La «nouvelle» politique africaine de l’Occident face au Congo Kleptocratie sans fin?

La «nouvelle» politique africaine de l’Occident face au Congo

Kleptocratie sans fin? Les interminables troubles congolais (partie 3)

par Peter Küpfer

La République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa, Ex-Zaïre) domine à nouveau les gros titres de nos médias. Le président actuel, Joseph Kabila, vient de renvoyer sine die les élections requises par la Constitution congolaise. Le gouvernement central, en disant qu’il ne dispose pas de registres fiables, met sans doute le doigt sur l’un des défauts primordiaux de la structure démocratique affligeant des pays tels le Congo. A l’aide de cette justification tactique, les élections démocratiques congolaises sont remises aux calandes grecques. Comment enregistrer, de manière fiable, les millions de citoyens disposant du droit de vote dans cet immense pays où l’on peut «se procurer» la nationalité congolaise pour quelques dollars, si nécessaire même en grand nombre, ce que les observateurs avaient déjà reproché aux autorités congolaises lors des dernières élections. «Le mal congolais» persiste donc, avec toutes les souffrances qu’il entraîne pour les populations, notamment celles des provinces orientales. Ce sont elles qui souffrent, depuis plus de 20 ans, de guerres interminables. Actuellement, c’en est une parmi d’autres, particulièrement cruelle, ne suscitant guère l’attention de l’opinion publique internationale. Cette guerre congolaise sans fin, qui ravage notamment l’Est du pays, a, depuis 1996, coûté la vie à plusieurs millions de personnes, dont la majorité étaient des civils. Dans les régions ravagées, notamment aux Kivus du Sud et du Nord, toute vie normale est impossible. La guérilla sans fin persiste d’année en année. Depuis 20 ans, la population civile est exposée aux agissements d’une extrême brutalité exercés par les hordes martiales déferlant continuellement sur elles, sous des noms fantaisistes, pendant que l’ONU, dont la tâche serait de garantir la sécurité de la population civile et de veiller sur le respect de l’Accord de Paix de Sun City (en vigueur depuis 2003!), ferme les yeux. Voilà un dur destin des populations concernées se trouvant dans le collimateur des bandits – après plus de trente ans de dictature de sinistre mémoire sous Mobutu.
Les deux premières parties consacrées à l’histoire récente du Congo,1 parues dans «Horizons et débats» sous le titre «Le Congo-Kinshasa – Kleptocratie sans fin?», ont relaté les faits dramatiques qui se sont déroulés depuis la Journée de la célébration de l’Indépendance du Congo, le 30 juin 1960, ainsi que ses tenants et aboutissants constituant la base sur laquelle fût construite la dictature de Mobutu Sese Seko. La troisième partie s’intéresse à la question de savoir pourquoi les Congolais ne retrouvent pas une vie normale presque 20 ans après la chute de Mobutu. Il s’avère qu’aujourd’hui aussi, l’avidité des ressources naturelles n’est pas le seul mal rongeant le pays. Il faut comprendre la tragédie congolaise dans un contexte plus large, y compris celui de la géostratégie.

La deuxième époque de la longue dictature de Mobutu sur l’immense pays du Congo-Zaïre (1964–1997) fut entièrement marquée par les signes de la dégénération. L’Occident, dans le sillon des Etats-Unis et de ses services secrets, maintint sa politique congolaise traditionnelle, voyant en Mobutu un rempart anti-communiste stable au centre de l’Afrique, un partenaire stratégique fiable lui garantissant à des conditions «très favorables» des livraisons de cuivre, de cobalt, de l’uranium et du coltan très convoités par les pays industriels occidentaux. Pour eux, le Monde suivait son cours normal, aussi longtemps que les «ennemis» de l’Occident, à l’époque avant tout le bloc communiste, restaient les ennemis de Mobutu. On accepta donc que Mobutu Sese Seko, le «Grand Timonier», foule du pied les droits humains et pille personnellement les ressources de son peuple. Avec l’approbation des pays occidentaux, la majeure partie des revenus provenant du cuivre et des diamants extraits des mines katangaises remplissaient les trésors du dictateur dont la fortune privée était estimée, suite à ce pillage systématique, à 8 milliards de dollars (Strizek 2003, p. 110). En Afrique centrale, à l’époque, des régimes se réclamant être d’obédience marxiste ou se définissant comme «mouvements de libération» (Tanzanie, Zimbabwe, Mozambique, Angola) menaçaient les remparts géostratégiques de l’Occident en Afrique. Par contre, l’Occident était très intéressé au maintien de territoires de soutien ou de déploiement militaire, afin de pouvoir soutenir les opposants militaires pro-occidentaux de ces régimes ou groupes armés, notamment en Angola et au Soudan du Sud. Sous Mobutu, le Congo-Zaïre, discret et empressé à servir les intérêts des grandes puissances occidentales, fut toujours un excellent allié. Disposer d’une base stratégique au cœur même de l’Afrique sub-saharienne, devint primordial lorsque l’administration Bush déclara (outre l’Irak) le Soudan comme étant le nouveau «Siège du Mal» – en transformant ainsi le fondamentalisme militant arabe en nouveau pire ennemi des Etats-Unis.2 Il est connu que les services secrets américains ne se sont pas limités à soutenir militairement des personnes aussi ambiguës que Jonas Savimbi (Angola) ou John Garang (Soudan du Sud). Lorsqu’en 1986 Yoweri Museveni sortit vainqueur des longues années de combat contre Obote qui lui était ouvert vers le Bloc communiste, il devint l’«élève-modèle» de l’Occident. Fort de ce soutien, le «représentant de la Nouvelle Afrique» copia son maître Mobutu à deux égards: par la création d’un régime monopartite strict ainsi que dans l’orientation de l’Ouganda sur les intérêts de l’Occident en Afrique. Tout comme il l’avait fait avec le régime de Mobutu, l’Occident donna carte blanche au nouveau régime monopartite de Museveni, car il était soulagé d’avoir à nouveau en Ouganda une solide base en Afrique centrale, étant donné le vacuum imprévisible au sein du pays voisin et géant représenté par le Congo. Lorsque trois ans plus tard, après l’effondrement du bloc communiste, les cartes furent à nouveau mélangées en Afrique et dans le monde, il était impensable pour les puissances occidentales et l’«unique puissance hégémonique» (Brezinski) qu’il y ait un vide dans le territoire si important au niveau géostratégique situé dans l’arrière-pays de la Grande Corne de l’Afrique.3

L’Afrique orientale du Caire au Cap – un axe hégémonique classique

L’Angleterre, première puissance mondiale et coloniale jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, s’était implantée avant tout en Afrique orientale, en y développant de forts piliers tant économiques que stratégiques. Contrôlant ainsi le Canal de Suez, la mer Rouge et la Grande Corne de l’Afrique (golf d’Aden!), elle avait en main les objectifs géostratégiques majeurs qui furent également dans la visée des nouveaux seigneurs du Monde, les «héritiers» de l’Empire mondial britannique. Il est évident et démontré par des recherches historiques d’envergure que la stratégie du Royaume Uni en Afrique consistait à créer diverses bases militaires allant de l’Egypte à l’Afrique du Sud en passant par le Djibouti, le Somaliland, le Kenya, la Rhodésie, Zanzibar et formant un axe pour contrôler toute l’Afrique orientale jusqu’au Cap. Etant donné la nouvelle donne internationale avec l’«unique puissance hégémonique» désignant le fondamentalisme arabe comme un de ses ennemis principaux et réalisant une politique de plus en plus agressive envers la Russie, davantage de présence et de contrôle en Afrique orientale devint primordial. A cela s’ajoutent des intérêts particuliers. Dans le cas du Congo, il s’agit avant tout de ses ressources naturelles en matières rares et vitales convoitées pour la technologie moderne. Aussi longtemps que les Belges commandaient au Congo, les livraisons et les droits miniers ne posaient pas de problèmes. Mobutu avait bien compris que sa survie politique dépendait du maintien de ce marchandage. L’uranium utilisé par les Américains pour le développement de leurs premières bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki fut d’origine congolaise. Aujourd’hui, c’est surtout le coltan qui complète la liste des matières premières congolaises les plus convoitées, matière première dont les gisements sont rares. Les nouvelles technologies de la communication utilisées dans les missiles et les drones téléguidés ainsi que dans les téléphones portables dépendent entièrement du coltan. A l’Est du Congo, on en trouve assez facilement et son exploitation se fait dans la plupart des cas dans des conditions criminelles. Il s’agit là d’une des raisons majeures pour l’instauration de guerres interminables sévissant dans la région depuis plus de vingt ans, en dépit de tous les accords de paix et des missions onusiennes. Les populations et les vastes espaces sont soumis aux agissements mafieux dirigés par des forces ougandaises et rwandaises – avec la complicité silencieuse des puissances occidentales, de l’ONU,4 de l’UE et de leurs services secrets.

Le projet de la «Grande Corne de l’Afrique»

Ces nouvelles réalités et les réorientations géostratégiques transformèrent à plusieurs égards la situation des puissances occidentales en Afrique. Leur grand concurrent – l’Union soviétique avec ses pays satellites en tant que centre stratégique d’envergure – disparut et avec elle ses tentatives continuelles d’inféoder les jeunes Etats africains à l’aide de divers «mouvements de libération». L’ancienne puissance coloniale française, fortement liée avec le Maghreb, l’Afrique centrale et occidentale, mais aussi avec le Congo, perdit de son influence sans pourtant jamais l’abandonner complètement. Tout cela permit aux Etats-Unis d’en profiter pour enfin sortir de sa position marginale en Afrique. Stratégiquement, ils purent ainsi renouer là, où le Royaume Uni avait dû abandonner son hégémonie suite aux transformations imposées par la politique mondiale: ils relancèrent et élargirent l’axe économique et militaire de la Méditerranée au Cap de Bonne-Espérance, mais cette fois sous domination américaine. Les hauts militaires américains et leurs services de renseignements siégeant dans le centre de commandement «Africom» (situé en Allemagne!) ont entre-temps donné un nom à leurs activités dans la partie centrale de cet axe. Il s’agit du projet «GHAI» pour «Greater Horn of Africa Initiative». «Greater» parce qu’il ne concerne pas uniquement les Etats et régions formant la région appelée la Corne de l’Afrique, mais également les territoires situés dans l’arrière-pays, y compris le Kenya et le Congo oriental, Etats et régions que le projet est sensé englober dans une région sous tutelle américaine. Dans ce plan de grande importance géostratégique et s’inscrivant dans une perspective de long terme, les stratèges américains poursuivent divers objectifs. D’une part combattre les «Etats voyous» de la région et apporter leur soutien inconditionnel à Israël et à sa politique extérieure et d’autre part être en mesure de réagir rapidement envers leurs partenaires – longtemps empressés à les servir tout en étant souvent de tempérament peu prévisible – pour les soutenir, les «renverser» ou les «échanger» selon les exemples de Saddam Hussein, Mohamar Gaddhafi ou Mobutu Sese Seko.

«Le Nègre a fait son devoir, le Nègre peut s’en aller!»

Dans ce contexte, nous devons revoir les dernières années du règne absolutiste de Mobutu. Elles convergent avec la «nouvelle» stratégie de l’Afrique esquissée ci-dessus. Mobutu était personnellement affaibli au cours des dernières années de son régime. Il ne saisissait plus ce qui se passait réellement dans son pays, notamment le délitement économique croissant et l’appauvrissement de diverses régions suite à la corruption qu’il célébrait avec ses fidèles au grand jour. Les tentatives hésitantes et vite abandonnées du dictateur de rendre son régime plus acceptable pour la Banque mondiale et ses flux de capitaux par de prétendues «mesures de démocratisation» n’y changèrent rien.
Un prétendu «Dialogue national» lancé en 1990 («consultations populaires») laissa apparaître, malgré la mise en scène soigneuse de la part du gouvernement, des précarités énormes. La «Conférence nationale souveraine» (1991–1992), deux fois convoquée puis annulée, ne mena à aucune étape de réforme décisive. En outre, le dictateur vieillissant eût maille à partir avec son état de santé. Depuis des années, il avait de plus en plus délégué ses affaires gouvernementales à son entourage mafieux et s’était retiré dans sa résidence privée de son village d’origine de Gbadolite. Entre temps, un soi-disant Parlement transitoire de façade, avec des députés soigneusement sélectionnés par le dictateur, travaillait à une nouvelle Constitution. Ses compétences étaient aussi douteuses que sa composition.
Dans ce «dialogue» malhonnêtement mené par Mobutu, qui aurait dû mener vers une ouverture, une chose fut indéniable: la pression grandissante d’en bas. Le mécontentement de la population se transforma de premiers grognements en un très sérieux grondement. Les églises chrétiennes eurent elles aussi leur part au renforcement d’une conscience nationale et démocratique congolaise renouvelée. Elles avaient depuis longtemps une oreille ouverte aux exigences de la population et ses revendications pour des conditions de vie humaines et une véritable démocratisation du pays. Elles soutinrent donc courageusement les Congolais dans leur recherche de la dignité pour tous.5
Dans les années 1990, tous ces facteurs amenèrent les services secrets occidentaux, et notamment ceux de l’OTAN, de s’accorder sur un point: Mobutu n’est plus tolérable! Mais quel serait le nouveau «partenaire» de la nouvelle politique africaine de l’Occident?

La carte ougandaise-rwandaise

Le monde entier s’étonna, quand il apprit soudainement – il y a juste 20 ans, à la fin de l’année 1996 – qu’une alliance militaire «rebelle» s’était formée contre Mobutu au Congo oriental. Celle-ci serait décidée à forcer le dictateur à la démission par la force. Déjà au niveau géographique, le projet semblait démesuré, mise à part son audace militaire. Les observateurs furent encore plus étonnés, quand ils apprirent que derrière le nom agréable, mais jamais entendu auparavant, de AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) se trouvait une armée bien formée, moderne et apparemment expérimentée qui avança dans une guerre éclair de victoire en victoire en prenant très rapidement le pouvoir dans les grandes villes orientales et finalement en juillet 1997, quasiment sans résistance, la capitale Kinshasa. Et le plus étonnant fut son commandant en chef, dont même les fins connaisseurs de l’Afrique n’avaient pratiquement jamais entendu parler: c’était un certain Laurent Désiré Kabila. Le journaliste franco-camerounais Charles Onana a décrit les dessous de ces événements dans divers livres rédigés avec grande minutie. Il prit en compte non seulement les rapports des témoins oculaires, des groupes de défense des droits de l’homme et des rapports sur les crimes de guerre lourds entre temps plusieurs fois analysés, commis au cours des deux plus récentes guerres du Congo (1996/97 et 1998–2003) par des troupes de l’AFDL et du FPR (Front patriotique rwandais) qui se soutenaient. Il eut aussi accès à des archives américaines et à celles de divers services de renseignements. Les informations relatées dans cette troisième partie et dans la partie finale sur les deux guerres et la situation de crise continuelle dans le Congo oriental se basent avant tout sur son livre «Ces tueurs Tutsi» paru en français en 2009 aux Editions Duboiris. Les descriptions d’Onana ont entre-temps été confirmées par d’autres nombreux travaux, rapports, documents et publications d’historiens et d’experts politiques, dont notamment ceux de l’historien congolais exilé Stanislas Bucyalimwe Mararo. Ils partagent tous le même destin que Stanislas Bucyalimwe a décrit dans sa contribution présentée aux Congrès «Mut zur Ethik» de septembre 2016 en Suisse: c’est le voile opaque placé par les nouveaux hommes au pouvoir à Kigali sur la triste vérité de ce qui se passe au Congo oriental – une espèce d’Omerta obstinée, au moins aussi efficace que sa version «classique» de la mafia italienne. Elle n’est pas seulement scrupuleusement suivie par les gouvernements occidentaux mais également par tous les grands médias faiseurs d’opinion. Les consommateurs des médias occidentaux sont «au courant» de tout et n’importe quoi. Mais ce qui s’est réellement passé lors de la dite «Guerre de libération congolaise» dans la partie orientale du Congo après la reconquête du pouvoir par les Tutsis rwandais en 1994 sous le président actuel Paul Kagamé surpasse toute imagination.

Laurent Désiré Kabila: le «nouvel» homme des Etats-Unis au Congo

Les recherches d’Onana apportent de la lumière sur les questions posées ci-dessus. Elles montrent incontestablement que les événements au Congo oriental, le problème des réfugiés durant depuis plusieurs années et sa «solution» par l’occupation simultanée de grandes parties du Congo oriental par les troupes des extrémistes Tutsi rwandais de Paul Kagamé ainsi que le pillage illégal des matières premières congolaises par le Rwanda avec toutes ses conséquences insupportables pour la population civile locale, n’étaient pas simplement le résultat de la faiblesse de Mobutu. C’étaient des événements en rapport avec la politique mondiale. Ils furent préparés bien à l’avance et eurent une force de frappe, dont seulement les grandes puissances disposent. Aujourd’hui, on sait quelle grande puissance a principalement dirigé les deux dernières guerres au Congo et qui a livré à ce pays, devenu un colosse aux pieds d’argile, aux extrémistes Tutsi régnant toujours et encore de manière incontestée à Kigali. Le choix de miser sur la carte militaire lors de la destitution de Mobutu était une décision des Etats-Unis. Tout comme la décision de lancer la prétendue «guerre de rébellion» de l’AFDL contre Mobutu non pas de l’Ouganda, mais du Rwanda sous la direction militaire et logistique des extrémistes Tutsi, expérimentés dans le combat au cours des longues années passées au sein du FPR (Front patriotique rwandais). Le fait que le choix du nouvel homme de paille soit tombé sur Laurent Désiré Kabila, est une histoire pour soi. Celle-ci et les conséquences désastreuses pour le Congo oriental jusqu’à aujourd’hui seront présentés dans la dernière partie de cette série d’articles. Les faits décrits et les sources présentées illustreront que cette élection était toute aussi douteuse et inacceptable, vu les effets qu’elle a sur la population congolaise, que le choix de livrer à l’époque le Congo au jeune et peu connu Mobutu.    •

Bibliographie
Bucyalimwe Mararo, Stanislas. «Le Nord-Kivu au coeur de la crise congolaise.» In: Reyntjens, Filip et Marysse, Stefaan (éd.). L’Afrique des Grands Lacs. Annuaire 2000–2001, Paris (L’Harmattan) 2001, 

p. 153–185
Idem. «L’Est de la République démocratique du Congo. Dix ans de transitions conflictuelles (1996–2006)», ib., Annuaire 2005/2006, p. 261–285
Malu-Malu, Jean-Jacques Arthur. Le Congo
Kinshasa. Paris 2002, éd. Karthala
Onana, Charles. Ces tueurs Tutsi. Au coeur de la tragédie congolaise, Paris (éditions Duboiris) 2009, ISBN 978-2-916872-08-7
Strizek, Helmut. Kongo/Zaïre-Ruanda-Burundi – Stabilität durch erneute Militärherrschaft?
Studie zur «neuen Ordnung» in Zentralafrika. Munich/Cologne/Londres (éditions Weltforum) 1998; 
ISBN 3-8039-0479-X
(Traduction Horizons et débats)

1    Horizons et débats no 32/33 du 30/12/2015 et no 6 du 21/3/16
2    cf. Strizek, 2003, pp. 115–126
3     cf. publications de Stanislas Bucyalimwe Mararo figurant dans la bibliographie
4    On dispose actuellement de nombreux rapports onusiens quant au pillage des mines du Congo oriental, notamment celles du coltan. Ils désignent clairement les agissements illégaux sous la tutelle militaire du Rwanda et de ses armées de guérilla (agissant sous divers nom fantaisistes tels CNDP ou M23), en dénommant les protecteurs et profiteurs responsables, entre autre le rapporteur spécial de l’ONU Roberto Garreton. Malheureusement, ces rapports n’ont eu que peu d’impact jusqu’à
présent.
5    L’attitude de l’église catholique, œuvrant depuis longtemps et avec toujours plus d’insistance en faveur de la préservation des droits de l’homme et de la dignité humaine au Congo, est claire, par exemple dans un mémorandum des évêques congolais. Dans cette lettre pastorale, publiée lors de «l’ouverture», les évêques congolais s’engagent clairement en faveur d’un système pluripartite, contre le soutien de la dictature par la haute finance nationale et internationale ainsi que l’abandon du «népotisme» ayant mené le pays dans une profonde crise (Mémorandum des évêques zaïrois au chef de l’Etat, cit. in: Malu-Malu, Jean-Jacques Arthur. Le Congo Kinshasa, Paris 2002, éd. Karthala, p. 190s).

Kleptocratie

pk. Cette notion désigne une forme de la domination politique qui a comme trait caractéristique qu’elle pille systématiquement sa propre population. La dictature congolaise de Mobutu en fournit un exemple modèle. Les ressources naturelles du pays étaient bradées à des prix forfaitaires à des puissances se trouvant à l’extérieur, puissances qui, en compensation, garantissaient la régence du dictateur. Les fonds qui en découlaient étaient transférés sur les comptes bancaires privés du dictateur et de ses sbires (se trouvant à l’extérieur du pays) ce qui avait comme effet qu’ils n’apparaissaient nulle part dans les flux monétaires officiels. Ils faisaient non seulement défaut pour les investissements étatiques d’intérêt général, mais privaient aussi systématiquement de leurs revenus ceux qui avaient généré ces fonds par leur dur travail.

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