ni en économie.» («Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 16/5/14). On ne comprendra cette phrase qu’en tenant compte du fait que ce genre de «mondialisation» n’est guère synonyme d’une collaboration équitable entre Etats dans un monde de plus en plus solidaire – c’est précisément dans ce domaine que le gouvernement russe, qu’Angela Merkel aime critiquer, a souvent fait des propositions au cours des dernières années – non, ici on parle bien de mondialisation mais en termes de soumission à l’hégémonie insolente des Etats-Unis et de leur empire financier, menaçant tous ceux qui désirent et aspirent à une autre évolution du monde.
Thomas P. M. Barnett, conseiller néo-conservateur du ministre de la Défense américain Donald Rumsfeld, a fait la même chose, plus de 10 ans en arrière: juste après la première phase de la guerre contre l’Irak, il mentionna avec beaucoup d’arrogance le «prochain tour de matchs à l’extérieur de l’armée américaine», en parlant des Etats qui refusent la «mondialisation», dont notamment la Russie et toute une série d’Etats asiatiques. Ces propos furent publiés en allemand dans les colonnes de la «Frankfurter Rundschau» du 25/6/03.
Cette arrogance est restée, même si les Etats-Unis et l’OTAN, après leurs échecs en Afghanistan et en Irak, ont changé leur stratégie de pouvoir sous la forme de la «smart power», ayant même amené le président américain à annoncer, dans son discours à West-Point, une sorte de «retenue» face au déclenchement de guerres ouvertes. Ces variations stratégiques n’ont pourtant rien changé à l’hégémonie que s’arrogent les Etats-Unis et leur volonté d’utiliser d’innombrables moyens sinistres camouflés – souvent en violation du droit international et de la Charte des Nations Unies – afin de maintenir leur pouvoir, tout en provocant en permanence ceux qui s’opposent à cette politique afin de pouvoir les faire passer pour «les responsables de la guerre».
Cette arrogance provoque jusqu’à nos jours de graves conséquences. Du temps de Thomas P. M. Barnett, on négligeait déjà le fait que les gouvernements de la plupart des autres Etats – en Asie particulièrement – ne sont pas formés par hasard. En Asie, d’après tout ce que l’on peut observer, les gouvernements sont formés par des hommes politiques cherchant à éviter les conflits, gardant confiance en leur valeur, en refusant de se soumettre à l’«Occident», par la prise de mesures préventives pour anticiper les éventualités.
L’attention et le respect face aux prestations des Etats asiatiques ne doit pas provoquer des malentendus. Il ne s’agit pas de préconiser la voie asiatique ou russe pour l’Europe. Il existe également des groupes politiques douteux semblant soutenir les Etats asiatiques et en particulier la Russie, pour des motifs, des idées et des «courants de pensée» n’ayant aucun lien avec les réalités de terrain de ces Etats. Il s’agit plutôt de motifs et d’idées au service de l’élitisme et de l’autoritarisme de forces politiques en Europe, qui veulent gagner en pouvoir en designant la Russie comme modèle.
L’Europe dispose cependant également d’une autre tradition spirituelle et culturelle, avec laquelle elle peut et doit renouer, si elle veut faire face aux bouleversements qui s’annoncent dans le monde. Il est grand temps de se remémorer l’essence morale, éthique, formatrice et porteuse de la culture inscrite dans le christianisme, dans le droit naturel moderne, dans l’Humanisme, dans l’héritage des Lumières et dans la rigueur scientifique en toutes disciplines – essence qui nous concerne existentiellement et qu’il faut faire fructifier pour se préparer aux défis de l’avenir.
L’Europe fut le lieu de naissance du respect de la dignité de l’homme et des droits humains ainsi que du concept de l’Etat de droit, libéral, subsidiaire, fédéral, démocratique et social, pourvu d’une Constitution et reposant sur la séparation des pouvoirs. Les Européens rédigèrent l’idée du droit international et de la souveraineté citoyenne, populaire et étatique. C’est de l’Europe que sont issues les revendications de la tolérance et de la liberté religieuse. L’Europe a tenté de contrecarrer le développement économique et social en direction d’un capitalisme socio-darwiniste par une économie sociale de marché où le droit de jouissance libéral de la propriété et le développement des forces productives en faveur du bien commun, donc pour le bien de l’humanité, sont primordiaux.
Les citoyens des Etats européens peuvent renouer avec tout cela et plus encore. Voilà les bases pour une conscience européenne saine et réaliste qui permettra aux Européens de contribuer sur un pied d’égalité, au développement de la grande famille des êtres humains.

III


3.1 Nous exprimons notre soutien à la conclusion pacifique et ordonnée des développements en cours au Moyen-Orient et Afrique du Nord, en conformité avec la Charte des Nations Unies, du droit international et des aspirations légitimes des peuples de la région.
3.2 En tenant compte des positions différentes sur le processus de paix au Moyen-Orient, nous restons préoccupés et nous appelons toutes les parties concernées à mettre en œuvre toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies pour atteindre la paix et la sécurité globales, justes et durables ainsi que la stabilité dans la région par la reprise des négociations pour établir un Etat de Palestine, sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies et sur une base juridique internationalement reconnue dans le but de parvenir à la solution à deux Etats vivant en paix et en sécurité l’un et l’autre, tout en préservant pleinement la paix, la sécurité, la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de tous les autres Etats de la région. La communauté internationale, y compris le Quartet, devrait continuer à fournir des efforts visant à réaliser cet objectif.
3.3 Nous reconnaissons l’importance du dialogue et de la coopération régionale comme moyen de renforcement de la confiance en Asie du Nord. A cet égard, nous nous félicitons des initiatives pertinentes de pays de la région, y compris le «Dialogue d’Oulan-Bator sur la sécurité en Asie du Nord-Est» proposé par le président de la Mongolie et celui de l’«Initiative pour la coopération et la paix en Asie du Nord-Est (NAPCI)» proposée par le Président de la République de Corée. Nous espérons que ces initiatives peuvent créer des synergies avec d’autres initiatives et apporter une contribution importante au renforcement de la confiance et de la coopération dans le domaine de la sécurité dans la région et au-delà.
3.4 Nous croyons que le processus de paix et de réconciliation en Afghanistan devrait être mené et dirigé par les Afghans. Nous appelons les groupes d’opposition armés afghans à renoncer à la violence, à rompre les liens avec Al-Qaïda et d’autres organisations terroristes et à respecter la Constitution de la République islamique d’Afghanistan. Nous félicitons le peuple et le gouvernement afghans pour la tenue des récentes élections présidentielles et provinciales qui marquent la transition pacifique du pouvoir d’un gouvernement élu à un autre. Nous prenons note de l’achèvement du processus de transition des forces armées de la FIAS aux forces armées afghanes à la fin de 2014 et du début de la décennie de transformation. Dans ce contexte, nous restons déterminés à soutenir l’Afghanistan et à travailler avec le reste de la communauté internationale afin de contribuer à la sécurité, à la stabilité, à la croissance et au développement économique de l’Afghanistan et de la région. Nous reconnaissons le rôle important et impartial des Nations Unies ainsi que des contributions d’organisations et d’initiatives pour aider l’Afghanistan à atteindre ces objectifs régionaux. A cet égard, nous soutenons la Chine pour l’organisation de la quatrième Conférence ministérielle des Affaires étrangères sur le Processus d’Asie centrale–Istanbul concernant l’approfondissement de la coopération pour la sécurité et la prospérité durables dans la région d’Asie centrale à Tianjin en août 2014.
Nous reconnaissons que le terrorisme, l’extrémisme violent et les drogues illicites constituent une grande menace pour la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan, dans la région et au-delà. Tout en appréciant les efforts nationaux afghans et la coopération régionale et internationale pour relever le défi du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, à savoir le démantèlement des sanctuaires et refuges terroristes, et la perturbation de tout soutien financier et tactique pour le terrorisme, nous mettons l’accent sur la nécessité de poursuivre ces efforts. Il est nécessaire que la communauté internationale aide l’Afghanistan à lutter contre la production de drogues illicites et le trafic, et dans la promotion de moyens de subsistance alternatifs. Il faut également qu’elle prenne d’autres mesures nécessaires pour la lutte contre les drogues illicites, les précurseurs et la consommation dans le monde entier. Dans ce contexte, nous appelons tous les Etats membres à intensifier les activités visant à lutter contre le commerce illicite des drogues et à intensifier les activités de la prévention du détournement des précurseurs chimiques utilisés pour la production de drogues illicites, de la réduction de l’abus des drogues et de la dépendance, à l’aide d’une approche globale, et détecter et bloquer les flux financiers liés au trafic illicite de drogues et de précurseurs.
3.5 Nous sommes inquiets suite au fait que le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’est toujours pas résolu et qu’il continue de menacer la sécurité internationale et régionale. Nous soutenons une solution pacifique de ce conflit sur la base des principes et normes du droit international et des décisions et documents adoptés dans ce cadre. A cet égard, nous demandons au Groupe de Minsk de l’OSCE de revigorer ses efforts en vue du règlement de ce conflit.

IV


4.1 Nous reconnaissons et apprécions les efforts de tous les Etats membres de la CICA, ayant activement mené le dialogue et coopéré dans le renforcement des mesures de confiance (MDC), depuis la fondation de la CICA. Nous sommes prêts à renforcer la coopération; travailler sur l’évolution future des processus de la CICA; et soutenir la CICA à jouer un rôle plus important dans les affaires asiatiques. Nous sommes prêts à agir sur la «Déclaration de Shanghai», adoptée lors du Sommet et contribuer à instaurer une paix durable et de prospérité commune en Asie.
4.2 Nous saluons les efforts des pays de coordination et de co-coordination qui promeuvent la coopération par diverses mesures de confiance. Nous apprécions la création du Conseil de la jeunesse de la CICA et du Conseil des affaires de la CICA; et la tenue de trois forums d’affaires de la CICA à Bangkok, Istanbul et Iekaterinbourg. A cet égard, nous félicitons en particulier les efforts déployés par la Fédération de Russie et la République du Kazakhstan pour réaliser des progrès dans les domaines économiques et humains. Nous sommes engagés à promouvoir les mesures de confiance dans divers domaines et d’élargir le dialogue à long terme et la coopération entre les Etats membres.
4.3 Nous réaffirmons que l’éradication de la pauvreté est le principal défi auquel est confronté le monde d’aujourd’hui et que c’est une exigence indispensable pour le développement durable. Nous reconnaissons l’importance du développement durable en fonction des circonstances et des priorités nationales et de tous les principes de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, y compris, notamment, le principe de responsabilités communes mais différenciées, comme énoncé au principe 7 de cette dernière [cf. encadré à la page I]. Nous décidons en outre d’accélérer nos efforts vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015. Nous croyons que les objectifs de développement durable en cours de développement au travers du mandat de Rio+20 doivent traiter efficacement les trois piliers du développement durable et afin de contribuer à l’Agenda de développement post-2015.
4.4 Nous soulignons le rôle important de l’équilibre du système commercial multilatéral, bénéfique à la réalisation des objectifs de développement de tous les Etats membres. Dans ce contexte, nous soutenons la reprise rapide du processus d’adhésion de certains Etats membres de la CICA à l’Organisation mondiale du commerce.

V


5.1 Nous apprécions le travail effectué par le Secrétariat de la CICA pour développer la CICA; et nous soutenons le renforcement du Secrétariat pour qu’il puisse mieux s’acquitter de son mandat. Nous lançons un appel à tous les Etats membres de la CICA à verser des contributions volontaires au budget du Secrétariat. Nous nous félicitons du projet de déménagement du Secrétariat de la CICA à Astana, capitale de la République du Kazakhstan.
5.2 Nous nous félicitons vivement de la contribution faite par l’Ambassadeur Ç?nar Aldemir en tant que directeur exécutif de la CICA pour le développement et le renforcement du processus de la CICA.
5.3 Nous nous félicitons de l’adoption de nouvelles règles de procédure de la CICA.
5.4 Nous soulignons l’importance de renforcer la coopération, le partenariat et les relations extérieures entre la CICA et d’autres organisations et forums régionaux et internationaux. A cet égard, nous encourageons le Secrétariat de la CICA à poursuivre ses efforts pour nouer des relations au niveau institutionnel avec les organisations et forums régionaux et internationaux.
5.5 Nous nous félicitons également de la signature du protocole d’accord entre le Secrétariat de la CICA et le Secrétariat de l’OCS en marge du Sommet de Shanghai de la CICA.
5.6 Nous demandons aux Etats membres, qui ne l’ont pas déjà fait, de ratifier rapidement le Statut du Secrétariat de la Conférence sur l’interaction et les mesures de confiance en Asie. Nous demandons également aux Etats membres qui ne l’ont pas encore fait, de signer et ratifier la Convention sur les privilèges et immunités du Secrétariat, son personnel et ses représentants des Etats membres de la Conférence sur l’interaction et les mesures de confiance en Asie.

VI


6.1 Nous exprimons notre profonde gratitude pour la contribution importante apportée par le Président de la République du Kazakhstan, SE Noursoultan Nazarbaïev, à la création, le développement et la croissance de la CICA comme le président fondateur.
6.2 Nous saluons vivement le travail effectué par la République de Turquie, qui a assuré la présidence de la CICA depuis 2010. Pendant ces quatre années, sous la direction éclairée de la Turquie, on a assisté à des progrès importants dans la réalisation des objectifs et des principes de la CICA.
6.3 Nous saluons et soutenons la Chine dans sa présidence de la CICA et nous sommes confiants que la Chine, en étroite coopération avec les autres Etats membres et les observateurs, poursuivra ses efforts pour accroître la coopération et le développement de la CICA à un niveau supérieur.
6.4 Nous sommes heureux de constater un intérêt croissant pour le processus de la CICA. A cet égard, nous félicitons la République populaire du Bangladesh et l’Etat du Qatar en tant que nouveaux membres de la CICA.
6.5 Nous nous engageons à tenir la cinquième Réunion des ministres des Affaires étrangères de la CICA en 2016 et le cinquième Sommet de la CICA en 2018.     •
Quelle: www.s-cica.org suivre: Documents; Political declaration; Declaration of the Fourth CICA Summit.
(Traduction Horizons et débats)

    Commentaires de la rédaction:
1    Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne sont les puissances nucléaires ayant signé le Traité de non-prolifération.
2    L’accord international de Semeï a été signé le 8 septembre 2006 par le Kazakhstan, la Kirghizie,
le Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan dans la ville de Semeï (autrefois Semipalatinsk). Il interdit les tests, le stationnement, la possession et
la production d’armes nucléaires en Asie centrale.
3    Le Groupe de Minsk de l’OCDE a été formé en 1992 par l’ancienne Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), actuellement OSCE, pour soutenir la recherche d’une solution négociée dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan concernant la région de Berg Karabach.
4    Le directeur général est élu par les ministres des Affaires extérieures de la CICA sur recommandation du pays membre que préside la CICA jusqu’à la prochaine réunion régulière: de 2002–2010
le Kazakhstan; de 2010–2012 (puis jusqu’en 2014)
la Turquie; de 2014–2016 la Chine. Quand la présidence change, le directeur général change aussi.

Ce n’est plus …: Zbigniew Brzezinski. Le grand échiquier. L’Amérique et le reste du monde

«Le ‹jeu› se déroule sur cet échiquier déformé et immense, qui s’étend de Lisbonne à Vladivostok. Si l’espace central peut être attiré dans l’orbite de l’Ouest (où les Etats-Unis jouent un rôle prépondérant), si le Sud n’est pas soumis à la domination exclusive d’un joueur et si l’Est ne réalise pas son unité de sorte que l’Amérique se trouve expulsée de ses bases insulaires, cette dernière conservera une position prépondérante. Mais si l’espace central rompt avec l’Ouest et constitue une entité dynamique, capable d’initiatives propres; si, dès lors, il assure son contrôle sur le Sud ou forme une alliance avec le principal acteur oriental, alors la position américaine en Eurasie sera terriblement affaiblie. A l’Est, l’union des deux principaux acteurs aurait des conséquences similaires. Enfin, sur la périphérie occidentale, l’éviction des Etats-Unis par ses partenaires signerait la fin de la participation américaine au jeu d’échecs eurasien.» […] (p. 61s.)

«Surtout, l’Europe est la tête de pont géostratégique fondamentale de l’Amérique. Pour l’Amérique, les enjeux géostratégiques sur le continent eurasien sont énormes. Plus précieuse encore que la relation avec l’archipel japonais, l’Alliance atlantique lui permet d’exercer une influence politique et d’avoir un poids militaire directement sur le continent. […] A l’inverse, si les liens transatlantiques se distendaient, c’en serait fini de la primauté de l’Amérique en Eurasie. Sa maîtrise de l’océan Atlantique, sa capacité à pénétrer en profondeur sur le continent se trouveraient alors très limitées.»[…] (p. 88)

Zbigniew Brzezinski. Le grand échiquier.
L’Amérique et le reste du monde.
Paris 1997. ISBN 2-227-13519-0.

… mais: Kishore Mahbubani. Le défi asiatique.

«Au cours des trois derniers siècles, les peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine n'étaient très souvent que les objets de l'histoire mondiale. Les décisions déterminant le cours de l'histoire ont été prises dans un petit nombre de capitales occidentales, notamment à Londres, Paris, Berlin et Washington. Les deux guerres mondiales, désignation pourtant inexacte, ont été menées sans demander l'avis à la majorité de la population mondiale. Elle fut – au moins jusqu'aux attaques japonaises en Chine et dans la mer Pacifique –  entraînée dans des guerres fondamentalement européenne. Aujourd'hui, les 5,6 milliards d’êtres humains vivant en dehors de l’univers occidental n'acceptent plus qu'on prenne les décisions en leur nom, dans les capitales occidentales. […]
Le refus des représentants de haut niveau occidentaux d'accepter que la dominance mondiale de l’Occident ne peut plus être maintenue, présente un grand danger pour le monde. Au XXIe siècle, les sociétés occidentales doivent choisir, si elles veulent  défendre les valeurs ou les intérêts occidentaux. La plupart des représentants occidentaux aiment à dire qu’ils défendent avant tout les valeurs occidentales, notamment la démocratie. Mais le reste du monde réalise à quel point la promotion de la démocratie est sélective. Aucune société occidentale ne s’engage, par exemple, sérieusement à promouvoir la démocratie en Arabie saoudite; car personne ne veut mettre en péril l’approvisionnement en pétrole de l’Occident. […]
Souvent mes cheveux se hérissent quand je lis les lettres de lecteurs et les commentaires du ‹New York Times› ou du ‹Financial Times›. Les journaux sont pleins de discours incestueux de personnes qui pensent que les 12% de la population mondial vivant en Occident peuvent continuer à dominer les 88% de personnes qui vivent en dehors de l’Occident.»

Kishore Mahbubani. Le défi asiatique. Fayard 2008.
EAN13: 978-2-213-63752-5

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