«Dialogue sur la Volga»

Conférence en ligne sur la paix et la coopération au 21ème siècle

par Eva-Maria Föllmer-Müller

Tenu en ligne et organisé cette année du 29 octobre au 1er novembre 2020 par la ville de Volgograd et la région de Volgograd en collaboration avec l’agence gouvernementale Rossotroudnitschestvo,1le Forum international sur la diplomatie populaire intitulé «Dialogue sur la Volga: paix et coopération au XXIsiècle» a été une opération d’envergure, mais aussi un grand plaisir pour ses participants. Au cours de ces quatre jours, ce sont quelque 250 orateurs et intervenants originaires de 18 pays à travers le monde qui ont pris part à trois tables rondes et onze débats. 

Cette année, l’événement a eu lieu dans le cadre des célébrations du 75ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et du 75ème anniversaire de la fondation des Nations unies.

Le texte ci-dessous ne peut fournir qu’un bref aperçu des nombreuses manifestations auxquelles l’auteure a elle-même participé par vidéoconférence. Il serait bien sûr utile de consulter et d’en apprécier les contributions individuelles. Elles sont entièrement documentées et disponibles sur http://dialognavolge.ru. 

 

 

Deux jours avant le forum, le Centre pour la diplomatie populaire de l’Université d’Etat de Volgograd2avait déjà lancé le forum international «Dialogue de Volgograd», un évènement distinct de la Conférence «Dialogue sur la Volga». Des représentants du monde du travail, des organisations de jeunesse des organisations non-gouvernementales ainsi que des experts en relations internationales et en diplomatie publique venus de divers pays ont débattu sur les thèmes suivants:

  • «Recherche d’un équilibre global: Est-il possible de passer de la défiance réciproque au dialogue?»(voir encadré ci-dessous),
  • «30 ans de jumelage entre Cleveland et Volgograd»,
  • «La contribution des universités à la mise en œuvre des objectifs mondiaux des Nations unies pour le développement durable»,
  • «La diplomatie de la jeunesse comme moyen de construire l’identité d’un pays»,
  • «‹Transitions à l’Est› – défis et nouvelles perspectives».

Forum international 
de la diplomatie populaire

Le forum international pour la diplomatie populaire «Dialogue sur la Volga»a été inauguré par Andreï Ivanovitch Bocharov, gouverneur de l’oblast de Volgograd. 

Ont ensuitedéfilé à l’écranpour saluer les participants: Vassili Alexeyevich Nebensya, représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations unies et du Conseil de sécurité de l’ONU, Matthias Platzeck, président du Forum germano-russe, Dietmar Bartsch, coprésident du parti de gauche du Bundestag allemand, Bill Boerum, président émérite de l’Association des villes jumelées des Etats-Unis, Kazumi Matsui, maire d’Hiroshima et président de Maires pour la Paix International, Sylvester Rowe, représentant de l’Association internationale des villes ambassadrices de la paix (IAPP), Anne Lucas, maire de Coventry, Atanas Krystin, ambassadeur extraordinaire et plénipoten-tiaire de la République de Bulgarie auprès de la Fédération de Russie 

Une initiative incontournable 
dans un contexte de tension politique mondiale accrue

Lors de la fondation des Nations unies en 1945, tout a été mis en œuvre pour jeter les bases solides d’un ordre mondial de l’après-guerre, a déclaré Vassili Nebensya dans son allocution inaugurale. Les Nations Unies ne représentent pas seulement un symbole de la victoire sur le mal, elles sont également devenues synonyme des espoirs de l’humanité dans un monde sans guerre, de prospérité et de coexistence pacifique entre les peuples. A ce propos, M. Nebensya s’est opposé aux récentes critiques, notamment à l’égard du Conseil de sécurité, pour ce qui est de sa légitimité, de sa représentativité et de son universalisme, l’ONU demeure unique. 

Matthias Platzeck a qualifié la conférence d’initiative indispensable à la paix et à la compréhension, surtout en cette période de tension accrue sur la scène politique mondiale. Dans ce contexte, 75 ans après la fin de la guerre, il est particulièrement important de se remémorer les leçons du passé. Volgograd (Stalingrad à l’époque) a été le théâtre de l’une des pires batailles de la Seconde Guerre mondiale, ce qui en fait aujourd’hui, plus que tout autre endroit, un site de mémoire de l’histoire. «Plus que tout autre peuple, nous, les Allemands, avons des raisons de nous souvenir et de rendre hommage à la souffrance de ceux qui ont libéré le monde du fascisme et du national-socialisme. Ce sont les peuples de l’Union soviétique qui ont payé le plus lourd tribut à la destruction de l’Allemagne d’Hitler.Nous avons une responsabilité toute particulière à leur égard qui est celle de veiller à ce que les aspects les plus noirs de l’histoire ne soient pas oubliés et de maintenir vivante la mémoire du passé; il s’agit là d’un des principaux préalables à un avenir pacifique et prospère. 

Par conséquent, il est souhaitable pour ce futur que le Dialogue sur la Volga se concentre sur la coexistence de nos sociétés. La coopération intercitoyen est la politique étrangère menée par la base. Une diplomatie qui unit réellement les gens. C’est ce que l’on peut également clairement constater dans les relations germano-russes. Les chemins vers la compréhension mutuelle empruntés conjointement par les villes et les municipalités d’Allemagne et de Russie aboutissent à un avenir commun. Et cela redonne aussi de l’espoir, cela me donne de l’espoir, surtout lors de période difficile, comme celle que nous vivons actuellement. Pourquoi donc ce que nous avons réalisé à notre modeste niveau ne pourrait-il pas également devenir possible dans le cadre de la grande politique? Si nous pouvons aujourd’hui poser cette question avec confiance, si nous pouvons nourrir cet espoir, c’est aussi grâce à un forum de discussion tel que le «Dialogue sur la Volga».

Les enseignements 
de la Seconde Guerre mondiale

L’administration de l’oblast de Volgograd a organisé deux tables rondes sur le thème «Les enseignements de la Seconde Guerre mondiale»: il ne faut pas oublier le 75eanniversaire de la Grande guerre patriotique, il faut éviter que l’histoire ne soit falsifiée. 

La sensibilisation des jeunes à l’histoire est particulièrement importante dans la mesure où ils manquent souvent de connaissances. Un engagement important a permis de présenter de nombreux projets russes qui illustrent la manière dont est entretenue la culture du souvenir: Musées, monuments, matériel pédagogique pour les écoles, témoins de l’époque, entretien des sépultures militaires, et bien d’autres. 

Valery Rostovschikov, le commissaire aux droits de l’homme de l’oblast de Volgograd, a rappelé que le plus important des défis qui se pose actuellement au monde est la préservation de la paix. Nous sommes capables de tout surmonter et de survivre, à condition qu’il n’y ait plus jamais de guerre. A Volgograd, la colline de Mamayev, dont le sol est saturé de sang, a accueilli des millions de visiteurs. Les populations n’ont pas envie de détruire, ce qu’elles veulent, c’est construire. «Nous, à Volgograd, n’oublierons jamais la guerre.»

Les relations internationales 
en phase de transition

La table ronde sur les «Relations internationales en phase de transition» était sous la direction du professeur Hans Köchler, président de l’Organisation internationale du progrès de Vienne (voir également encadré). Parmi les participants à la discussion figuraient le professeur Wilfried Bergmann, vice-président du Forum germano-russe, Alexander Rahr, directeur académique du Forum germano-russe, le professeur Jan Carnogurský, ancien premier ministre de Slovaquie et membre du club de discussion Waldai, et Anton Alexandrovitch Varfolomeev, directeur du Centre d’étude des nouveaux défis et des nouvelles menaces, de l’Institut des questions internationales actuelles de l’Académie diplomatique du ministère russe des affaires étrangères. Au nombre des sujets débattus, citons:

  • les principaux défis de l’ordre multipolaire émergeant,
  • les risques liés à la transition entre les constellations unipolaires vers les constellations multipolaires, 
  • l’importance des groupements régionaux (UE, Union économique eurasienne, Union africaine) pour un ordre de paix durable, également au niveau mondial, 
  • la réponse efficace apportée aux urgences mondiales telles que la pandémie du Covid-19, 
  • la crise financière et économique, les crises environnementales au sein de la communauté des Etats (ONU).

Quel avenir après le monde unipolaire?

Pour commencer, le professeur Köchler a exposé les problèmes du monde actuel: après la disparition de l’ordre mondial bipolaire qui a perduré pendant quatre décennies après la guerre, aucun ordre durable et stable ne s’est encore installé – et encore moins aucun équilibre des pouvoirs. La constellation unipolaire qui a prévalu pendant un certain temps après la fin de la guerre froide a conduit à de nombreuses situations instables dans diverses régions géopolitiquement importantes, ou a exacerbé les instabilités déjà existantes, en particulier au Proche et au Moyen-Orient, mais aussi dans le Caucase et dans certaines régions d’Afrique. 

L’un des principaux problèmes trouve sans doute son origine dans une politique d’intervention et dans les tentatives de la puissance dominante de façonner le nouvel ordre mondial selon ses concepts et son idéologie. 

Par ailleurs, la question relative à la configuration de l’ordre mondial est liée à celle des relations de plus en plus conflictuelles entre les grandes civilisations, en particulier à la montée actuelle des tensions entre le monde islamique et l’Occident. 

Là encore, pas de solution en vue. Les organisations régionales qui se sont constituées après la fin de la guerre froide ne disposaient pas encore du poids nécessaire pour contribuer à ce repositionnement au sein de la dynamique du pouvoir mondial. Dans ce contexte, l’Organisation des Nations unies aurait un rôle particulier à jouer.

Les lourdes erreurs 
de la politique américaine

Les Etats-Unis ont continué à se comporter comme s’ils étaient toujours une puissance mondiale unipolaire, a déclaré le professeur Carnogurský. Actuellement, des lois américaines sont en vigueur presque partout dans le monde, comme par exemple dans le cas de Nord Stream 2, dans le cadre duquel les Etats-Unis ont décidé de sanctionner les entreprises impliquées dans le projet. La Russie et la Chine sont désormais des superpuissances économiques et ont dépassé les Etats-Unis. On ne peut résoudre les crises et les conflits par les armes. La réalité est que les Etats-Unis ne jouent plus aucun rôle et qu’ils n’en sont tout simplement pas conscients. Il leur faudra encore un certain temps pour le réaliser. L’UE ne devrait pas soutenir les Etats-Unis, elle devrait mettre un terme à ces sanctions parce qu’elles portent atteinte à la coopération. La situation dans laquelle nous vivons est à présent dangereuse.

L’Occident n’a plus 
le monopole du pouvoir

Alexander Rahr a commencé par commenter la question de la pandémie: la situation était explosive, et des manifestations étaient à craindre dans notre pays tout comme aux Etats-Unis. Le monde ne va pas mieux, seul compte l’intérêt individuel, et les uns et les autres ne cherchent plus qu’à sauver leur propre peau. Les conflits qui préexistaient à la pandémie s’intensifient. Nous nous trouvons déjà dans un monde multipolaire, avec la Chine, la Russie, l’Inde et la Turquie parmi les principaux acteurs. L’Occident a perdu le monopole du pouvoir. Dans ce contexte, M. Rahr a rappelé la proposition faite par Vladimir Poutineil y a quelque temps: il avait préconisé un sommet entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité afin de se concerter sur le maintien de l’ordre mondial et de faire émerger des bases sur lesquelles le monde pourrait s’appuyer pour éviter le chaos. Les cinq membres du Conseil, mais également les autres puissances nucléaires, auraient à eux tous assez de force et de capacité pour y réfléchir. Selon M. Rahr, il faut anticiper des changements majeurs dans la politique internationale et une action coordonnée dans le domaine de la sécurité.

La stabilité en Europe, garantie par le maintien de bonnes relations 
entre l’Allemagne et la Russie

De bonnes relations entre l’Allemagne et la Russie ont toujours été garantes de la stabilité en Europe, a poursuivi M. Rahr. La guerre entre ces deux pays n’a fait que semer le chaos en Europe. La politique européenne est également tributaire des bonnes relations entre les peuples. La Russie a tout fait pour soutenir l’unité allemande, et les Allemands doivent lui en être très reconnaissants. La Russie est très importante pour l’Europe et la situation actuelle devrait évoluer, d’où la nécessité d’un changement. Le Forum de cette année a largement contribué à cet objectif. 

Anton Varfolomeev a soulevé la question de savoir si l’unipolarité avait réellement existé ou si le monde unipolaire n’avait pas toujours été une illusion. L’unipolarité exige un système de solutions strictement hiérarchisé qui n’a jamais réellement existé. De tout temps, le monde a été diversifié. Aujourd’hui, d’autres pays, par exemple la Turquie, gagnent en importance. L’Iran a mené avec succès une politique indépendante pendant 3000 ans. Tout comme les autres pays, les pays membres du BRICS ont leurs propres conceptions. 

De nos jours, le rôle de l’Etat a évolué. On a cru un certain temps à la disparition des états indépendants. Mais des problèmes clés tels que la pandémie ne peuvent être résolus que par les états. Par conséquent, le rôle de l’état reste très important.

Table ronde sur le thème 
«Dialogue germano-russe»

Une table ronde à laquelle l’auteur de ce texte a contribué par une brève déclaration a traité du thème: «Le dialogue germano-russe: Problèmes et possibilités de coopération». 

Cette table ronde était animée par la professeure Tatiana Vassilievna Yevdokimova de l’Université sociale et pédagogique d’Etat de Volgograd qui agissait en tant que modérateur. Près de 15 intervenants se sont succédé en deux heures. En quelques mots, Mme Yevdokimova a réussi à rendre hommage à chacun de ces contributeurs. On ne pourra donner ici qu’un modeste aperçu de tout cela. Vladislav Belov, directeur du Centre d’études allemandes de l’Institut européen de l’Académie des sciences de Russie à Moscou et Jürgen Roters, directeur du programme municipal du Forum germano-russe,maire de Cologne (2009-2015) et parrain du partenariat avec la ville de Volgograd, ont présenté deux exposés introductifs.

Coopération entre 
l’Allemagne et la Russie

M. Belov a donné un aperçu des différentes phases de la coopération entre l’Allemagne et la Russie depuis les années 1990. Aujourd’hui, a-t-il dit, les relations sont certes moins faciles mais il existe néanmoins toujours un dialogue fructueux au niveau des responsables administratifs. De plus, il existe également un partenariat entre la Russie et l’Allemagne dans des domaines spécifiques, par exemple, dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé ou le problème de l’immigration clandestine. On a de même vu l’émergence d’un potentiel économique de coopération dans le domaine de la recherche sur l’hydrogène, dans celui des nouvelles technologies et de l’élimination des déchets. M. Lavrov, ministre des affaires étrangères, a appelé à plusieurs reprises à un retour au dialogue entre les deux parties. 

Lors de son intervention, Jürgen Roters a salué le «Dialogue sur la Volga» de cette année, qu’il a qualifié de modèle pour une rencontre entre citoyens soucieux de compréhension personnelle et de recherche de la paix. «Volgograd a acquis une renommée internationale en tant que plate-forme de concertation et de dialogue pacifiste qui transcende les frontières entre états. [...] Le Forum est un excellent exemple de concertation politique et de travail en faveur de la paix.» Cette manifestation a prouvé que le dialogue est possible et que les échanges ne doivent pas être interrompus. 

Il a également évoqué le 75eanniversaire marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale: «Nous sommes reconnaissants envers la nation russe – qui, du fait de la guerre qui a suivi l’offensive allemande, a pourtant enregistré le chiffre inimaginable de 27 millions de morts au cours de la Seconde Guerre mondiale – de nous avoir tendu la main, à nous les Allemands, et de nous avoir à nouveau acceptés au sein de la communauté des nations après le conflit. Se souvenir de cela aujourd’hui à Volgograd a une signification particulière.» Il faut se tourner vers l’avenir et mettre l’accent sur les accords mutuels, car les deux parties sont dépendantes l’une de l’autre. «Le nombre de projets de jumelage de villes entre l’Allemagne et la Russie dépasse désormais la centaine. Malgré un certain refroidissement du climat politique, les actions et les projets au niveau des villes contribuent à raviver le terrain d’entente entre l’Allemagne et la Russie.»

Une plateforme des artisans de la paix

Youri Starovatitch a été maire de Volgograd, à présent, il est président de la «Fondation russe pour la paix» de Volgograd et citoyen d’honneur d’Hiroshima et de Volgograd. «Tous ceux qui sont présents ici sont des amis», commence-t-il. Le «Dialogue sur la Volga» est une plate-forme pour les artisans de la paix. C’est également le thème central des discussions de cette année, 75 ans après la fin de la guerre. Cela fait maintenant plus de 30 ans que des relations de partenariat entre Volgograd et Cologne existent. En 1945, les Russes et les Allemands ont été ennemis, cela avant de devenir partenaires. Mais le fossé entre l’Allemagne et la Russie se creuse à nouveau. Malheureusement, les politiciens allemands – il a cité en les nommant Ursula von der Leyen et Angela Merkel – font beaucoup pour aggraver les relations. Cette situation ébranle la confiance.

Des échanges amicaux 
au niveau individuel 

L’auteure du présent article a par ailleurs critiqué la manière dont on traite actuellement la Russie: «L’arrogance avec laquelle les Occidentaux traitent la Russie, ce pays qui est notre voisin, est difficilement supportable. Lorsque la politique ne repose pas sur l’éthique et n’est dominée que par des idées de puissance impériale, une coopération fructueuse est quasiment impossible.»

Elle constate que les relations germano-russes sont actuellement marquées par un affrontement entre les différentes forces en présence: ceux qui s’efforcent d’améliorer constamment les relations et ceux qui sont partisans de la confrontation et vont de l’avant. Comme partout ailleurs, quand il s’agit de ce que les gens pensent de la Russie, il faut établir une distinction entre l’opinion publique et ce qui est publié. Plus des deux tiers des Allemands seraient en faveur d’un rapprochement plus étroit avec la Russie et 94 % des Allemands considèrent qu’il est important d’avoir de bonnes relations avec la Russie. Les médias se devraient de refléter la réalité de l’opinion publique ce qui n’est malheureusement pas le cas la plupart du temps. C’est ainsi que de nombreux projets constructifs au niveau de la société civile, et dont il a été fait état à plusieurs reprises au cours du Dialogue sur la Volga de cette année, reçoivent encore beaucoup trop peu d’attention dans les médias. 

Il ne faut pas sous-estimer l’importance du jumelage des villes. Le jumelage de villes serait un bon argument à mettre en opposition à l’actuelle situation conflictuelle. Ils constituent un important élément de la poursuite du dialogue germano-russe et offrent la possibilité de créer une large base d’égalité, de confiance et de respect mutuel d’individu à individu sur une base amicale, à rebours de toutes les idéologies. 


La Rossotroudnitchestvo (Россотрудничество) est l’agence fédérale pour la CEI chargée des questions concernant ses concitoyens vivant à l’étranger et la coopération humanitaire internationale au sein du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. Elle a pour mission de promouvoir la connaissance de la langue russe à l’étranger, de favoriser la coopération culturelle internationale et de transmettre une image exhaustive et actualisée de la Russie. Les 61 sociétés des amitiés russo-étrangères comprennent La Société Suisse-Russie (GSR) et la Société des amitiés Autriche-Russie (ORFG). 

Le «Dialogue de Volgograd» est une plateforme de discussion organisée par le Centre de diplomatie publique (Université d’Etat de Volgograd) sur les questions actuelles de politique et de sécurité mondiales. Elle a été créée dans le but de promouvoir l’aspect positif de l’Université d’Etat de Volgograd ainsi que de la ville de Volgograd, ambassadrice de la paix, capitale de la diplomatie publique et fondatrice du mouvement international des villes jumelées.

 

«La configuration multipolaire émergente sera substantiellement différente de celle de 1945»

Communiqué de presse de l’Organisation internationale du progrès I.P.O. (extrait)

Trois décennies après la fin de la guerre froide, le monde est confronté à la nécessité d’une réorientation globale des puissances mondiales. L’ordre unipolaire de la période qui a immédiatement suivi la guerre froide s’est avéré intenable. L’effondrement de l’ordre bipolaire de l’après-guerre a mis en route un processus dans lequel un grand nombre d’Etats négocient un nouvel équilibre des pouvoirs. La configuration multipolaire émergente sera très différente de celle de 1945, autour de laquelle l’Organisation des Nations unies a été fondée.

Dans un discours prononcé lors d’une table ronde internationale, organisée par l’Université d’Etat de Volgograd, sur la question «Y a-t-il un moyen de passer de la méfiance mutuelle au dialogue», le président de l’Organisation internationale du progrès, le professeur Hans Köchler a souligné que la phase actuelle de transition vers un nouvel équilibre des pouvoirs représente un test décisif non seulement pour la pertinence des organisations intergouvernementales telles que l’ONU et ses agences spécialisées, mais aussi pour les structures régionales telles que l’Union européenne. Les cadres de coopération existants doivent être adaptés aux réalités du XXIesiècle. Les puissances mondiales et régionales émergentes ainsi que leurs cadres de coopération, tels que les BRICS, doivent être intégrés dans le processus décisionnel mondial.

Dans son discours, transmis depuis le siège de l’I.P.O. à Vienne, le professeur Köchler a en outre expliqué que la pandémie du Covid-19 a mis en lumière certaines faiblesses structurelles importantes dans le système de coopération intergouvernementale. La souveraineté des Etats comprend non seulement le droit des Etats de protéger leurs citoyens et de défendre l’intérêt national, mais aussi la responsabilité de respecter les droits des autres Etats. Dans les conditions d’une crise sanitaire mondiale, chaque Etat a le devoir d’endiguer la propagation de l’épidémie – dans l’intérêt mutuel de tous les membres de la communauté internationale. Au vu de la tragédie dont souffrent des millions de personnes dans le monde, il est temps, a conclu M. Köchler, de repenser la doctrine de la mondialisation et de chercher un nouveau modèle de développement mondial durable. […]

Suite à la réunion de l’Université d’Etat de Volgograd, le président de l’I.P.O. a présidé une table ronde internationale numérique sur «Les Relations Internationales en Période de Changement». Celle-ci fut organisée par la municipalité de la ville de Volgograd dans le cadre du «Dialogue sur la Volga: paix et compréhension mutuelle au XXIsiècle». Dans sa déclaration introductive, M. Köchler a attiré l’attention des participants sur les risques du passage d’une configuration bipolaire – via une configuration unipolaire – à une nouvelle constellation de puissances multipolaire dans laquelle un hégémon agressif pourrait être tenté de mener une guerre préventive contre un rival émergent. Il a également soulevé la question du désarmement nucléaire face à la résurgence des rivalités entre grandes puissances et a décrit la politique de sanctions unilatérales et leur application extraterritoriale comme une menace majeure pour la paix au niveau mondial. Dans un discours donné à Bratislava, Ján Carnogurský,ancien Premier ministre de Slovaquie, a souligné la volatilité de l’ordre unipolaire dans les années qui ont suivi la fin de la bipolarité mondiale. Anton Varfolomeev,directeur du Centre d’étude des nouveaux défis et menaces de l’Académie diplomatique du ministère russe des affaires étrangères, a notamment souligné le rôle de l’Etat-nation pour surmonter la crise sanitaire mondiale déclenchée par le Covid-19. Alexander Rahr,directeur académique du Forum germano-russe de Berlin, a souligné le caractère indispensable du Conseil de sécurité des Nations unies dans la résolution des conflits internationaux et a appelé à une approche plus inclusive des questions de sécurité internationale, en soulignant le rôle croissant de pays tels que l’Inde et la Turquie. […]

Source :https://www.i-p-o.org/IPO-nr-Int-Forum-Volgograd-02Nov2020.htm

(Traduction Horizons et débat) 

 

«S’engager pour consolider la paix et la sécurité»

Résolution du Forum international de la diplomatie des peuples «Dialogue sur la Volga: paix et compréhension mutuelle au XXIe siècle»

Nous, les participants du Forum international de la diplomatie des peuples «Dialogue sur la Volga: paix et compréhension mutuelle au XXIesiècle», tenu à Volgograd (Russie) du 31 octobre au 1ernovembre 2020 et consacré au 75eanniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et au 75eanniversaire des Nations unies

  • reconnaissant les succès de Coventry (Royaume-Uni) et de Volgograd (Russie), les villes qui ont lancé le mouvement international de jumelage de villes en 1944,
  • tenant compte de la longue expérience de Stalingrad-Volgograd (Russie) en matière de développement et de promotion des idées de paix et de diplomatie des peuples,
  • soulignant les réalisations et la compétence de l’ONU en tant qu’organisation la plus importante, réglementant les relations internationales conformément aux principes du respect, de l’égalité et de l’autodétermination,
  • condamnant fermement toutes les formes de violence, de discrimination, de xénophobie, de racisme et toutes les tentatives de réhabilitation du fascisme et de révision des conclusions historiques sur la Seconde Guerre mondiale,
  • soutenant les idées de désarmement, de non-prolifération, de coexistence pacifique, de consolidation de la communauté internationale au nom de la paix et de la sécurité globale,
  • constatant que la nature globale des changements qui se produisent dans le monde aujourd’hui prend une tournure inquiétante, et appelant à la recherche immédiate de moyens constructifs pour résoudre les problèmes politiques, sociaux et humanitaires,
  • reconnaissant le rôle et la capacité croissants de la diplomatie des peuples pour faire face aux défis et menaces modernes et pour renforcer les relations entre les nations

avons décidé:

1erde s’adresser aux organisations internationales, aux autorités, à la communauté des experts et aux autres acteurs de la diplomatie populaire pour les inviter à contribuer activement au processus de renforcement de la paix dans les relations internationales conformément aux objectifs du développement durable tels qu’ils sont énoncés dans la déclaration de la résolution 70/1 de l’Assemblée générale des Nations unies adoptée le 25 septembre 2015;

2eaider les organisations internationales, les autorités, la communauté des experts et les autres acteurs de la diplomatie des peuples à promouvoir la coopération internationale et à renforcer le partenariat mondial dans divers domaines afin de relever les défis et les problèmes actuels;

3eencourager les autorités, la communauté des experts et le public à préserver la mémoire historique objective de la Seconde Guerre mondiale et de son héritage et à impliquer les jeunes dans ce travail;

4econtribuer à sensibiliser les médias au travail du Forum international de la diplomatie des peuples à Volgograd et à l’expérience positive émanant de toutes les organisations internationales, pays et villes qui ont participé au Forum, en ce qui concerne la mise en œuvre d’initiatives de paix.

Nous sommes convaincus que:

La mise en œuvre des propositions énoncées dans cette résolution contribuera à consolider la paix et la sécurité, à développer les relations internationales conformément aux principes et aux normes du droit international, à promouvoir la coopération politique, économique, culturelle et humanitaire au niveau mondial et à profiter à la société civile.

La présente résolution est rédigée en russe et en anglais, les deux langues faisant foi à valeur égale.

Source: https://drive.google.com/file/d/1rxb0ML3l6S5pidVFLEDIZ566b1yYfUE-/view

(Traduction Horizons et débats)

 

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