Continuer à créer toujours plus d’argent pour la Bourse?

«Si l’argent est créé par les banques, la question suivante est de savoir combien d’argent est créé et dans quel but il est utilisé. L’utilisation définit l’effet qu’aura cette production d’argent par les banques. Si l’argent frais est utilisé pour la consommation – c’est-à-dire si les banques accordent des crédits à la consommation –, il y aura bien sûr une inflation des prix à la consommation. Cela est facile à comprendre et bien connu, car si vous créez de l’argent frais et l’utilisez pour acheter la même quantité de biens et de services, cette augmentation de la demande entraînera une hausse des prix. Ce fait est bien connu et c’est la raison pour laquelle, depuis les années 1970, de nombreux pays tentent de limiter ce problème, car les banques centrales y prêtent davantage d’attention.
Mais ce à quoi ils ne semblent pas prêter attention, ou du moins ce qu’ils aiment c’est encourager les banques à faire appel à des crédits et donc à la création d’argent pour entreprendre des transactions financières. Ainsi, on crée du nouveau pouvoir d’achat par la création de crédit, qui est utilisé spécifiquement pour acheter des actifs existants. C’est dans de nombreux pays l’utilisation la plus courante de la monnaie bancaire nouvellement créée, comme par exemple en Grande-Bretagne. Maintenant que nous avons davantage de pouvoir d’achat pour acheter des actifs, tels que de l’immobilier et des titres financiers, mais que le nombre d’actifs est inchangé à court terme, nous devons évidemment, en conséquence, nous attendre à une inflation des actifs. Cela mène à une bulle, qui continue à grossir tant que les banques continuent d’injecter de l’argent frais dans la spéculation financière par le biais de prêts. Cela ressemble un peu au jeu de la chaise musicale. La musique joue, on tourne autour d’une rangée de chaises. Tant que la musique joue (c’est-à-dire que la création de crédit fonctionne), il faut continuer à marcher – ou à ‹danser›, selon le patron de Citigroup –, c’est-à-dire à investir sur les marchés financiers. Et tant que tout le monde continue à danser autour des chaises, on ne remarque pas qu’il n’y a pas assez de chaises au moment où la musique cessera de jouer. C’est pourquoi Chuck Prince de Citigroup a déclaré: ‹La musique joue, et nous dansons encore›. Mais quand la musique s’arrêtera et qu’on voudra s’asseoir, il n’y aura plus guère de chaises libres. Les initiés auront déjà pris place sur la plupart des chaises, et toutes seront occupées. Cela signifie que les spéculateurs qui sont entrés tardivement dans ce jeu de spéculation ne recevront pas les gains attendus. Car lorsque la musique cesse, cela signifie que la création de crédit bancaire pour les achats spéculatifs n’a plus lieu. Mais c’est précisément à cause de cette production de crédits bancaires que les actifs ont augmenté jusqu’à présent. Il n’y aura donc plus de hausse des cours boursiers et des prix de l’immobilier, comme actuellement en Allemagne, mais ils baisseront. Les spéculateurs arrivés en derniers ne pourront plus rembourser leurs prêts et feront faillite. Puis, les banques accorderont encore moins de prêts et les actifs continuent de baisser, menant à davantage de faillites.
Les banques elles-mêmes tomberont rapidement en faillite, car elles n’ont que peu de capitaux propres dans leurs bilans – généralement moins de 10%. Dans une bulle financière alimentée par la création de crédits bancaires (ce qui est le cas pour la plupart des bulles financières), les actifs sont généralement gonflés de plusieurs centaines de pourcents. Si à ce sommet les actifs ne baissent que de 10%, les banques possédant tous ces crédits tombent en principe en faillite. Vous voyez donc que cela pourra se produire assez rapidement …»
Source: Werner, Richard. «Gefahr im Anzug – Die Gegner des Genossenschaftswesens
und ihre Vorgehensweise», cf. brochure ci-dessous, Editions Zeit-Fragen 2019, p. 20–44.
(Traduction Horizons et débats)

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