Après le Brexit, la situation de la Grande-Bretagne est en train de changer

Après le Brexit, la situation de la Grande-Bretagne est en train de changer

par Karl Müller

Le 23 juin 2016, la majorité des électeurs britanniques ont décidé de sortir de l’UE. De nombreuses mises en garde fusèrent de toute part concernant le déclin de l’économie britannique, la sécession de l’Ecosse et de l’Irlande du Nord, l’isolation du pays etc. Après le verdict des Britanniques, il y eut comme première réaction la mise en scène d’un catastrophisme massif.
Actuellement, plus d’un trimestre plus tard, la situation a changé. Cela se voit notamment aux positions des deux grands partis politiques du pays, le parti travailliste (Labour Party) et le parti conservateur (Conservative Party).

Critique du bellicisme des Etats-Unis

Malgré de nombreuses voix critiques au sein du groupe parlementaire du parti, le leader du parti travailliste Jeremy Corbyn a été élu le 24 septembre à la tête du parti grâce à l’appui des militants. Corbyn est un politicien ne correspondant pas à la «norme» européenne. Il est un opposant déclaré à la guerre et à l’OTAN. Le fait que les militants l’ont réélu montre clairement que la critique au bellicisme des Etats-Unis et de leurs gouvernements a gagné en importance pour de nombreux Britanniques. Jusqu’à présent, le pays a participé à toutes les guerres américaines depuis les années 90, en était même le moteur sous le politicien travailliste Tony Blair. Entre-temps, l’opinion publique a pu prendre connaissance de plusieurs rapports officiels documentant les grosses bourdes et les manquements de la politique belliciste britannique durant les décennies passées. Le fait que l’ancien Premier ministre David Cameron n’ait pas pu obtenir de majorité au Parlement pour un engagement militaire direct en Syrie à l’été 2014 fut un signal qui ne passa pas inaperçu.

Prise en main du Brexit avec énergie et fermeté

Au sein du parti conservateur, il y a aussi des changements remarquables. Alors que le 23 juin le parti était encore divisé sur la question de la sortie de l’UE, le congrès du parti du 2 au 5 octobre a parlé d’une seule voix: le Brexit sera pris en main avec énergie et fermeté. Il est prévu de finaliser la demande de sortie jusqu’en mars 2017. Même des anciens adversaires du Brexit, dont de nombreux jeunes militants (dont on avait dit juste après le 23 juin qu’ils étaient dans leur grande majorité en faveur de l’UE), se sont exprimé de manière presque enthousiaste sur les possibilités qu’allait offrir une Grande-Bretagne souveraine dans le monde de demain. Ce fut une véritable fête au nom de la souveraineté regagnée du pays.

Le déclin économique n’est nulle part visible

En effet, le déclin économique présenté comme inévitable n’est nulle part visible, tout au contraire. Il est vrai que la livre anglaise a perdu un peu de sa valeur, mais cela ne doit pas être un désavantage. Pour un pays avec une économie orientée sur l’exportation, cela peut même s’avérer être un avantage. Quel est le nombre des pays de la zone euro désirant ne plus être liés à la monnaie unique et pouvant dévaluer pour redevenir concurrentiels?

Parti conservateur: remise en question du néolibéralisme

Ce qui est encore plus étonnant dans le parti conservateur, c’est le programme politique annoncé pour l’avenir. La nouvelle présidente Theresa May semble avoir analysé de manière très critique le crédo néolibéral de la direction précédente du parti et a souligné le fait de vouloir s’engager davantage que jusqu’à présent en faveur des «perdants de la mondialisation», de ses propres citoyens en se basant davantage sur l’Etat et ses obligations de service public. Il faut bien sûr attendre pour voir quels actes suivront les paroles. Historiquement, on peut en tout cas affirmer qu’au XVIIIe siècle la voie de la Grande-Bretagne pour devenir la première puissance industrielle au monde n’est pas passée par une politique libérale mais par un grand nombre de lois étatiques protégeant l’industrie locale en devenir et la logistique qui faisait partie de la concurrence étrangère.

Abandon du Thatchérisme

La voie prise par les Britanniques au XVIIe et XIXe siècles n’est certainement pas le modèle pour l’avenir. Le colonialisme et l’impérialisme font partie des facettes sombres de la voie britannique. Les profiteurs de la politique de jadis n’était de loin pas la majorité des citoyens, mais qu’un petit groupe. La Grande-Bretagne est devenue une société de classes accompagnée d’une inégalité sociale crasse. La nouvelle direction du parti n’a justement plus le but d’être uniquement la servante politique du grand capital. Les annonces faites lors du congrès ressemblent davantage à une sorte d’économie sociale de marché, donc l’abandon du Thatchérisme des décennies écoulées. Ce serait vraiment souhaitable pour un pays ayant souffert pendant de nombreux siècles d’une division des classes inconciliable. C’est celle-ci qui a aussi repoussé le pays – spécialement au cours des décennies après la Seconde Guerre mondiale – loin derrière l’Allemagne, la première puissance économique d’Europe continentale. L’Allemagne était le pays devant sa prospérité économique et son essor avant tout au partenariat social entre patronat et travailleurs, à l’économie sociale de marché et à la paix sociale.

Impulsions pour le reste de l’Europe?

Il n’est donc pas exclu qu’une Grande-Bretagne souveraine pourrait donner de nouvelles impulsions au reste de l’Europe – cette fois-ci à l’avantage du continent et de ses populations. Nous l’espérons vivement. Notamment aussi pour tous ceux que aspirent dans leurs pays à la souveraineté ou qui aimeraient la préserver.    •

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[Translate to fr:] km. Parteitag der Conservative Party. Die neue Vorsitzende Theresa May sagte, der Austritt ihres Landes aus der EU sei «eine einmalige Chance, den Kurs des Landes nachhaltig zu ändern». Sie forderte eine gerechtere Gesellschaft und kündigte höhere Ausgaben für den Wohnungsbau, für Schulen und Universitäten an. Der «internationalen Elite», die keine Steuern zahle, sagte sie den Kampf an und forderte strengere Regeln für die Finanzmärkte. Sie versprach, für eine Wirtschaft zu sorgen, «die für alle funktioniert». Ihre Partei wolle «die Partei der Arbeiter» sein. Die Mächtigen und Privilegierten des Landes dürften nicht länger die Interessen des Volkes ignorieren. Mit deutlicher Distanzierung von den Internationalisten in ihrem Land charakterisierte sie diese: «Sie finden euren Patriotismus geschmacklos, eure Sorgen über Einwanderung provinziell, eure Ansichten zur Kriminalität autoritär.» Sie aber wolle künftig dagegen ankämpfen, dass Migranten «Jobs übernehmen, die Briten machen können». Sie sprach sich dafür aus, «junge Menschen auszubilden, bevor man billige Arbeitskräfte aus dem Ausland» einstelle. Auch für Berufe, in denen es derzeit sehr viele ausländische Arbeitskräfte gibt, zum Beispiel im Gesundheitswesen des Landes, kündigte sie Veränderungen an: «Ich glaube, es ist berechtigt, dass wir sagen, dass wir mehr britische Ärzte in unserem Gesundheitsdienst haben möchten.» Theresa May kündigte an, dass sie den Staat stärken wolle – nicht zum Wohle von wenigen Privilegierten, sondern zum Wohle aller; einen Staat, der «sich für die Schwachen einsetzt und den Starken Paroli bietet». (Bild reuters)

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