Une Suisse souveraine, la meilleure solution pour les Suisses, mais pour le reste du monde aussi

par Marianne Wüthrich

Parmi les supporters de l’adhésion à l’UE, certains ont voulu faire croire à un «mercredi noir». Cependant, pour tous ceux qui plébiscitent une Suisse politiquement indépendante, le 26 mai 2021 a été un «jour de fête»: Le Conseil fédéral a décrété la fin des négociations avec Bruxelles sur un accord-cadre, alors que la veille, le chef du DFAE, Ignazio Cassis, rendait publique une nouvelle très encourageante: la prochaine rencontre au sommet entre les présidents américain Joe Biden et russe Vladimir Poutine aura lieu sur le sol suisse, à Genève. Pour tout contemporain ouvert à la réflexion, ce n’est pas une coïncidence.

Rupture des négociations sur 
l’accord-cadre – une décision courageuse du Conseil fédéral

Au cours des dernières semaines et dans les mois passés, un nombre croissant de Suisses issus de tous les horizons politiques, des salariés aussi bien que des décideurs des milieux économiques, ont compris que l’accord-cadre institutionnel élaboré par la bureaucratie de l’UE n’était tout simplement pas compatible avec le modèle d’Etat libéral suisse, fondé sur la démocratie directe et le fédéralisme – quel que soit l’angle sous lequel on le considère. Horizons et débatsa régulièrement rendu compte des signaux insistants lancés par la population elle-même. 
    Dès que le Conseil fédéral a commencé à envisager de plus en plus ouvertement de mettre fin aux négociations, les forces adverses ont fait valoir leurs arguments: «Opération libero», NEBS (Nouveau Mouvement Européen Suisse) et bien d’autres ont tenté de dissuader le Conseil fédéral de s’engager en faveur d’une Suisse souveraine. Ils n’ont pas réussi. 
    Chapeau, le Conseil fédéral! Sa décision, qui fait suite à de nombreuses années de négociations infructueuses, de fixer clairement une limite à ne pas franchir est la meilleure preuve de l’unicité du modèle suisse. Confronté à l’évidence toujours plus flagrante de ce qu’un referendum sur le principe de la reprise du droit et des décisions de justice de l’UE ne serait jamais accepté par le souverain, le Conseil fédéral a ainsi prouvé qu’il était véritablement au service du peuple. Les partisans déçus de l’UE peuvent donc s’épancher dans les médias grand public sur le fait que cette rupture est un «signe de faiblesse» et reprocher au Conseil fédéral son absence de plan B. 
    Bien sûr, à la manière suisse, le Conseil fédéral ne dispose pas d’un seul et unique monumental plan B. Par contre, il peut s’appuyer sur de nombreux plans B déjà prêts et en développer d’autres, en faveur de la coopération en matière de recherche, un meilleur accès des entreprises de technologie médicale au marché de l’UE et pour tout ce qui pourrait voir le jour dans les années à venir. Et cela, en coopération avec Bruxelles, mais aussi, de plus en plus, avec divers pays voisins ou d’autres Etats membres de l’UE. Naturellement, la Suisse, place forte financière s’il en est, serait également heureuse de contribuer à la réalisation de projets significatifs dans ceux des états-membres de l’UE moins performants – à condition de ne pas être harcelée par les tracasseries administratives de la bureaucratie bruxelloise.

Sommet russo-américain à Genève dans la tradition des bons offices de la Suisse

Les présidents Vladimir Poutine et Joe Biden se rencontreront donc à Genève, le 16 juin, pour discuter de «l’ensemble» des questions urgentes et restaurer «la prédictibilitéet la stabilité» des relations bilatérales, a déclaré Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche, selon SRF News du 25 mai.
   C’est un grand honneur pour la Suisse que d’avoir été choisie par rapport à d’autres candidats tels l’Autriche et la Finlande, mais ce n’est pas un hasard. Les Bons Offices font partie de l’offre diplomatique de la Suisse neutre. Elle possède une longue expérience de l’hospitalité de ce genre d’évènement et, avec la Genève internationale, dispose d’une plate-forme prédestinée pour une telle rencontre. Accueillir une rencontre internationale requiert à la fois le sens du tact et celui de l’organisation. «Ce qui est tout particulièrement apprécié – et dans ce cas également, c’est la traditionnelle discrétion des autorités suisses» ainsi que le commente la «Neue Zürcher Zeitung» du 25 mai sous le titre «Biden et Poutine se rencontrent à Genève. Succès spectaculaire pour la diplomatie suisse». Pour le gouvernement russe en particulier, le fait que la Suisse ne soit ni membre de l’UE, ni de l’OTAN représente certainement un aspect important dans les critères de choix. Voilà une conclusion bienvenue!

 

Notre site web utilise des cookies afin de pouvoir améliorer notre page en permanence et vous offrir une expérience optimale en tant que visiteurs. En continuant à consulter ce site web, vous déclarez accepter l’utilisation de cookies. Vous trouverez de plus amples informations concernant les cookies dans notre déclaration de protection des données.

Si vous désirez interdire l’utilisation de cookies, par ex. par le biais de Google Analytics, vous pouvez installer ce dernier au moyen des modules complémentaires du présent navigateur.

OK