Courrier des lecteurs

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Le Plan d’études 21, une faiblesse au niveau de la compétitivité pour l’économie

Depuis la création de l’école obligatoire, nous assistons actuellement dans divers cantons, avec le très controversé Plan d’études 21 [«Lehrplan 21»], au changement le plus radical du système scolaire. Les réserves émises par les enseignants, par des parents inquiets et par des professeurs de pédagogie sont justifiées, car les mauvais résultats des écoles d’essai du Plan d’études 21 sont dus au système des compétences et leur apprentissage «autorégulé» ou «auto-organisé» qui ont recalé un enseignement en classes ayant fait ses preuves. Ces écoles-là ont aussi dégradé les professeurs qualifiés en «accompagnateurs de l’apprentissage». Les élèves sont abandonnés à eux-mêmes, on les laisse seuls, car on les laisse décider quand, comment, où et s’ils veulent apprendre. L’introduction précipitée de ces «nouvelles formes de l’apprentissage» qui n’ont pas de base scientifique pourrait devenir pour les cantons pionniers et pour leurs activités artisanales, commerciales et industrielles, un désavantage au niveau de la compétitivité, comme le canton de Bâle-Ville, pionnier dans les réformes, en a déjà fait la douloureuse expérience.
En 1988, Bâle-Ville a joué un rôle de pionnier dans l’introduction d’une série de réformes scolaires prétendues progressives dans sa Loi scolaire. Après 5 ans déjà, les premiers résultats négatifs étaient là: le formateur en chef d’une grande usine chimique annonçait que des 45 contrats d’apprentissage prévus pour des techniciens de laboratoire seul un a pu être conclu avec un jeune ayant terminé sa scolarité à Bâle-Ville. En 1995, dans une séance extraordinaire du Grand Conseil bâlois, le PDG de la Société de Banque Suisse (SBS) a déclaré quant à ce problème que le caractère attrayant de la ville de Bâle avait diminué («Neue Zürcher Zeitung» du 3/4/1995). Il a aussi mentionné les effets graves des réformes scolaires et le faitque la SBS ne pouvait recruter plus que 20% de ses apprentis dans le canton de Bâle-Ville. Les tests d’aptitudes pour les études de médecine étaient une preuve supplémentaire que les bacheliers étaient, eux aussi, devenus les victimes des réformes scolaires. Depuis l’introduction de ces tests en 1998, les candidats venant de Bâle-Ville ont eu, de toute la Suisse, les plus mauvais résultats, clairement en dessous de la moyenne.
Bien que le lien avec les réformes scolaires controversées était évident, le canton de Bâle-Ville put continuer sa politique de réformes sans entraves. Cette «école d’orientation» – jadis vantée comme très «progressive» – était à peine abolie, que les autorités «pionnières» de Bâle-Ville introduisirent, en 2015 déjà, le Plan d’études 21 dans leur canton. Cela amena les enseignants concernés à faire les remarques suivantes: «Une fois de plus, les écoliers et nous-mêmes servons de cobayes au Département de l’Instruction publique. L’introduction de l’«école d’orientation» – un phénomène bâlois unique – fut déjà une expérience désastreuse et maintenant nous transformons à nouveau notre système scolaire avant même que les autres cantons n’appliquent cette «innovation». («Neuer Lehrplan ohne Bücher», «Basler Zeitung» du 27/10/15). Le commerce, l’industrie, l’artisanat et l’économie ont encore l’opportunité de diriger la formation scolaire dans la bonne direction à l’aide de leur soutien financier. Dans le canton de Zurich, la procédure de consultation concernant le Plan d’études 21 va durer encore jusqu’en septembre 2016.

Peter Aebersold, Zurich

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