«Horizons et débats» a commémoré le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 avec son article en Une de l’édition de Noël (no 29/30 du 27/12/18). 2018 ne devait pas se terminer sans commémorer ce grand jour, bien qu’avec un cœur lourd et attristé nous ayons pu constater comment cette espérance de 1948 a été grandement bafouée dans le monde. L’article se terminait par la question fondamentale pour l’humanité: d’où vient l’être humain et comment peut-il développer la capacité de vivre le premier contenu de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 stipulé dans son article premier: «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent se rencontrer dans un esprit de fraternité».
Annemarie Buchholz-Kaiser, historienne et psychothérapeute, membre de la Société internationale de psychologie individuelle, a organisé un séminaire interdisciplinaire de quinze jours sur l’importance de la Déclaration universelle des droits de l’Homme à l’occasion du 50e anniversaire à l’été 1998. Des interventions émanant de toutes les sciences humaines y ont été présentées: l’Histoire et les divers contextes sociétaux, des fondements anthropologiques et philosophiques, l’importance du droit naturel, des aspects psychologiques et pédagogiques. Annemarie Buchholz-Kaiser a placé le séminaire sous le thème «Vivre les droits de l’homme, notre contribution en tant que psychologues au 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme».
Un an plus tard, une chose horrible s’est produite: un abus des droits de l’homme par la transformation en leur contraire. Les droits de l’homme, conçus pour protéger l’individu contre l’Etat agressif, ont été transformés en arme d’Etat agressif contre l’individu; sous prétexte de «protéger» les habitants des Balkans contre le «Hitler des Balkans», les «protecteurs» autoproclamés ont déversé des bombes sur les populations qu’ils prétendirent vouloir «protéger». «Les droits de l’homme et la guerre sont aussi incompatibles que l’eau et le feu», s’était indignée Annemarie Buchholz-Kaiser.1
Nous vivons dans une réalité amère faisant fi de tout ce que les cultures du monde ont réellement développé en termes d’humanité et de protection de la vie. Pour un grand nombre de personnes, la vie politique actuelle sur cette «pauvre planète Terre» est tout le contraire de ce à quoi aspiraient en 1948 les populations ayant vécu les horreurs de la Seconde Guerre mondiale: plus jamais …
La même année, lorsque l’épouse du président américain proclama la Déclaration universelle des droits de l’homme, George Kennan, chef de l’équipe de planification du département d’Etat américain, a massivement rejeté cette Déclaration et l’a renvoyée dans le monde des «rêveries»:
«Nous possédons 50% de la richesse du monde, mais nous ne représentons que 6,3% de la population mondiale. […] Face à une telle situation, nous ne pouvons éviter d’attirer sur nous la jalousie et l’envie. Notre véritable tâche dans un avenir proche est de trouver une forme de relation nous permettant de maintenir ces différences de prospérité sans compromettre sérieusement notre sécurité nationale. Pour y parvenir, nous devrons renoncer à toute sentimentalité et toute rêverie. […] Il ne faut pas se faire d’illusions: aujourd’hui, nous pouvons nous permettre le luxe de l’altruisme et du bonheur mondial […]. Nous devrions cesser de parler d’objectifs vagues et irréalistes tels que les droits de l’homme, l’amélioration du niveau de vie et la démocratisation. Le jour n’est pas loin, où nos actions devront être guidées par une sobre pensée de pouvoir. Moins nous serons gênés par des slogans idéalistes, mieux ce sera.»2
Hitler, Staline, Mussolini, Mao, Pol Pot, etc., l’ont-ils exprimé «mieux» ou «pire»? Ce que la pure politique du pouvoir qualifie d’«objectifs vagues et irréalistes», nous le savons depuis longtemps. Hitler méprisait également l’humanité et la charité comme du pur «sentimentalisme».
Où sommes-nous aujourd’hui sur cette voie, où certains tentent «de maintenir ces différences de prospérité sans compromettre sérieusement notre sécurité nationale»? Au début, au milieu ou bien l’effondrement de l’empire a-t-il déjà été annoncé? Thierry Meyssan demande dans le numéro d’Horizons et débats mentionné ci-dessus: où veut-on encore nous conduire?3
Certains cercles veulent toujours et encore rebrousser chemin, éliminer les droits de l’homme, les Etats, etc. Les droits de l’homme sont devenus un moyen pour mener la guerre, guerre transformée en «intervention humanitaire». Voilà le credo des représentants des grandes puissances politiques hégémonistes de toutes les couleurs des XXe et XXIe siècles. Même s’ils ne s’expriment plus de la même manière, les droits de l’homme, l’amélioration du niveau de vie et la démocratisation sont, selon Kennan, des «objectifs vagues et irréalistes», un luxe, du sentimentalisme, des slogans idéalistes, des rêveries. La «sobre pensée de pouvoir» signifie: encore plus d’avantages pour quelques super riches, au niveau global.
Quelles sont les influences empêchant la réelle mise en œuvre des droits de l’homme? Après avoir pris connaissance des pensées de Bernays, Lippmann et d’autres,4 nous savons que notre monde est constamment recouvert d’une grosse couche de propagande. Quiconque a subi de plein fouet une campagne de presse sait ce que cela signifie. Mais il sait aussi que cela vous fortifie et aiguise votre vision et votre compréhension des événements sociétaux.
«Dans l’orage de la mondialisation, il est donc urgent de revenir à des groupements axés sur les valeurs, à des initiatives et des possibilités de discussion et de rencontres directes d’une personne à l’autre et non ‹gérées› de l’extérieur, de retrouver les activités politiques, la bonne foi, afin que les gens puissent à nouveau se faire entendre ‹d’en bas›, et de renforcer l’autogestion existante.»
Telle est notre amère réalité: nous vivons sous le règne d’une idéologie souhaitant aspirer toutes les sciences dans sa vision universelle du monde: il n’y aurait pas de différence entre matière animée et inanimée, il n’existerait que des systèmes. Déjà la connexion de deux atomes en une molécule est un processus de traitement de l’information, un processus «apprenant». Bateson a même très sérieusement appelé cela un «processus spirituel». Atomes, molécules, pierres, montagnes, plantes, organes, organisme, individu, mariage, famille, commune, canton, Confédération, Etat, économie, science, formation, etc.: on affirme que tout cela sont des systèmes (apprenants = traitant des informations).5 Cela a commencé ainsi: on a assimilé l’apprentissage et la réflexion humaine au thermostat de chauffage réglant automatiquement le chauffage lorsqu’une valeur de consigne (égal à «information») est atteinte («traitement de l’information» = «apprentissage»).
Dans les années 1970 et 1980, cette analyse systémique s’est développée dans de très nombreux domaines: la théorie des jeux, la synergétique, la théorie du chaos, les systèmes auto-poïétiques (autorégulateurs), la biologie des systèmes, la sociobiologie, l’écologie profonde (théorie Gaia), l’ésotérisme et l’enseignement du Nouvel Age pour ne citer que les plus importants. Tout est basé sur l’hypothèse que tout dans le monde est un «système» avec «feedback» et «boucle de régulation».6 Une partie a été utilisée avec succès, par exemple, en psychologie et n’a rien à voir avec l’autre volet historique.
La plus grande partie, cependant, a été utilisée comme techniques de la force douce («Soft-Power») sous direction américaine. A cette fin, le physicien autrichien Heinz von Foerster, membre du Macy Group,7 a reçu son propre laboratoire financé par l’armée américaine: le Biological Computer Laboratory (BCL), où il voulait recréer des processus de la pensée dans l’ordinateur.8 Il a ainsi créé les bases du constructivisme: il n’y a pas de réalité, celle-ci n’est qu’une construction du cerveau dégradé en ordinateur.9 Les processus extrêmement complexes dans la nature et la société ont été réduits à des formules mathématiques extrêmement simples. A partir de ces formules simples, on a créé des «modèles», qui furent ensuite calculés par l’ordinateur.10 C’était alors la réalité (construite) ou ce qui restait de l’homme après l’avoir défini être une machine.
L’Etat a également été défini comme un système parmi de nombreux autres systèmes devant être piloté. Il a perdu son rôle d’instance faîtière du droit et des lois pour tous, sous laquelle tout le monde vit en sécurité juridique. La démocratie et l’autodétermination sont remplacées par une administration optimale, une gestion du changement («Change Management») et des «interventions en grands groupes», gérés de l’extérieur de la structure étatique.11 Pour les populations, on organise des «ateliers du futur» comme terrain de jeu pour mimer la «participation». Une illusion démocratique remplace la réelle structure étatique désintégrée pour empêcher toute rébellion. La démocratie, la souveraineté, l’autodétermination, le gouvernement – bref, l’Etat constitutionnel démocratique avec séparation des pouvoirs a été diabolisé comme étant archaïque. Exclus de l’Etat, l’homme perd de plus en plus sa citoyenneté dans tous les réels domaines sociaux où se déroule la véritable vie privée et politique. L’Etat en tant que communauté, au sein duquel les gens qui y vivent forment une communauté citoyenne, est progressivement dissout. Les ressortissants d’un Etat deviennent les membres de systèmes – par exemple d’entreprises – privés du cadre protecteur de l’égalité des droits et de l’autodétermination garantie dans leur vie de citoyens.
A l’aide de cette «nouvelle pensée», on «transforme» progressivement nos sociétés européennes. Mais au fond, cela est totalement étranger pour nous Européens et contredit tout ce qui nous définit en tant qu’être humain.
«Il ne s’agit ni de réflexions utilitaristes, ni de communautés du pouvoir, ni d’électoralisme. Il s’agit plutôt de réflexions humaines, de communautés développées par le peuple pour le peuple, d’un développement humain de la société, de la culture, du débat politique – au lieu de ‹communication› et de ‹démocratie dirigée› selon Bernays et Lippmann.»
Dans l’orage de la mondialisation, il est donc urgent de revenir à des groupements axés sur les valeurs, à des initiatives et des possibilités de discussion et de rencontres directes d’une personne à l’autre et non «gérées» de l’extérieur, de retrouver les activités politiques, la bonne foi, afin que les gens puissent à nouveau se faire entendre «d’en bas», et de renforcer l’autogestion existante. Il faut à nouveau renforcer les familles, revitaliser les écoles et la formation, s’engager pour combattre la toxicomanie, protéger la vie à tous les niveaux, renforcer l’auto-assistance et l’autonomie dans les domaines de la culture.
Il ne s’agit ni de réflexions utilitaristes, ni de communautés du pouvoir, ni d’électoralisme. Il s’agit plutôt de réflexions humaines, de communautés développées par le peuple pour le peuple, d’un développement humain de la société, de la culture, du débat politique – au lieu de «communication» et de «démocratie dirigée» selon Bernays et Lippmann.
Alfred Adler, fondateur de la psychologie individuelle, écrivait en 1933 dans son œuvre tardive «Sinn des Lebens» [Le sens de la vie]: «Il est difficile d’ignorer que l’humanité connaît ce problème et en est imprégnée. […] Il vit en nous et cherche à s’affirmer, il ne semble pas assez fort pour faire ses preuves malgré toutes les résistances.12 L’humanité et les droits de l’homme ont aussi été formulés par des philosophes. Mais déjà l’exemple de Las Casas illustre qu’il ne s’agissait pas seulement d’un simple respect formel des droits de l’homme, mais d’une lutte intérieure pour les appréhender.13 La lutte pour les droits de l’homme a toujours consisté en des étapes inséparables vers une coexistence lointaine: placer l’humanité à l’encontre de l’injustice, éclairer, fortifier et former les gens, afin que, dans un avenir lointain, l’humanité puisse à nouveau être vécue dans toutes les populations. Cet idéal lointain de l’humanité vécue était espéré par tous ceux qui, dans la longue histoire des droits de l’homme, ont continué à faire avancer le processus: «dans une époque future» cet être humain vivra «le sentiment communautaire comme il respire», disait Alfred Adler en son temps.14 Car ils savaient tous: les droits de l’homme ne se limitent pas à une exigence philosophique rationnelle, ils n’ont rien d’un automatisme, ils ne tombent pas du ciel et ne sont pas étranger à l’homme.
L’objectif premier du travail éducatif d’Annemarie Buchholz-Kaiser dans le domaine de la psychologie individuelle était de rendre émotionnellement tangible dans la coexistence humaine le respect de la liberté et de la dignité humaines – c’est-à-dire ce qu’exige de manière programmatique l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Renforcer, former, promouvoir, renouveler et perpétuer cette humanité compatissante ancrée dans la vie émotionnelle. L’exigence rationnelle du respect de la liberté et de la dignité a besoin du désir et de la volonté de l’homme d’être actif parmi ses semblables. C’est ainsi qu’elle devient émotionnellement tangible pour les enfants et les adolescents, afin qu’ils puissent l’ancrer dans leurs propres sentiments.
Que sont donc les droits de l’homme dans mon âme? Qu’est-ce que mon interaction (en moi et envers moi) a à voir avec ce que je fais en tant que père, mère, enseignant, éducateur, médecin, citoyen, etc.? Mes activités doivent contribuer à créer les conditions nécessaires pour le développement de davantage de liens sociaux entre nous. L’espoir de l’objectif lointain d’une coexistence digne pour tous n’est pas un optimisme béat.
«L’esprit de l’homme n’est rien sans son corps. Mais il dirige le corps, aide à le façonner, pour le meilleur ou pour le pire. Ce n’est pas mon cerveau qui pense. Je pense avec mon cerveau. L’esprit humain – donc les sentiments humains et la pensée humaine se développant uniquement dans les relations interpersonnelles – est le pouvoir productif central de l’Histoire.»
C’est précisément pour cette raison qu’il est de la plus haute importance de se demander: qu’est-ce que l’homme réellement? La position de la psychologie individuelle est la suivante: l’homme n’est ni une machine ni un animal contrôlé par les réflexes. Il est doué de la raison, de la compassion et de la volonté. Dès sa naissance, il façonne activement la vie avec sa «force créative» en interaction avec ses semblables. L’esprit de l’homme n’est rien sans son corps. Mais il dirige le corps, aide à le façonner, pour le meilleur ou pour le pire. Ce n’est pas mon cerveau qui pense. Je pense avec mon cerveau. L’esprit humain – donc les sentiments humains et la pensée humaine se développant uniquement dans les relations interpersonnelles – est le pouvoir productif central de l’Histoire. Tout être humain pourrait être ainsi. L’homme est ainsi. Comment peut-on vouloir «digitaliser» tout cela?
La tâche de la culture est de faire éclore ces possibilités inhérentes à l’être humain. Déjà l’enfant se fraie son chemin dans cette vie inconnue, en avançant en lien et en relation avec ses parents. Il fait ses expériences, et chaque expérience est une nouvelle étape, un encouragement pour une prochaine étape, une motivation pour une autre expérience. Ainsi, peu à peu, se forme, en constante relation entre parents et enfant, un style de vie personnel et particulier, une image émotionnelle profondément enracinée de soi et du monde, comment on pourrait y vivre heureux en maîtrisant la vie. C’est une expression de la communauté entre l’enfant et ses parents. L’enfant lui-même y participe, avec son propre pouvoir créatif,15 «un artiste avec lui-même», selon Johann Gottlieb Herder.16 Il est toujours à la recherche de relations humaines et son développement humain fait partie de cette relation.
Opposons-nous au «je ne t’aime que si tu m’aimes.» Opposons-nous à toute violence, mais pensons à guider l’enfant. Il a besoin de limites pour reconnaître les erreurs. Ne soyons pas l’adulte abusant de l’enfant pour se sentir lui-même reconnu, concentrons-nous à guider l’enfant vers l’humanité.
Car ainsi je contribue à ce que les générations futures aient un jour une meilleure situation. Même si ce ne sera pas de mon vivant – n’ai-je pas, moi aussi, pu récolter et profiter des fruits ayant muri grâce aux graines semées par mes ancêtres? Mais dans le respect du temps nécessaire, je sais que nous ne pouvons pas imaginer être capables de résoudre en une génération le problème suprême des hommes, à savoir de mieux se comprendre.
Un autre principe de la psychologie individuelle est que l’on ne change pas les autres, mais soi-même. Alfred Adler a donc parlé de «l’éducation des éducateurs».17 L’éducation et l’auto-éducation sont les deux faces de la même médaille, elles vont de pair. Quiconque veut éduquer, quiconque veut avoir un impact doit prendre en compte ce fait.18 La connaissance de ce qu’est l’être humain commence par la connaissance de soi. Et la connaissance de soi est suivie par l’auto-éducation, par la pratique, la formation et l’intégration d’une nouvelle attitude. Nos Anciens appelaient cela la vertu.
Leonhard Seif, représentant munichois de la psychologie individuelle, a décrit – en 1930 à l’occasion du 60e anniversaire de son professeur Alfred Adler – l’étape centrale menant l’homme à l’auto-éducation:
«[...] c’est le passage de la théorie à la pratique, de la connaissance de soi à sa réalisation dans la vie quotidienne. Cela signifie la sérieuse remise en question de son aspiration au prestige, la volonté honnête de renoncer précisément à ce qui lui était apparu jusque-là comme le sens de la vie – l’admiration et l’attention d’autrui –, et de permettre précisément ce qui lui paraissait le plus terrible – l’acceptation active des exigences justifiées du vivre ensemble («logique de vie», Adler) et la critique de ses modes de comportement –, à la fois sans sentiment d’infériorité, sans apitoiement sur soi-même et sans penser à une remise en question de sa propre valeur. Bref, il ne pouvait plus se soustraire à cette épreuve.»19
Alors seulement, j’agis de manière consciente en tant qu’être humain envers mon prochain – là où je suis, là où la vie m’a placé. Ces explications mettent en lumière ce qu’Annemarie Buchholz-Kaiser voulait exprimer en 1998 lorsqu’elle a déclaré: «Vivre les droits de l’homme, c’est notre contribution au 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme». •
1 cf. Becker, Jörg & Beham, Mira. Operation Balkan. Werbung für Krieg und Tod. Baden-Baden 2006;
cf. Loquai, Heinz. Der Kosovo-Konflikt. Wege in einen vermeidbaren Krieg. Baden-Baden 2000;
cf. aussi: Loquai, Heinz. Weichenstellungen für einen Krieg. Internationales Krisenmanagement und die OSZE im Kosovo-Konflikt. Baden-Baden 2003
2 Kennan, George. Cité selon Wertz, Armin. Die Weltbeherrscher. Erste vollständige Chronik aller US-amerikanischen Operationen in unabhängigen Staaten. Aktualisierte und erweiterte Neuausgabe. Frankfurt/Main 2017, p. 6
3 Meyssan, Thierry. Envers qui Emmanuel Macron est-il débiteur? Horizons et débats no 29/30, 27/12/18
4 cf. Bernays, Edward. Propaganda – comment manipuler l’opinion en démocratie [1928]. Zones octobre 2007; cf. aussi: Tribelhorn, Marc. Meister der Manipulation – wie Edward Bernays mit raffinierter PR-Arbeit unsere Konsumkultur veränderte. In: Neue Zürcher Zeitung du 14/7/18; cf. aussi: Chomsky, Noam & Herman, Edward S. Manufacturing Consent: The Political Economy of the Mass Media [1988]. New York 2002. [Die Konsensfabrik. Noam Chomsky und die Medien, Dokumentarfilm 1992]
5 Un bon aperçu de ces pensées dans: Klepsch, Andrea & Gottwald, Franz-Theo (Hg.). Tiefenökologie. Diederichs 1995
6 Schöpfung von Norbert Wiener, Mitarbeiter Batesons an den Macy-Konferenzen;
cf. Wiener, Norbert. Mensch und Menschmaschine. Kybernetik und Gesellschaft. 3. Aufl. Frankfurt am Main/Bonn 1966 [The Human Use of Human Beings – Cybernetics and Society 1955];
cf. Bluma, Lars. Norbert Wiener und die Entstehung der Kybernetik im Zweiten Weltkrieg (= Kritische Informatik, Band 2). Münster 2005 [Dissertation Uni Bochum 2004]
7 Pour un bref aperçu: Wikipedia. Macy-Konferenzen. <link http: de.wikipedia.org wiki macy-konferenzen external-link seite:>de.wikipedia.org/wiki/Macy-Konferenzen (état au 4/2/19). Foerster, Heinz von; Mead, Margaret; Teuber, Hans Lukas (Hg.). Protokolle 6–10. New York: Josiah Macy, Jr. Foundation [Cybernetics: Transactions of the Sixth Conference. 1949; Cybernetics: Transactions of the Seventh Conference. 1950; Cybernetics: Transactions of the Eighth Conference. 1952; Cybernetics: Transactions of the Ninth Conference. 1953; Cybernetics: Transactions of the Tenth Conference. 1955]
cf. Pias, Claus. Cybernetics. The Macy Conferences 1946–1953. The Complete Transactions. diaphanes, Zürich u. a. 2016;
cf. aussi: Pias, Claus. Cybernetics. = Kybernetik. The Macy-Conferences 1946–1953. 2 Bände. diaphanes, Zürich u. a. 2003–2004 [Band 1: Transactions. = Protokolle. 2003. Band 2: Essays and documents. = Essays und Dokumente. 2004]
8 Müller, Albert. Eine kurze Geschichte des BCL. Heinz von Foerster und das Biological Computer Laboratory. In: Österreichische Zeitschrift für Geschichtswissenschaften. 2000, 11. Jg., Heft 1, S. 9–30
9 Foerster, Heinz von & Pörksen, Bernhard. Wahrheit ist die Erfindung eines Lügners, Gespräche für Skeptiker. 4. Aufl. Heidelberg 2001
10 Djuren, Jörg/Weiss, Olaf/Wendling, Uwe. Falsche Eingabe – Adresse existiert nicht. Kritik der Systemtheorie, Systembiologie, Kybernetik, Chaostheorie, Spieltheorie, S. 1. <link http: www.ak-anna.org naturwissenschaftskritik_alternativen chaostheorie.htm external-link seite:>www.ak-anna.org/naturwissenschaftskritik_alternativen/chaostheorie.htm, zuletzt aktualisiert 30.02.2009 (21.9.2009)
11 Schjold, Inger Christine. Grossgruppeninterventionen als Teil partizipativer OE-Prozesse. Frischer Wind 2017, p. 233–262 [<link http: api.frischerwind.com content uploads grossgruppeninterventionen.pdf external-link seite:>api.frischerwind.com/content/uploads/2017/07/Grossgruppeninterventionen.pdf]
12 Adler, Alfred. Der Sinn des Lebens, 1933
13 Récit impressionnant in: Schneider, Reinhold.
Las Casas vor Karl V., Leipzig 1938
14 Adler, Alfred. Der Sinn des Lebens, 1933
15 cf. Bettner, Betty Lou. Die «schöpferische Kraft» – Wie Kinder ihre Persönlichkeit erschaffen. Tuttlingen 2012
16 Herder, Johann Gottfried. Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit. Leipzig: Felix Meiner o. J., S. 135
17 Steiner, Bernadette. Erziehung der Erzieher. Über den Einfluss Alfred Adlers Individualpsychologie auf Elternbildungskonzepte der Gegenwart unter dem Aspekt der Prävention von Fehlentwicklungen beim Kind. Diplomarbeit am Institut für Bildungswissenschaft der Universität Wien 2011
18 cf. Adler, Alfred. Zur Erziehung der Eltern (1912). Adler, Alfred und Furtmüller, Curt. Heilen und Bilden. München 1914
19 Seif, Leonhard: Zum Problem der Selbsterkenntnis und Selbsterziehung. In: Seif, Leonhard und Zilahe, Lad (Hg.). Selbsterziehung des Charakters. Alfred Adler zum 60. Geburtstag gewidmet von seinen Schülern und Mitarbeitern der Individualpsychologie. Leipzig 1930, p. 1–8, p. 8
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