Le peuple veut poser les jalons lui-même

Le peuple veut poser les jalons lui-même

Au sujet de l’accord-cadre et des votations fédérales du 25 novembre

par Werner Wüthrich, docteur en sciences politiques

Depuis le Non du peuple suisse à l’EEE en 1992, on observe une tendance à limiter la participation directe de la population. A l’époque, 18 cantons ou demi-cantons [sur 26] se sont exprimés contre l’affiliation politique à l’UE. Néanmoins, pendant 13 ans (jusqu’en 2005!), la politique du Conseil fédéral (soutenue par le Parlement) poursuivit officiellement l’objectif stratégique de l’adhésion à l’UE. Les initiatives populaires ne sont mises en œuvre que tièdement ou qu’en partie et les traités internationaux sont élevés au rang de «droit international» et confondus dans l’esprit des gens au droit international humanitaire et aux droits de l’homme, afin qu’ils ne puissent plus être remis en question. – Il est temps de prendre des contre-mesures pour que l’interaction directe, établie de longue date et souvent pratiquée, entre les autorités et le peuple puisse fonctionner à nouveau!

La Suisse dispose d’un système économique libéral. C’est le seul pays reconnaissant depuis le XIXe la liberté économique dans la Constitution comme un droit fondamental de liberté individuelle – lié à la démocratie directe. Au niveau fédéral, environ 200 votes économiques ont eu lieu depuis lors sur: l’imposition des sociétés, les impôts en général, le «frein à l’endettement», la politique conjoncturelle et industrielle (garantie du risque d’innovation), le système antitrust, la formation professionnelle, le système monétaire, les centrales nucléaires, le marché électrique et d’autres questions énergétiques, l’agriculture, l’immigration, la protection des travailleurs, des locataires et des consommateurs, la surveillance des prix, la sécurité sociale, la protection de l’environnement, de l’eau et des animaux, la cogestion, la réduction de la durée du travail ou des congés, le salaire minimum, les primes et salaires excessifs chez les cadres supérieurs des grandes entreprises et un large éventail de contrats internationaux …
Le peuple détermine lui-même les pierres angulaires de l’ordre économique libéral. Et il a également, à maintes reprises, lui-même posé les jalons de l’orientation de la politique économique. En 1972, il a clairement accepté l’Accord de libre-échange global avec la CE de l’époque qui ne prévoyait aucune intégration politique – et vingt ans plus tard, il a clairement refusé l’EEE qui aurait modifié de vastes pans de la politique suisse. Des questions similaires se posent aujourd’hui à propos de l’accord-cadre proposé, avec lequel l’UE veut à nouveau aligner et lier la Suisse au niveau politique.
Au cœur de notre système économique se trouve le peuple suisse qui façonne la liberté économique à l’aide de ses droits populaires et en assumant une partie de la responsabilité. Aujourd’hui, les résultats sont impressionnants. Ce serait donc une sérieuse négligence que d’affaiblir, voire d’éliminer la démocratie directe qui demeure un pilier central des droits populaires. La campagne du Non, tentant de peindre le diable au mur avec un sombre scénario pour l’avenir du pays, est absurde. La Suisse a toujours été orientée vers l’exportation – avant la Première Guerre mondiale encore davantage qu’aujourd’hui. L’industrie exportatrice a toujours su faire face aux circonstances et aux difficultés, même lors du franc fort. Tout cela a fortifié notre pays et ne l’a pas affaibli. Les tendances internationalistes actuelles ne sont pas une raison pour provoquer un changement de système.
En réalité, il est tout à fait naturel de dire Oui à l’autodétermination et au maintien de la démocratie directe!    •

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