Cela ne s’est plus produit depuis 5000 ans: intérêt zéro sur les prêts publics et bancaires. La science des finances, elle aussi, enseigne toujours et encore que les prêts ne sont disponibles que contre des intérêts. Le taux d’intérêt normal (anciennement entre 4 et 6%) était le prix de la perte d’inflation pendant la période de crédit, de la renonciation au temps pour investir l’argent et du risque de non remboursement par le débiteur. Ces risques existent encore de nos jours pour chaque prêt. Alors pourquoi cet intérêt zéro?
Si un système de contrôle des prix ne fonctionne plus dans une économie de marché, cela indique toujours des interventions publiques sur le marché. Si le système de contrôle des prix est entièrement éliminé par l’intérêt zéro dans le marché financier, cela montre un degré d’intervention sans précédent sur ce marché, c’est-à-dire qu’une économie administrative a remplacé l’économie de marché.
Cependant, dans le cas actuel, le marché n’est pas géré de manière centralisée par des interventions étatiques, mais par des monopoles privés.
Un syndicat financier mondial composé d’une poignée de familles possède la FED, la plus grande «planche à billets au monde». Avec l’aide de la FED, elles peuvent multiplier l’argent à volonté et en même temps le réduire à volonté à l’aide de la Banque d’Angleterre qui leur appartient également ou à l’aide des banques centrales du monde dépendantes de la FED afin de l’utiliser à leurs fins.
Ainsi, le syndicat financier anglo-saxon a construit un empire du dollar en imposant à 196 pays davantage de crédits en dollars que ce que ces pays peuvent financer, de sorte qu’ils sont maintenant, comme jadis, une colonie romaine en esclavage d’intérêts et en statut colonial.1 Non seulement le cartel des banques centrales dirigé par la FED a triplé la dette mondiale – de 80 000 milliards à 250 000 milliards de dollars – mais le cartel des banques centrales lui-même, dans ses tentatives infructueuses de sauver le système financier, a déjà augmenté ses prêts de 170 000 milliards de dollars au cours de ce siècle. Cela correspond donc à des emprunts et des prêts effrénés d’argent frais à un rythme sans précédent au cours des dernières décennies et en accélération croissante.
L’augmentation illimitée d’argent a généralement pour conséquence que l’abondance d’argent est contrebalancée par la raréfaction de biens, correspondant à une inflation. L’inflation, à son tour, signifierait que la dévaluation profiterait aux débiteurs au détriment des créanciers. Pour éviter cela, le cartel des banques centrales a dû empêcher l’inflation.
Ce résultat a été obtenu suite au fait que l’afflux croissant d’argent est resté lié à la dette publique et au système bancaire lui-même, sans accès à l’économie réelle qui ferait monter les prix.
La plus grande bulle monétaire de dettes et de crédits jamais créée artificiellement a déjà eu un impact sur le secteur privé et les ménages privés:
Avec l’aide de la réglementation Bâle III/IV, les prêts aux entreprises et aux sociétés de capitaux sont liés aux biens matériels existants. Pour les entreprises de taille moyenne, cependant, la personne de l’entrepreneur est la base décisive. L’administration fiscale impose également la personne et non pas le capital physique. Dans les cinq millions de petites et moyennes entreprises (PME) (94% de toutes les entreprises allemandes), ce n’est cependant pas le capital physique, mais l’entrepreneur qui est le cœur, l’initiateur, le moteur de croissance et la sécurité du crédit de son entreprise. Cette personne n’est plus prise en compte ni dans les nouveau règlements de Bâle, ni dans les banques coopératives de taille moyenne. Dans la pratique, les PME sont donc largement exclues des prêts et l’activité de prêt des petites et moyennes banques a également fortement diminué.
Comme l’Autriche ou le Danemark, l’Allemagne a une toute autre structure bancaire que les autres pays dominés par le syndicat financier. La Grande-Bretagne, par exemple, n’a que cinq grandes banques appartenant toutes au syndicat et s’occupant de 70% de l’activité bancaire totale. Ces banques sont cependant des banques spéculatives. Elles ne vivent pas des opérations de crédit, mais de la spéculation sur les investissements et sur les crédits. En Allemagne, en revanche, les petites et moyennes banques sont à la fois des points de collecte de capitaux et les principaux donneurs de crédits de leur clientèle. Elles vivent de la différence des taux d’intérêt entre les dépôts et les prêts. Avec l’abolition de l’intérêt, leur activité principale dont ils vivent est asséchée. Non seulement ils ne sont plus autorisés à servir les PME comme auparavant, mais ils ne sont plus en mesure de le faire, parce qu’avec un intérêt zéro, ils ne peuvent plus faire leurs solides affaires avec les opérations sur les différences d’intérêt.
L’intérêt zéro montre donc que l’ensemble du système de la monnaie euro et du système financier mondial est non seulement pourri, mais aussi préjudiciable pour les structures saines des petites et moyennes entreprises et des peuples, et qu’il touche visiblement à sa fin.
Nous espérions que Weidmann, le solide président de la Bundesbank, suivrait le douteux Draghi et mettrait fin à sa politique fiscale irresponsable. A temps, le syndicat financier a opposé son veto et présenté sa servante Lagarde empêtrée dans des charges de corruption. Cette dernière a déjà annoncé qu’elle continuera à acheter des obligations d’Etat à l’encontre du droit et des statuts et qu’elle pensait même à des pénalités pour les crédits aux particuliers. On prévoit donc d’aggraver la situation en matière de politique financière, pour gagner du temps et permettre à l’empire financier de prolonger un peu sa domination du monde.
Si les interventions contraires à l’économie de marché, telles que les violations de contrats et du droit, l’abus du système monétaire à des fins de pouvoir, les transferts de crédits et l’endettement incontrôlés ainsi que l’abus de pouvoir de la BCE, ne peuvent être terminées par la raison politique, une correction forcée sera, en fin de compte, imposée par les forces du marché. L’économie de marché nous dit qu’il n’est pas possible de maintenir un simulacre d’épanouissement débridé comme au cours des années passées, que les dettes des banques, des pays et des entreprises ne peuvent augmenter indéfiniment et que même un taux d’intérêt zéro (élimination du système des prix) dans le système financier ne peut pas fonctionner à long terme. Le truisme de la science des finances a toujours été qu’à un moment donné arrive le jour du paiement et ceux ne pouvant pas payer deviennent les perdants et vont sombrer.
Les risques sont si élevés – les Etats-Unis ont 22 000 milliards de dollars de dettes, l’UE 2300 milliards d’euros de dettes, et la plupart des grandes banques en ont des dizaines de fois leurs fonds propres – que le ralentissement débutant actuellement pourrait causer la disparition massive d’entreprises, de banques et d’Etats, si la récession débutée entraîne un crash de plus de 5% de notre économie.2 L’effondrement d’entreprises, de banques ou d’Etats va aussi faire éclater la bulle financière, transformer l’abondance d’argent en pénurie et imposer à nouveau des taux d’intérêt normaux sur le marché au lieu d’un intérêt zéro.
Il est réellement dommage que cette correction et réorganisation nécessaire n’aient pas eu lieu plus tôt, suite à la raison politique, avec des dommages indirects mineurs, mais qu’elles doivent maintenant être imposées involontairement par les forces du marché avec un maximum de dommages. •
(Traduction Horizons et débats)
1 cf. Perkins, John. Les confessions d’un assassin financier. Révélations sur la manipulation des économies du monde par les Etats-Unis. alTerre 2005.
2 cf. Hamer, E. Der grosse Crash-Ratgeber. 2017
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