Aujourd’hui, l’agriculture est le secteur le plus contesté et, en même temps, le plus dorloté par les subventions étatiques. Ce sont ces mêmes subventions que les écolos rêveursvisent lorsqu’ ils luttent pour «la pelouse non fertilisée», «la forêt non-cultivée» (pleine de bostryches), «une ceinture verte à travers l’Allemagne», des «ponts à grenouilles», une «production sans engrais chimiques» et autres revendications peu rentables. Tandis que les agriculteurs restés producteurs dans le vrai sens du terme luttent désespéramment contre la puissance économique croissante exercée par les sociétés distributrices de lait, de porc, de céréales etc. Les concessionnaires disposent du droit de dicter les prix aux agriculteurs. Il s’agit là souvent de multinationales face auxquelles les agriculteurs se trouvent sans défense.
Les entreprises agroalimentaires, qui transforment les produits agricoles, appartiennent elles aussi à des cercles largement subventionnés,même si on n’en connaît pas de raison évidente. En principe les subventions ne devraient profiter qu’aux petits et moyens producteurs.
En Allemagne, parmi les 266 700 exploitations agricoles, seul 9 % d’entre elles possèdent plus de 100 hectares, les autres exploitations se composent, pour la plupart, de (petites) fermes familiales. Ce sont elles qui se trouvent en permanence sous la couverture médiatique, ce sont elles aussi auxquelles la plupart du public pense quand le débat tourne autour des problèmes liés à l’exploitation agricole.
Du point de vue économique, la situation réelle en Allemagne est pourtant tout à fait différente:
Actuellement, les grandes exploitations ne sont donc plus des exploitations agricoles au sens propre, elles sont devenues des entreprises commerciales qui produisent dans le domaine agricole.
Pour diverses raisons, si l’activité économique des agriculteurs n’est pas une activité commerciales et que pour ces raisons ils sont obligés de payer la taxe professionnelle, cela n’est pas le cas des grandes entreprises agroalimentaires. Une ferme porcine avec des milliers de porcs, une ferme à poulets avec des dizaines de milliers de poulets en batterie ou encore une ferme laitière avec des centaines de vaches ne peuvent plus être considérées comme des exploitations agricoles dans l’acception originale du terme. Il s’agirait plutôt d’entreprises commerciales d’élevage industriel, de haute technologie qui proposent une gamme de produits assez restreinte. Cela concerne la totalité des grandes exploitations agricoles créés en sociétés anonymes, donc des capitaux.
Actuellement, l’Union Européenne est en train de discuter une répartition plus juste de ses subventions.
Elle se rend compte du fait que les entreprises agroalimentaires, en tant que sociétés anonymes, se différencient fort des petites exploitations agricoles du point de vue de leur structure et de leur statut légal. L’UE remarque également que l’élevage industriel ne permet pas de production plus variable:
il faut faire une nette différence entre les entreprises agroalimentaires et les petites exploitations et ne plus admettre que les subventions profitent uniquement aux entreprises agroalimentaires. Il faut que les entreprises agroalimentaires ne soient pas exempts de la taxe professionnelle – tout en respectant le fait qu’il existe aussi peu de relations entre les entreprises agroalimentaires et les petites exploitations qu’entre l’industrie et l’artisanat.
le nombre de petites entreprises faisant faillite baisserait, la transition vers l’agriculture biologique serait facilitée et les subventions retrouveraient leur sens original: aider les petites exploitations à survivre. Il faudrait transformer la distribution des subventions et l’escroquerie de faire passer des entreprises agroalimentaires pour des exploitations agricoles toucherait à sa fin.
La concurrence déloyale entre les agriculteurs et l’industrie agroalimentaire disparaîtrait grâce à une réduction des subventions et à une obligation de se soumettre à la taxe professionnelle. Les 90 % de petites exploitations redeviendraient compétitif et la politique agricole profiterait à nouveau aux paysans et non plus aux entreprises commerciales.•
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