Si seulement l’Allemagne pouvait éviter de participer au bellicisme américain …

Si seulement l’Allemagne pouvait éviter de participer au bellicisme américain …

… et si davantage d’objectivité pouvait régner concernant la Russie

par Karl Müller

Matthias Platzeck, ancien président du parti socialiste allemand, ancien Premier ministre du Land Brandenbourg et actuellement président du forum germano-russe, a déclaré clairement lors d’une interview avec le Deutschlandfunk (19/10/016: «La menace d’une guerre contre la Russie prend des dimensions comme cela n’est jamais apparu depuis longtemps. Les menaces et les sanctions contre la Russie n’ont rien apporté de positif. Bien au contraire, les relations avec la Russie n’ont cessé d’en pâtir au cours des trois dernières années. La situation a atteint un seuil dramatique comme jamais depuis 25 ou 26 ans.»
Matthias Platzeck s’exprima ainsi juste avant une rencontre de la chancelière allemande avec les présidents de la France, de la Russie et de l’Ukraine. Et il ajouta qu’il «trouvait très sage la décision de l’Union européenne prise quelques jours auparavant, de ne pas renforcer les sanctions prises contre la Russie. Angela Merkel avait pris l’initiative d’inviter ses collègues à Berlin et toute personne sensée ne peut qu’espérer qu’on puisse rapidement trouver une solution diplomatique à ce conflit avec la Russie commençant à prendre des proportions inquiétantes.
Cela signifie toutefois qu’il faudrait demandé davantage de véracité dans l’interprétation de la politique de ce pays au cours des années passées, mais aussi dans la politique occidentale depuis 1990. Malheureusement, loin s’en faut de la part des grands médias allemands. Bien au contraire, on observe de violentes polémiques (contre les dites «théories du complot») envers quiconque ne leur convient pas. L’objectif principal est de discréditer et de qualifier de marionnette du président russe, toute personne émettant des critiques contre la politique américaine, les Etats membres de l’OTAN ou l’UE et présentant la politique russe de façon objective et équilibrée.
Mais cette voie n’est pas suivie que par les médias. L’idée en fut lancée par le Congrès américain. Ce type de campagne fut repris par les institutions officielles de l’UE et d’Allemagne. Récemment (émission du 4/10/16) la Deuxième chaîne allemande (ZDF) en a donné un exemple dans l’émission de 45 minutes intitulée «Les réseaux secrets de Poutine. Comment la Russie divise l’Occident.»
Willy Wimmer, qui fut pendant plus de 30 ans député de la CDU au Bundestag et secrétaire d’Etat au ministère allemand de la Défense dans la décennie décisive de 1990, a récemment mis l’accent à plusieurs reprises sur le fait que les grands médias allemands avaient perdu toute notion de diversité dans les thèmes relatifs à la politique extérieure et de défense. Ce diagnostic permet de se demander jusqu’à quel point l’Allemagne s’est distanciée de la démocratie et d’une société ouverte et pluraliste.
Si l’on prend en compte que la population n’a guère les moyens de vérifier les affirmations quotidiennes de la presse, on peut mesurer les conséquences désastreuses que peuvent avoir ces distorsions des faits et la propagande qui s’en suit. En fait, toute nouvelle, tout article, tout reportage ou commentaire devraient être vérifiés, qu’elle qu’en soit leur origine.
Je me suis moi-même fortement intéressé concernant les événements en Ukraine, au cours des trois années écoulées, et je puis maintenant affirmer: la liste des mensonges et des a priori présentés aux lecteurs des grands médias au cours de ce laps de temps est très longue. Lorsqu’on va au fond des choses, on se rend compte qu’il reste peu de vérité. Il n’est pas nécessaire de parler de presse mensongère pour se mettre à réfléchir.
Il en va de même avec le conflit syrien. On tente de nous manipuler et de nous orienter dans une certaine direction – une direction qui peut nous conduire ainsi que le monde entier, dans une catastrophe atomique. Ce n’est certes pas dans notre intérêt.
Quiconque désire s’informer sérieusement peut également lire de bons livres. L’un des derniers en date est celui de l’historien suisse et chercheur sur la paix Daniele Ganser: «Illegale Kriege. Wie die Nato-Länder die Uno sabotieren. Eine Chronik von Kuba bis Syrien» [Guerres illégales. Comment les pays de l’OTAN sabotent l’ONU. Une chronique allant de Cuba à la Syrie] Il serait urgent que la lecture de tels livres devienne obligatoire dans nos écoles secondaires. Faire connaître la vérité est un devoir particulièrement important. Car la paix n’a de chance réelle qu’au travers de la vérité.    •

Malheureusement aussi en Suisse …

km. La page Internet <link https: swisspropaganda.wordpress.com>swisspropaganda.wordpress.com a publié en octobre 2016 (accès 21/10/16) une étude de 21 pages concernant les informations transmises à la Radio et Télévision suisse alémanique (SRF) du 20 septembre 2016, soit quelques heures après qu’on ait pris connaissance de l’attaque contre un convoi du Croissant Rouge syro-arabe et de l’ONU. Cette étude est intitulée «Geopolitische Propaganda im öffentlichen Rundfunk: Eine Analyse am Beispiel des Schweizer Radios und Fernsehens» [Propagande géopolitique dans la radiodiffusion publique: une analyse concernant l’exemple de la Radio-Télévision Suisse] et peut être consultée sur <link https: swisspropaganda.wordpress.com srf-propaganda-analyse>swisspropaganda.wordpress.com/srf-propaganda-analyse.
On peut y lire que les conclusions de cette étude «sont alarmantes. On a constaté, dans tous les contributions analysées de SRF, des techniques de manipulation et de propagande tant sur le plan rédactionnel que sur le plan linguistique et audiovisuel. Il est fait mention d’exemples touchant l’attribution de temps de parole à une seule partie du conflit, la présentation opaque de sources tierces, l’occultation de contextes, des formulations tendancieuses, des affirmations et suggestions sans preuves, la manipulation de matériel audiovisuel et des traductions erronées.» Puis, on y lit: «Toutes les techniques manipulatrices utilisées étaient en faveur de la partie au conflit USA/OTAN. Au total, il faut parler d’informations unilatérales, sélectives, sans esprit critique et peu objectives de la part de la Radio-Télévision Suisse.»
Dans cette étude, ces affirmations sont prouvées de façon indiscutable.
Dans les trois dernières pages, l’étude compare les informations de la SRF avec celles de la Deuxième chaîne allemande publique (ZDF) et arrive à une conclusion similaire: «Au total, on peut donc également parler pour la ZDF d’un effet de propagande tangible en faveur de la partie au conflit USA/OTAN. Notamment en ce qui concerne le traitement manipulateur de matériel audiovisuel, de traductions manipulatrices, de musique de fond manipulatrice et l’idéalisation de la partie au conflit USA/OTAN, l’effet de propagande a même été supérieur à celui de la SRF.»

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