par Bob Barr*, USA
En réponse aux violentes émeutes qui ont bouleversé les villes américaines d’un océan à l’autre et d’une frontière à l’autre, le président Donald Trump et le procureur général William Barr ont publié le 31 mai 2020 des déclarations condamnant, entre autres, l’antifa. Trump a déclaré vouloir classer l’antifa comme «organisation terroriste». La réaction des grands médias et des politiciens de gauche était prévisible: critiquer Trump, mais pas l’antifa ou les autres groupes et individus impliqués dans la violence!
Les faits, contrairement à l’ambiance, soutiennent Trump et Barr. L’antifa correspond à la fois à la définition légale et conventionnelle d’une «organisation terroriste». De plus si, comme le soulignent de nombreux critiques de Trump, le gouvernement fédéral américain n’est autorisé à qualifier les organisations de «terroristes» que si elles sont «internationales», on peut, sans ambages, rétorquer que l’antifa répond également à ce critère.
Alors que l’antifa n’est entré dans la conscience du grand public aux Etats-Unis qu’à partir de 2007 avec la fondation de l’«Antifa de la ville des roses» («Rose City Antifa») à Portland, en Oregon, celui-ci a une histoire beaucoup plus longue en Europe où ses débuts remontent au mouvement contre le fascisme en Italie et en Allemagne dans les années 1930.
On ne sait pas exactement quand le mouvement antifa moderne a traversé l’Atlantique jusqu’à nos côtes, mais il était présent dans les années 1980. Ces dernières années, en particulier depuis les affrontements tristement célèbres pour sa violence de 2017 à Charlottesville, en Virginie, ses membres ont ouvertement participé à de nombreuses manifestations et à des affrontements violents organisés par eux.
Malgré l’histoire récente du mouvement antifasciste aux Etats-Unis, ses racines se trouvent en Europe où il demeure toujours actif, peut-être surtout en Allemagne. Lorsque le président Trump a déclaré publiquement qu’il classerait l’antifa comme une «organisation terroriste», ce sont les membres de l’antifa allemand qui ont rapidement accouru à sa défense, soutenus par des médias tels que le quotidien de gauche «Neues Deutschland».
Que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, l’antifa essaie toujours de se cacher derrière les nébuleuses de la rhétorique «antifasciste», ses défenseurs jouant rapidement la carte de la victime lorsque le vrai visage des auteurs de la violence est dévoilé. En 2019, Ted Cruz,sénateur républicain du Texas, a présenté une résolution du sénat non contraignante qualifiant le mouvement antifasciste comme «organisation terroriste nationale». Les défenseurs de l’antifa se sont aussitôt plaints du but non fondé de cette démarche pour ensuite affirmer que le véritable objectif du sénateur était de protéger les partisans de la suprématie blanche (white supremacy groups).
Malgré l’usage de leur façade antifasciste, les tactiques de l’antifa sont vraiment fascistes. Leurs véritables cibles sont sans exception tout ce qui est conservateur – les orateurs conservateurs, les journalistes conservateurs, les politiciens conservateurs, les autorités américaines de l’immigration et des douanes (ICE) et les autorités judiciaires.
Qu’est-ce donc en effet qu’une «organisation terroriste», et qu’est-ce qui met la Gauche tellement en colère au moment où l’administration appelle un chat un chat?
En substance, une organisation terroriste est une organisation qui commet des actes de violence mettant en danger des vies humaines et visant à intimider ou à contraindre la population ou à influencer ou à préjuger du comportement ou de la politique d’un gouvernement. Une organisation répondant à ces critères est considérée, par le gouvernement américain, comme impliquée dans le «terrorisme national» au sens du «Patriot Act» américain et donc appelée de droit une organisation terroriste.
On ne peut que cocher ces trois critères désignant l’antifa – il participe à des actes de violence qui intimident la vie des concitoyens et la mettent en danger, et il proclame ouvertement de vouloir influencer par ces moyens la politique et le comportement du gouvernement.
Si nous approfondissons quelque peu le droit fédéral, nous constatons qu’une organisation impliquée dans des actes de terrorisme est officiellement appelée «organisation terroriste internationale» si – ce qui n’est pas surprenant – elle est «étrangère» et si ses activités menacent la défense ou la sécurité nationale des Etats-Unis. Là aussi, l’antifa s’inscrit bien dans ce contexte: Il opère au niveau international, il est né outre-mer et il vise clairement à saper la sécurité de notre nation en s’attaquant au personnel des autorités judiciaires et aux institutions.
L’antifa essaie habilement de dissimuler devant le public sa structure organisationnelle interne en prétendant qu’il ne s’agit pas du tout d’une «organisation» et qu’ipso facto, il serait exclu de la traiter comme organisation terroriste. Un tel sophisme échoue face au test du bon sens. Il existe des groupes «antifa» autonomes, autoproclamés, largement répandus dans toute l’Europe et aux Etats-Unis. Ils utilisent le même drapeau partout où ils se manifestent et d’autres symboles en commun (souvent ils défigurent les monuments publics), ils se font appeler «antifa», ils s’habillent en noir à la manière d’un uniforme, ils portent des masques noirs pour éviter toute identification, ils disposent d’une forte présence dans les médias sociaux et ils ont été enregistrés sur vidéo à de nombreuses reprises montant à quel point ils contrôlent les activités («spontanées»!) lors de manifestations et d’émeutes.
Qu’il soit appelé «national» ou «international», l’antifa est en effet une organisation terroriste. Il est contraire à tout bon sens (et à l’interprétation pertinente des lois fédérales) de prétendre le contraire.•
Source: American Action Newsdu 4 juin 2020
(Traduction Horizons et débats)
*Bob Barr (twitter.com/bobbarr) a représenté l’Etat de Géorgie à la Chambre des Représentants des Etats-Unis de 1995 à 2003. Actuellement, il est Président-Directeur Général de la Law Enforcement Education Foundation.
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