«Chemins d’espérance» de Jean Ziegler

«Chemins d’espérance» de Jean Ziegler

Analyse de livre

par Peter Küpfer, journaliste indépendant, collaborateur de la rédaction

Le dernier livre du sociologue genevois, paru en allemand en 2017 sous le titre «Der schmale Grat der Hoffnung» [titre de l’édition française «Chemins d’espérance»], est personnel, comme toujours engagé et combatif et – malgré des faits et chiffres oppressants – prudemment optimiste.

Dans sa dernière publication, le politologue suisse engagé, militant en faveur des droits de l’homme et de la dignité humaine tout au long de sa vie, dresse un bilan. Le sous-titre de son livre est donc «Ces combats gagnés, parfois perdus mais que nous remporterons ensemble». Ziegler y traite principalement ses propres expériences en présentant, en plus, des faits et des chiffres choquants. L’accent est mis sur ses voyages, ses entretiens et ses réflexions faites en tant que Rapporteur spécial auprès des Nations Unies pour le droit à l’alimentation (de 2000 à 2008), puis comme membre et vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (de 2009 à 2012). L’auteur, courageux et s’opposant au capitalisme mondial moderne, soumet ce qu’il a entrepris et vécu dans ces deux domaines d’activité à une réflexion personnelle, une sorte de bilan politique, sur un ton critique, parfois également autocritique. Il le fait en désignant les évolutions socio-historiques ayant conduit aux injustices criantes qui caractérisent nos rapports économiques au niveau global – dans un langage direct et parfois volontairement émotif de l’auteur – comme une honte. Dans ses dédicaces ainsi que dans la préface et la postface, l’auteur s’insère dans la longue lignée des activistes intellectuels et politiques dont nombreux payèrent de leur vie leur long combat en faveur des droits de l’homme et de la dignité humaine. Parmi eux se trouve Sergio Veira de Mello, ami de l’auteur et ancien Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. En 2003, dans l’exercice de son mandat à Bagdad, il a succombé, ensemble avec 21 collaborateurs, à un attentat aux explosifs perpétré par le camp djihadiste.
Vieira de Mello avait tenté, dans la période précédant ce lâche assassinat, d’améliorer le sort de la population civile à un moment où les relations politiques entre les Etats-Unis et l’Irak occupé par eux étaient au plus bas. Sa volonté d’aider la totalité des personnes concernées, à l’instar d’Henry Dunant sur le champ de bataille de Solferino, fut probablement sa sentence de mort.

Des chiffres choquants

Ziegler part de l’idée que la Troisième Guerre mondiale a déjà commencé il y a longtemps et a causé un grand nombre de victimes, un multiple de ce que les catastrophes de la Première et de la Seconde Guerre mondiale ensemble ont coûté en vies humaines. Ziegler affirme qu’aujourd’hui, les fronts ne se tracent plus seulement entre les pays et les alliances politiques. Pour lui, les guerres menées de nos jours sont dans le fond des guerres économiques, des guerres des riches contre les pauvres. D’un côté, il y a des oligarques perfectionnés à l’extrême et nullement freinés par des normes éthiques qui – dans le contexte de la globalisation des marchés mondiaux – maximisent leurs profits sans tenir compte des victimes que coûtent leurs pillages. A l’instar de l’Empire allemand qui, à l’époque des Fugger [dynastie bancaire allemande du temps de la guerre des Trente Ans, ndt.] dépendait de leurs prêts, ce sont à notre époque des Etats et des empires entiers qui, suite à leur endettement, dépendent d’oligarques. De l’autre côté, il y a les populations abandonnées et démunies de toute défense, en particulier les pays pauvres du monde entier. Le capitalisme prédateur moderne ravage le monde entier. Toutes les sept secondes, un enfant meurt des conséquences de cette guerre économique à dimension mondiale menée sans scrupules par une élite aux dépens du reste de l’humanité: ils meurent suite à la malnutrition, le manque d’eau et d’aide médicale. Aujourd’hui, une poignée de personnes appartenant à cette couche extrêmement riche – que l’on pourrait confortablement placer dans un bus – disposent de la moitié de la fortune mondiale. Les huit milliards et demi de personnes restantes composant la population mondiale doivent se partager l’autre moitié, ce qui signifie que pour une grande partie d’entre eux, la vie consiste dans la difficulté quotidienne de trouver suffisamment de nourriture pour survivre un jour de plus avec leur famille. Dans le monde entier, «85 personnes ultra riches disposent d’une fortune qui dépasse celle des 3,5 milliards d’habitants les plus pauvres de la planète», écrit Ziegler (p. 301).

Création de l’ONU …

L’auteur souligne à maintes reprises, que cela contredit diamétralement les principes et les objectifs de l’ONU. Il rappelle que ceux-ci ont été conçus au cours de l’année la plus sombre de la Seconde Guerre mondiale, en 1941, par Winston Churchill et le président américain de l’époque Franklin D. Roosevelt, sur le navire de guerre américain Augusta, au large des côtes orageuses de Terre-Neuve. Cette ébauche aurait par la suite constitué l’essence même de la Charte des Nations Unies et du fonctionnement de cette institution. Quatre principes constituant aujourd’hui encore les objectifs de l’ONU auraient été clairement définis à cette occasion déjà. Ils sont contenus dans le Préambule de la Charte et sont toujours en vigueur aujourd’hui. Compte tenu de l’horreur et de l’absurdité des souffrances de la Seconde Guerre mondiale, la Charte affirme que les Etats membres, entre-temps au nombre de 193, affirment qu’à l’avenir ils s’engageront à faire en sorte que

  • le fléau de la guerre qui, au cours du XXe siècle, a infligé à l’humanité deux fois des souffrances indicibles soit banni pour toujours;
  • tous les membres de la famille humaine, indifféremment de leur naissance, leur nationalité, leur race, leurs convictions, leur sexe, leur situation politique et économique puissent exercer leur droit fondamental à revendiquer le respect de leur dignité humaine et de leur valeur en tant qu’être humain;
  • des conditions soient créées pour préserver la justice et le respect des obligations découlant des traités et d’autres sources du droit international (par exemple le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes);
  • dans le monde entier la justice sociale et un meilleur niveau de vie soient accessibles dans la liberté à tous les habitants de la terre.

… et son impuissance

Chaque observateur du cours du temps, chaque lecteur de journal, toute personne suivant l’actualité quotidienne à la radio ou à la télévision ne contestera le jugement accablant de Ziegler sur l’inefficacité de l’ONU malgré ses objectifs louables: la faiblesse de l’ONU est évidente. Selon ses propres déclarations, l’auteur a également surestimé l’impact de l’ONU avant d’apprendre à connaître cette organisation de l’intérieur lors de son engagement de haut fonctionnaire onusien. Aujourd’hui, comme le souligne Ziegler, le principe de la loi du plus fort prévaut partout dans le monde, de manière incontestée, et non pas les principes de la résolution pacifique des conflits. Pour l’auteur, la principale raison est que l’ONU, notamment suite au grand pouvoir du Conseil de sécurité, a été et demeure depuis sa fondation, un instrument entre les mains des puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale. Leur droit de veto peut annuler toute intervention en faveur de la paix, tout verdict prononcé à l’égard des destructeurs manifestes de la paix. Ces mesures sont pourtant prévues par les principes de l’ONU. Le droit de véto, avec lequel notamment les Etats-Unis et l’Union soviétique se sont bloqués mutuellement pendant la guerre froide, ayant entraîné des souffrances indicibles au détriment des peuples dans les zones d’influence déjà définies en 1945 en Crimée. L’auteur dresse la liste complète des interventions militaires menées par les deux grandes puissances, les Etats-Unis et l’Union soviétique, sans montrer la moindre hésitation face à leur violation continuelle des principes de l’ONU.
Du côté communiste, ce fut notamment la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, les interventions en Afghanistan, en Tchétchénie et le soutien des dits «mouvements de libération» en Afrique et en Amérique du Sud. Du côté occidental, ce sont les innombrables interventions armées des Etats-Unis dans leur «arrière-cour» des «républiques bananières» d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, où l’intervention armée directe ou indirecte des Etats-Unis a promptement suivi dès qu’un gouvernement se montrait plus attentif envers les réels intérêts de la population dans son ensemble qu’envers les régimes autoritaires soutenus par les Etats-Unis. Le but de ces interventions était toujours le même: le maintien ou la reconquête de privilèges en faveur des grandes entreprises productrices américaines et des élites financières locales hautement corrompues avec lesquelles elles étaient associées (pour Ziegler, l’exemple du Chili sous Allende représentant un cas exemplaire).

Contre la pensée impérialiste

Ziegler mobilise des faits, des chiffres et des développements qui sous-tendent la thèse principale représentée dans son livre: dans de nombreuses écoles de pensée d’obédiences politiques (ou philosophiques) et de think-tanks prévalent toujours et encore les catégories de suprématie mondiale et de création de grands centres de pouvoir faisant obstacle à une entente pacifique lors de conflits. Cela émane de la conviction que finalement seuls les empires peuvent maintenir le destin des gens dans des canaux calmes, de préférence par un empire mondial.
Comme témoin de cette pensée, Ziegler mentionne Henry Kissinger, conseiller politique de longue date du gouvernement américain sous Richard Nixon, alors Secrétaire d’Etat. Kissinger avait vu et propagé les Etats-Unis comme une puissance en passe de devenir définitivement la puissance mondiale. A l’instar de l’Espagne, des Pays-Bas, puis de la Grande-Bretagne qui régnaient sur le monde dans le passé – en cultivant un potentiel militaire terriblement efficace avec l’or volé et les moyens financiers qui en découlèrent –, les Etats-Unis, principal bénéficiaire de la Seconde Guerre mondiale et sortis intact de la guerre froide, se sont finalement développés en un nouvel empire revendiquant la domination mondiale.
Mais le réel empire, comme l’auteur le répète encore et encore, ne sont pas de nos jours les divers blocs de pouvoir politico-militaires, mais l’empire financier international œuvrant de manière impitoyable et cynique et imposant aux Etats, encore plus inconditionnellement que les anciennes structures de pouvoir, la loi de leurs actions. Ses auxiliaires, telles que la Banque mondiale, le Fond monétaire international, les consortiums de fonds spéculatifs et les grandes bourses, ainsi que les nombreux gouvernements rendus économiquement dépendants et des élites enclines aux pots-de-vin fonctionnent désormais conformément à leurs lois.
De multiples exemples tirés de l’histoire récente illustrent cela dans le livre de Ziegler. Notamment ses activités en Palestine, où il a courageusement pointé du doigt les omissions systématiques, les négligences, l’intimidation active et l’oppression de la population palestinienne de la part du gouvernement israélien, montrent également l’ampleur de la répression, allant jusqu’au meurtre ciblé contre ceux exigeant avec insistance le respect de la Charte des Nations Unies et la protection des droits humains pour tous les habitants du monde.
D’autres exemples impressionnants de pays d’Afrique et d’Amérique latine, étayés par des faits et des chiffres, illustrent les ravages de la guerre économique mondiale des riches contre les pauvres décrite par Ziegler. Aujourd’hui et dans le passé, dans le monde entier, des populations sont systématiquement assassinées ou contraintes à fuir, souvent en grand nombre, à cause de grandes multinationales voulant «acquérir» (ou s’accaparer) à prix cassé les terres ou les mines de matières premières appartenant aux habitants locaux. Cela pour décrire les «batailles perdues» que Ziegler mentionne dans le sous-titre de son dernier livre.

Quoi d’autre?

Qu’est-ce qui s’y oppose? Contre le sombre bilan, qui fait de temps en temps également désespérer l’auteur, il y a pour Ziegler deux principaux vecteurs d’espoir.
L’un d’eux est une ONU renforcée, profondément réformée de l’intérieur, réfléchissant à ses principes fondamentaux et équipée de manière à les défendre en cas de nécessité. Elle ne doit plus être l’instrument entre les mains des anciennes puissances victorieuses d’une terrible guerre mondiale, mais doit se transformer en une véritable institution dotée de pouvoir, où tous les Etats membres se trouvent sur un même pied d’égalité et pour lesquels la paix dans ce monde est leur véritable et honnête préoccupation. Ziegler ne place donc ses espoirs pas seulement dans de simples réformes du fonctionnement du Conseil de sécurité (abolition des diktats de facto et de jure des puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale, élargissement du nombre de ses membres et prise de décision véritablement démocratique au Conseil de sécurité selon le principe de majorité). Il propose également que l’ONU, «en tant que porteuse du bien commun universel», doit avoir le droit, voire le devoir, de mener en dernière instance même une action humanitaire armée envers des gouvernements violant systématiquement les droits fondamentaux de leurs citoyens (p. 293). Kofi Annan avait remis ces principales propositions de réforme de l’ONU à son successeur. Maintenant, tout dépend de la question «si la société civile internationale peut exercer suffisamment de pression pour forcer les Etats à mettre en œuvre la réforme élaborée par Kofi Annan» (p. 293).
Il y a encore un second espoir, dont Ziegler attend encore davantage: l’avènement d’une «société civile planétaire», exigeant de plus en plus résolument le respect des droits de l’homme partout dans le monde: «D’innombrables mouvements sociaux, de syndicats, d’organisations non gouvernementales et de combattants isolés» (p. 304) exigent aujourd’hui le respect des droits de l’homme dans le monde entier. «La nouvelle société civile planétaire n’obéit ni à une ligne de parti ni à un quelconque comité central. […] L’ordre mondial en vigueur est fondé sur la concurrence, la domination et l’exploitation. La force motrice de la société civile est la conscience de l’identité de tous les êtres humains. Sa pratique est celle de la solidarité, de la réciprocité, de la complémentarité entre les individus», écrit Ziegler (p. 304). L’auteur fait référence à Emmanuel Kant, et à la réalité déjà considérée comme fondamentale par Kant, que les êtres humains dans le monde entier sont aujourd’hui encore doués de raison. Celle-ci exige que toute personne veut ou doit vouloir la paix, pour ne pas se faire du mal. Ce bon sens social, permettant de négocier équitablement les conflits, doit être renforcé. Il va de pair avec le renoncement de penser en catégories d’empires. «Souvenons-nous d’Emmanuel Kant. L’inhumanité faite à autrui détruit l’humanité en moi.» (p. 304) En revanche, Ziegler compte sur le pouvoir des êtres humains pour se créer des conditions plus humaines. Pour Ziegler, l’espoir se trouve partout où les gens affirment avec insistance envers leurs gouvernements et les élites autoproclamées que les populations ne sont pas là pour qu’ils puissent créer des Etats et développer leurs excès tels les empires, mais que les choses doivent aller dans l’autre sens. Donc, les institutions, les Etats et les gouvernements dotés de la confiance de leurs citoyens sont les garants et responsables du bien-être de ceux-ci. Et cela tant à l’échelle locale et régionale que nationale et mondiale. Ziegler compte sur ce vecteur d’espoir – la «société civile planétaire» – et en principe on peut y adhérer. Sur quoi d’autre voulons-nous sinon compter?
* * *
Ziegler est un marxiste avoué, aujourd’hui encore. Il l’est avec conviction et fierté. Pour lui, une ligne ininterrompue mène des débuts de l’ONU à l’effondrement de l’empire communiste et à la redistribution du monde sous domination capitaliste, en passant par la guerre froide, Cuba, la guerre du Vietnam, les interventions illégales des Etats-Unis dans son arrière-cour d’Amérique centrale et latine, le mouvement américain des droits civils, la révolte des jeunes, Sartre, l’indépendance des anciennes colonies ainsi que les soulèvements en Hongrie et en Tchécoslovaquie. L’adversaire principal est «classique», même s’il a mis de nouveaux masques: c’est l’épouvantail suprême du marxisme, le «capitalisme». Dans son livre, Ziegler présente bien l’Union soviétique d’alors comme un empire et lui reproche sa pensée impérialiste et donc certaines erreurs et crimes associés. Dans son argumentation, il manque cependant l’analyse critique des bases de la pensée qui régissait la classe dominante de l’empire soviétique – et quelles conclusions l’auteur en tire. La vision du monde de Ziegler, qui place ses espoirs dans la raison et la formation d’une «société civile planétaire», est encore remplie d’ennemis et d’opposants. Des termes comme «nos ennemis», «nos adversaires» sont omniprésents dans son livre. On peut se demander, s’il est véritablement possible de se rapprocher, sur de telles bases, de l’aspiration des peuples du monde à la paix. Il est évident que celui qui veut attenter à mes jours ne peut être mon ami. Contre lui, je mobilise toutes mes forces d’autodéfense. Cependant, selon la pure logique, toute hostilité agressive crée de nouveaux combats (la lutte des classes était souvent une forme de guerre, souvent elle n’était ni dans ses intentions, ni dans sa forme, ni dans ses moyens de combat de la pure autodéfense). Le combat crée une nouvelle oppression et tout ce qui suit, mais guère une société civile planétaire. L’approche peu spectaculaire de la Suisse en matière de médiation dans les conflits (bons offices de la Suisse lors de conflits internationaux) peut être novatrice au-delà des frontières suisses, même pour des entités comme l’ONU. On peut se demander si sa réforme vers une force mondiale de police armée pour des «missions humanitaires» sur le modèle de la guerre en ex-Yougoslavie ou en Irak pourrait actuellement apporter la paix en Syrie. Face à la menace de guerre et aux guerres faisant déjà rage, il s’agit de promouvoir ce qui sert la paix. C’est ainsi qu’Henry Dunant prodigua les premiers soins sur le champ de bataille de Solferino aux soldats des deux camps. Cela fut le début de la création de la Croix-Rouge.     •

(Texte traduit de l’allemand par Horizons et débats)

Titre de l’édition originale française: Ziegler, Jean. «Chemins d’espérance. Ces combats gagnés, parfois perdus mais que nous remporterons ensemble».
Paris (Ed. du Seuil) 2016. ISBN 978-2-021-28876-6

Titre de l’édition allemande: Ziegler, Jean. «Der schmale Grat der Hoffnung. Meine gewonnenen und verlorenen Kämpfe und die, die wir gemeinsam gewinnen werden». München (C. Bertelsmann
Verlag) 2017. ISBN 978-3-570-10328-9.

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