rl. Donald Trump est-il un monstre? Toute critique de la politique de l’immigration est-elle «de droite»? Poutine est-il un «dictateur»? Des nouvelles contredisant les directives politiques officielles sont-elles toutes des «fake news» ou «post factuelles»?
Certainement pas. Quiconque raisonne de manière autonome aura rapidement constaté que nous sommes confrontés à un bourrage de crâne de plus en plus éhonté.
On sait bien que pour faire accepter des décisions politiques ayant un fort impact sur la vie des gens – tout en contredisant leurs intérêts –, les mensonges doivent être spécialement effrontés. Pensons aux temps d’avant-guerre ou – plus ordinaires – aux campagnes électorales.
Sans propagande ciblée, sans dénigrement de l’«adversaire», sans bourrage de crâne, des mesures incisives sont difficilement praticables. Il leur faut le soutien massif des grands médias et de personnes de la vie publique.
Pour le citoyen, donc le peuple souverain, il est toujours plus difficile de se former sa propre opinion dans cette jungle. Souvent, les nouvelles sont subjectives ou tendancieuses. Le lecteur se retrouve face à une grande quantité de nouvelles émotionnelles (et non factuelles) sur un même sujet, créant un réel «tapis de désinformation». Les médias en tant que quatrième pouvoir dans l’Etat.
En Suisse, on ne trouve plus qu’une poignée de maisons d’édition, alors que notre pays possédait, il y a un certain nombre d’années encore près de 3000 journaux différents. Le pluralisme des opinions est désormais minime. Les journaux restants sont soumis à de fortes pressions économiques suite à la diminution massive du nombre de lecteurs. Les annonces publicitaires et les bénéfices diminuent. La dépendance des annonceurs augmente. Le fait que la décision de publier ou non un article ou un reportage dépende de plus en plus de l’avis des publicitaires n’aide pas à augmenter la crédibilité des médias. Ni le regroupement des rédactions, ni la réduction du nombre de journalistes ou la reprise systématique d’informations livrées par les agences de presse monopolistiques telles ap, afp ou Bloomberg améliorent la donne. Le journalisme «d’investigation» est pratiqué uniquement là où le sujet et l’orientation politique sont «politiquement correctes». La radio/TV
étatique RTS n’est que rarement une alternative sérieuse, car pas assez indépendante. Ainsi, il n’est pas étonnant que les citoyens se tournent de plus en plus vers l’Internet.
Suite au Brexit et à l’élection de Donald Trump l’influence des grands médias a sensiblement été mise en cause. Ils n’ont pas réussi à faire valoir «leurs» positions. Et ils continuent de miser sur leur positionnement «obsolète» – avec une ardeur accrue. Pourquoi? Sont-ils si dépendants de certains groupes d’influence qu’Uwe Krüger a mis en évidence dans une étude scientifique («Meinungsmacht. Der Einfluss von Eliten auf Leitmedien und Alpha-Journalisten – eine kritische Netzwerkanalyse.» Cologne 2013, ISBN 978-3-86962-070-1)? Ce chercheur a démontré dans une analyse de grande envergure que les rédacteurs en chef et les éditeurs sont étroitement intégrés dans les réseaux transatlantiques. Il le prouve, entre autres, en montrant leur participation ou leur affiliation à l’«Atlantik-Brücke» ou aux «groupe Bilderberg». Il analyse le personnel des médias dominants comme Die Zeit, la «Frankfurter Allgemeine Zeitung» ou le Spiegel. En 2014, le journaliste Udo Ulfkotte a confirmé, après avoir travaillé dix ans comme journaliste à la «Frankfurter Allgemeine Zeitung», ces liens étroits aux directives, provenant notamment de la politique américaine («Gekaufte Journalisten. Wie Politiker, Geheimdienste und Hochfinanz Deutschlands Massenmedien lenken.» Rottenburg 2014. ISBN 978-3-86445-143-0). Entre temps, il est connu qu’il existe aux Etats-Unis un cartel du pouvoir spécifique définissant les lignes médiatiques. Les «transatlantistes» européens participent bien évidemment à cette lutte pour le pouvoir et importent activement ce conflit intra-américain dans les Etats européens. •
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