C’est toujours la même rengaine

par Alfred de Zayas

La communauté internationale prétend qu’elle a un réel intérêt à promouvoir le plein respect des droits de l’homme pour tous les peuples et dans tous les pays.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a montré que ses services consultatifs et son assistance technique contribuent efficacement au renforcement de l’Etat de droit et des institutions étatiques promouvant et protégeant les droits de l’homme. L’ouverture d’un bureau du HCDH à Caracas, au Venezuela, en 2019, est une étape importante dans la coordination du soutien aux agences des Nations unies telles que le PNUD, le HCR, l’OMS et la FAO.

D’autre part, lorsqu’un pays est soumis à des sanctions économiques et à des blocus financiers, le résultat n’est pas une extension des droits de l’homme, mais exactement le contraire. L’expérience montre que lorsqu’un pays est confronté à une urgence nationale, lorsque son économie s’étouffe, lorsqu’il souffre d’un siège ou d’une guerre hybride non conventionnelle, il resserre généralement les rangs et tente de retrouver la stabilité en restreignant temporairement certains droits civils et politiques – pour la durée de la crise.

Bien que l’article 4 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques autorise certaines restrictions temporaires, par exemple la dérogation à l’article 9 (détention), à l’article 14 (procès équitable), à l’article 19 (liberté d’expression), à l’article 21 (liberté de réunion pacifique), à l’article 25 (élections périodiques), personne ne veut de ces exemptions.

Et nous ne pensons pas non plus que les exemptions soient une bonne chose, mais chaque Etat dispose d’une certaine marge de manœuvre pour déterminer dans quelle mesure l’ordre public est menacé par des incursions militaires, des activités paramilitaires, du sabotage – ou par des méthodes hostiles non conventionnelles telles que les sanctions, les blocus, les embargos, condamnés à plusieurs reprises tant par l’Assemblée générale que par le Conseil des droits de l’homme.

Ainsi, au lieu de faciliter l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans un pays donné, les sanctions conduisent à des mesures d’urgence internes visant à rétablir la stabilité et l’ordre public. En d’autres termes, les sanctions sont contre-productives.

Si la communauté internationale veut vraiment aider un pays à améliorer sa situation en matière de droits de l’homme, elle doit s’efforcer de lever toutes les menaces étrangères, les sabotages, les sanctions et les blocus – car ils constituent des obstacles majeurs au bon fonctionnement de tout Etat dans une constitution démocratique et dans le cadre de l’Etat de droit. 

Face aux menaces permanentes de Donald Trumpet de Mike Pompeo,un vieux proverbe français semble être parfaitement vrai: «Cet animal est très méchant. Quand on l’attaque il se défend.»

(Traduction Horizons et débats)

 

 

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