L’avenir de la Suisse est florissant. Sa spécificité est sa force positive

A propos du livre de Gerhard Schwarz

par Marianne et Werner Wüthrich, Suisse

L’économiste libéral Gerhard Schwarz, qui fut pendant longtemps, rédacteur économique de la «Neue Zürcher Zeitung» et directeur du think tank Avenir Suisse pendant plusieurs années, a rédigé un excellent ouvrage sur la Suisse, dans un langage accessible à tout le monde. Son livre révèle bien comment l’identification au modèle suisse est inhérente à la grande majorité de la population, indépendamment de ses convictions politiques. 

Le livre de l’actuel président du conseil de la Progress Foundation traduit bien la conviction suivante: le succès de la Suisse, qui dure depuis plus de 150 ans, ne découle pas principalement des raisons économiques, mais repose sur le système d’une forte autodétermination politique. En même temps, ce système politique «accorde aux citoyennes et citoyens plus de codétermination et de liberté […] que toute autre alternative existante». (p. 13)

«Un Etat construit par le bas»

La première partie, dont nous venons de reprendre le titre, commence par le sous-chapitre «Pas d’avenir sans origines». En effet, «on ne peut pas préserver et poursuivre le développement d’un ordre étatique si on ne sait pas sur quels fondements historiques il repose». (p. 18) Parmi les principaux fondements apparus dans l’histoire de la Suisse, il y a le principe coopératif: «Ce qui est vraiment particulier à la Suisse, par-dessus tout, c’est sa nature profondément coopérative.» (p. 29) C’est «cette union volontaire de bas en haut, en commençant par les citoyens et en passant par les communes et les cantons, jusqu’aux régions linguistiques et à la Confédération, qui est unique». Oui, la notion de «Confédération» est, selon Gerhard Schwarz, «tellement centrale que presque tout le reste en découle». (p. 32) Il en va ainsi de l’autonomie communale et du fédéralisme, du principe de subsidiarité et du principe de milice. 
    Pour illustrer son propos, M. Schwarz décrit la notion de nationalité comme une citoyenneté communale: «On devient citoyen de la Confédération suisse et d’un canton en devenant citoyen d’une commune suisse.» La citoyenneté n’est pas accordée par une autorité exécutive, mais par le parlement communal ou l’assemblée communale: «Les citoyennes et citoyens de la commune décident s’ils veulent accepter ou non un nouveau venu dans leur ‹coopérative›.» L’auteur mentionne que cette pratique est aujourd’hui «controversée», parce qu’elle ne donne aucun droit à la naturalisation à la personne qui la sollicite, bien que cette personne remplisse les conditions requises par le droit fédéral. Mais la nationalité suisse ne confère justement pas que des droits et des obligations, elle est aussi «l’expression de l’intégration dans une nouvelle patrie.» (p. 33 s.)

«Démocratie directe – 
le peuple aux commandes»

Dans le chapitre «Particularités institutionnelles», la démocratie (semi-)directe(une partie des décisions est prise par le parlement) occupe à juste titre la première place en raison de son importance centrale pour le pays et les citoyens. Les instruments de démocratie directe sont eux aussi une «conséquence de la conception coopérative de l’Etat». (p. 37) Gerhard Schwarz explique l’organisation suisse différenciée des droits de vote et d’élection des citoyens par des descriptions éloquentes. (p. 37–46) Voici trois exemples, pouvant également présenter un intérêt à l’étranger:

  • L’introduction tardive du droit de vote et d’élection des femmes (1971) «est souvent citée avec un sourire compatissant comme une preuve de l’échec du système». L’auteur souligne que la démocratie directe suisse fonctionne particulièrement lentement: «Il n’y a en elle […] que le chemin lent, évolutif, laborieux des petits pas.» Contrairement à d’autres pays qui avaient introduit le suffrage féminin beaucoup plus tôt par une décision parlementaire, en Suisse, une votation populaire était nécessaire pour modifier la Constitution en conséquence. Cette décision a été prise volontairement par les hommes suisses en 1971, à une écrasante majorité des deux tiers. Gerhard Schwarz met le doigt sur le problème: «Ceux qui ont du mal à accepter le maintien tenace du droit de vote réservé aux hommes et la lenteur du processus, auront tendance à n’approuver la démocratie semi-directe que dans la mesure où elle produit, dans un délai utile, des résultats correspondant à leurs propres valeurs et idées.» (p. 38)
  • Le taux de participation généralement assez faible (parfois moins de 50 %) ne signifie pas que les 50 % restants ne s’intéressent pas à l’activité de l’Etat: «En raison du grand nombre d’élections et de votes, un grand nombre de citoyennes et de citoyens ne participent qu’aux votes les intéressant ou les concernant en particulier. […] Néanmoins, on ne peut pas parler d’une démocratie de spectateurs, car cette abstention est tout à fait rationnelle. Ce sont les personnes concernées qui participent à la prise de décision.» (p. 41) 
  • L’affirmation selon laquelle le peuple serait incapable de juger correctement des questions complexes est «réfutée par la réalité suisse. Bien sûr, certaines décisions sont jugées erronées par une majorité d’experts, contredisent les opinions de la majorité internationale, ou sont même regrettées rétrospectivement par la majorité de la population et considérées comme une erreur. Mais est-ce différent dans les systèmes parlementaires? Le peuple suisse n’a vraiment pas à avoir honte du résultat de ses votations; il ne commet pas plus d’erreurs que les parlements des pays voisins […]». (p. 43)

Le principe de la démocratie directe se reflète aussi directement dans les élections des parlements et des exécutifs cantonaux et communaux (voir encadré p. 2: «Dans les cantons suisses, c’est le peuple directement qui mandate ses membres du gouvernement ainsi que les députés des parlements»).

«Le principe de milice, ou la 
participation au sein de l’Etat citoyen».

Même si dans de nombreuses communes suisses il est aujourd’hui plus difficile de trouver suffisamment de bénévoles qu’il y a vingt ou trente ans, «environ une personne sur trois âgée de plus de 15 ans effectue encore un certain travail volontaire, à savoir un travail non rémunéré pour la communauté». Comme le note l’auteur, pour le fonctionnement des communes suisses, l’engagement citoyen «reste indispensable». (p. 48) Comme exemples emblématiques, il mentionne le travail en tant que conseiller communal (exécutif), membre du Grand Conseil cantonal (législatif), dans l’administration scolaire ou ecclésiastique, dans les services sociaux ou chez les pompiers. Comme la démocratie directe, l’esprit de milice découle de la conception coopérative de l’Etat. (p. 50) Ainsi, hormis dans les grandes villes, le mandat de conseiller communal est un travail à temps partiel et n’est que modestement rémunéré. On ne devient pas conseiller municipal pour gagner de l’argent, mais pour apporter sa contribution au bien commun. 
    D’ailleurs, les membres du Conseil national et du Conseil des Etats sont également des «miliciens»: bien qu’ils aient une charge de travail presque complète et qu’ils reçoivent les jetons de présence correspondants, chacun d’entre eux a, comme l’écrit M. Schwarz, «gardé un pied dans l’économie, idéalement dans le secteur privé». (p. 49)
    Les effets du principe de milice sur les relations entre les citoyens et les autorités sont précieuses: «Comme miliciens, les représentants de la population sont [...] plus proches des citoyens, plus pragmatiques, et intérieurement plus indépendants parce qu’ils sont économiquement moins dépendants de leur fonction. En bref: ils sont plus ancrés dans le terrain et plus proches des gens.» (p. 49) L’auteur ajoute que, par conséquent, les Suisses «n’attribuent pas aux autorités une supériorité étatique telle qu’on l’observe par exemple chez le voisin allemand». (p. 50)
    Ces propos sont illustrés dans l’encadré de la page 2: «Le principe suisse de milice».

Faits remarquables sur le fédéralisme 

Après ce tour d’horizon de certains des piliers de la conception suisse de l’Etat, présenté par l’auteur au lecteur de manière vivante et originale, les autres contenus de l’ouvrage seront abordés ici uniquement en quelques points, afin de ne pas dépasser le cadre propre à un commentaire de livre. 
    Deux déclarations sur le fédéralisme doivent néanmoins être soulignées. L’une d’entre elles nous semble remarquable de la plume d’un auteur libéral: «On peut bien sûr se demander si, dans un monde globalisé, très spécialisé en matière professionnelle, mobile et numérisé, de telles communautés à petite échelle sont encore appropriées […]. Pour ma part, je considère au contraire que les petites constellations gérables sont un contrepoids nécessaire à la complexité croissante du monde.» (p. 56) La deuxième affirmation est la constatation judicieuse que la tendance à la centralisation ne favorise justement pas la cohésion interne de la Suisse: «Seul un fédéralisme agissant jusqu’au niveau des communes permet de maintenir l’unité d’une nation caractérisée par des différences si nombreuses et si nettes en matière de religion, de culture, de langue, de géographie et de topographie.» (p. 59)

Au cœur du monde et 
à caractère unique: la neutralité suisse

En matière de positionnement de la Suisse dans le monde, son inébranlable neutralité occupe la première place. Il en va de même dans le livre de Gerhard Schwarz. En cela il rejoint le point de vue de Carl Spitteler, lauréat suisse du prix Nobel de littérature en 1919: «Selon lui, un sens exagéré de la mission en politique étrangère est incompatible avec la neutralité.»1 (Schwarz p. 73s.) Par conséquent, Gerhard Schwarz, comme beaucoup d’autres Suisses, est d’avis qu’une candidature pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU «ne servirait guère son rôle d’Etat neutre et de médiateur». (p. 132) Selon lui, grâce à sa tradition de bons offices, la Suisse disposerait au contraire d’un instrument bien plus utile: «Au lieu de remettre constamment en question la neutralité, il est plus judicieux d’apporter la preuve permanente, discrète et efficace de la façon dont cette neutralité peut bénéficier à la paix et à la stabilité dans le monde.» (p. 131)
    La Suisse en a récemment fourni la preuve à Genève, où elle a mis son terrain neutre à la disposition des présidents des deux grandes puissances, la Russie et les Etats-Unis, afin qu’ils puissent se tendre la main et engager la conversation. Ces petits pas sont justement nécessaires pour se rapprocher de l’espoir des peuples pour un monde plus pacifique. (Voir à ce propos l’encadré de la page 1: «La Suisse n’est pas seulement connue pour le chocolat et les couteaux militaires»).
    A l’instar des bons offices de la Suisse, Gerhard Schwarz rend hommage à son soutien énergique apporté au CICR, «l’une des plus grandes institutions que la Suisse entretient au service de la communauté mondiale, et dont le siège à Genève n’est pas sans rapport avec la neutralité». (p. 74)

«Une place en Europe et dans le monde»

Gerhard Schwarz, comme de nombreux libéraux suisses et représentants de tous les autres horizons politiques, est un farouche opposant à un accord-cadre institutionnel entre la Suisse et l’UE: «Si elle veut préserver et développer son argument clé de vente, son USP [Unique Selling Point], à savoir son système politique unique, elle a toutes les raisons et toutes les justifications morales d’évoluer en dehors de l’UE, quel que soit son degré d’identification à l’Europe». (p. 85) D’un point de vue économique, l’auteur, comme la majorité de la population d’ailleurs, estime qu’il est raisonnable de maintenir actifs les plus de 140 accords bilatéraux avec l’UE, mais sans obligation pour la Suisse à « payer n’importe quel prix» mais aussi «sans nécessairement chercher en permanence un approfondissement et un élargissement des traités avec l’UE». (p. 84) Il souligne que «malgré sa petite taille, la Suisse est un partenaire économique de poids pour l’UE, à bien des égards le numéro deux ou trois après les Etats-Unis et la Chine». (p. 83) Si la période sans nouveaux traités est donc amenée à se prolonger, cela ne doit donc «pas être vu comme une catastrophe, mais comme l’expression d’une patience stratégique». (p. 84) Voilà des déclarations remarquables de Gerhard Schwarz. 
    L’auteur souligne également que le commerce de la Suisse «avec le reste du monde» n’a rien à envier à celui de l’UE, et continue à se développer grandement. (p. 87)

Un mot sur l’important rôle social du 
système de formation professionnelle dual

Gerhard Schwarz consacre un chapitre distinct à l’«espace pour l’esprit d’entreprise», dans lequel il expose diverses considérations avec une perspective d’économie de marché, et souligne également la grande importance de la formation professionnelle duale, «qui est un élément déterminant de l’ADN économique et social de la Suisse». (p. 99) En tant que maîtres d’écoles professionnelles chevronnés, nous sommesparticulièrement heureux que l’auteur prenne position contre la pression de l’OCDE en faveur d’une plus grande académisation. Il souligne que cela permet au système éducatif suisse «non seulement de mieux tenir compte des différentes aptitudes et de mieux utiliser le potentiel de formation existant, mais également de contribuer à la cohésion sociale». En quelques phrases, il démontre avec justesse les grands avantages pour chaque jeune concerné, ainsi que pour l’économie et la société suisses. (p. 100)

«Assurer l’avenir du pays»

Dans le chapitre «Assurer l’avenir du pays», l’auteur propose un large éventail de réformes pour «assurer la viabilité à long terme du pays tout en préservant autant que possible la liberté individuelle» (p. 111): propositions visant à réaffirmer la démocratie directe, à renforcer l’idée de milice et le non-centralisme, à participer au monde dans les domaines d’activités humanitaires. 
    Il va sans dire qu’en tant que libéral, Gerhard Schwarz aspire également au libre-échange, à plus de concurrence et moins d’Etat. Mais il n’accorde pas la priorité aux réformes économiques, «car si la liberté de marché est aussi un facteur de succès de la Suisse, elle ne constitue pas un atout aussi prononcé que le système politique». (p. 112)
    Cette appréciation est confirmée par la nouvelle suivante, parue récemment dans la presse quotidienne: selon le classement de l’Institute for Management Development (IMD), la Suisse est le pays le plus compétitif du monde en 2021, année de la rupture des négociations avec Bruxelles! Parmi les dix Etats les mieux classés, le nombre de petits pays est étonnant. Au cours des cinq dernières années, la Suisse a toujours figuré parmi les cinq premiers. Les raisons de la première place de cette année sont notamment «les meilleures infrastructures du monde», «l’état inégalé des finances publiques» et «le cadre institutionnel» de la Suisse.2

Un exemple parmi tant d’autres: 
la revitalisation de l’idée de milice

Afin de promouvoir la participation d’une plus grande partie de la population à la vie publique, il est important pour Gerhard Schwarz, au moment de pourvoir à nouveau des postes vacants, de «toujours rechercher aussi des personnes de moins de 35 ans, ayant l’âge de la retraite et/ou possédant un passeport étranger». «Cependant, il semblerait qu’il soit fondamental de revaloriser le travail de milice». (p. 119s.) A ce propos, l’auteur énumère des propositions concrètes:

  • Bourse de temps: cette idée a déjà été mise en œuvre à Saint-Gall et dans le Vorarlberg, notamment dans le secteur social. Les services de milice fournis sont rétribués avec des crédits de temps, transférés sur un compte dédié, pouvant être utilisé selon les besoins. (p. 120) Un exemple courant est le transport de personnes, notamment pour aller chez le médecin ou à l’hôpital.
  • Service obligatoire général pour les hommes et les femmes «dans l’armée, la protection civile et de nombreuses activités civiles, y compris la politique»: cette proposition de réforme d’Avenir Suisse a, comme le note Gerhard Schwarz, «probablement suscité l’écho le plus constructif». (p. 120s.) Une objection cependant: un système obligatoire contredirait «un aspect central de l’idée de milice constitué par le volontariat». Bien entendu, le choix parmi le large éventail d’activités de milice devrait être laissé à chacune et chacun.

Renforcer la décentralisation – importance du Conseil des Etats 
et de la majorité des cantons

«En Suisse, le fédéralisme est probablement encore plus en danger que les autres piliers plus jeunes du système, comme la démocratie directe ou le principe de milice. […] Il convient de mettre un terme à la tendance rampante vers la centralisation et vers un simple fédéralisme d’exécution», notamment par un transfert de compétences du niveau fédéral vers le niveau cantonal et les communes, affirme l’auteur. (p. 122) Ce point de vue doit absolument être soutenu.
    Deux piliers importants du non-centralisme, demeurant heureusement en place, sont le Conseil des Etats et la majorité des cantons. Selon l’auteur, la composition du Conseil des Etats (deux sièges par canton, un siège par demi-canton, indépendamment des différences de populations cantonales) ne doit pas être modifiée. «Les propositions de réforme visant p. ex. à prendre en compte les villes dans le Conseil des Etats […], cherchent à saper le fédéralisme parce qu’elles veulent donner plus de poids à la population et aux électeurs. Mais c’est précisément ce que le fédéralisme ne veut pas. C’est un contre-programme à la démocratie, au principe ‹une personne, une voix›.» Selon l’auteur, le système bicaméral veut justement favoriser les régions rurales. (p. 123)
    Il en va de même pour la majorité des cantons: son but est d’«empêcher que la majorité populaire formée dans les centres urbains du Plateau central ne s’impose face au reste du pays». (p. 123) Il existe aujourd’hui des propositions visant à limiter le poids des cantons ruraux. Face à ces considérations, Gerhard Schwarz n’est pas tout à fait conséquent et ne se montre pas complètement opposé. (p. 124) Toutefois, pour renforcer le fédéralisme, la majorité des cantons est un instrument encore nettement plus efficace que le Conseil des Etats, car cette majorité est une expression directe du peuple. Et que tous ceux qui ne veulent pas édulcorer la majorité des cantons soient consolés: un tel projet n’aurait aucune chance en votation populaire.

L’excellence, autrement

Concluons notre commentaire sur ce livre digne d’être lu par la recommandation que Gerhard Schwarz nous adresse à nous, Suisses, de «cesser de nous plaindre constamment de la petitesse de notre propre pays et de penser que le salut ne réside que dans la grandeur. Au contraire, la Suisse devrait voir son cosmopolitisme comme un atout, et le cultiver. Il est alimenté par son multilinguisme, son organisation à l’échelle locale, et surtout par sa petite taille. La Suisse est plus mondialisée et internationale que la plupart des pays du monde, et doit le rester». (p. 149)  



Spitteler, Carl. «Notre point de vue suisse». Conférence du 14 décembre 1914 
Fuster, Thomas. «Die Schweiz ist erstmals wettbewerbsstärkstes Land der Welt». In: «Neue Zürcher Zeitung» du 18/06/2021

 


«Switzerland isn’t just known for chocolate and army knives»

Une voix américaine, la veille de la rencontre Biden-Poutine du 16 juin 2021

«Quelques mots sur l’endroit où nous nous trouvons ce soir: Genève, Suisse. Une ville qui a la longue tradition d’héberger des porteurs de haute responsabilité politique qui viennent conclure des accords et maintenir la paix. Partout dans la ville de Genève, vous trouvez de nombreux symboles de ce qui peut être accompli lorsque le monde travaille ensemble. La Société des Nations y avait son siège après la Première Guerre mondiale, la Croix-Rouge y a été fondée et les Conventions de Genève y ont été signées. La Suisse n’est pas seulement connue pour son chocolat et ses couteaux de l’armée; les Suisses sont depuis longtemps connus pour leur neutralité. Genève est une ville qui crée de l’espace pour la diplomatie. Les Etats-Unis et la Russie ont également leur espace ici. C’est dans ce château [La Grange] que Ronald Reagan a rencontré le président de l’Union soviétique, Michael Gorbatchev, en 1985. [...] La ville de la paix accueille maintenant son prochain sommet historique. Et demain, tous les regards seront tournés vers Genève, et nous serons là avec vous.»

Source: @NorahODonnell.
CBS News (Columbia Broadcasting System) le 15 juin 2021

(Traduction Horizons et débats)

 

 

Le principe suisse de milice:*Le citoyen au sens plein du terme

m.w./w.w. Dans sa nécrologie de l’entrepreneur et homme politique Ulrich Bremi, récemment décédé, l’ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger rend hommage à ce «citoyen au sens plein du terme» qui a «rendu des services exceptionnels à notre pays». M. Bremi a commencé sa «carrière suisse» par un apprentissage de mécanicien, suivi d’une maturité, d’études, d’un service militaire et d’une carrière d’officier. Il est devenu chef d’entreprise et président du conseil d’administration de sociétés suisses réputées, tout en étant conseiller cantonal et membre du Conseil national. Kaspar Villiger déclare: «Il est devenu le modèle du citoyen qui mettait à la disposition de la communauté les connaissances et les compétences acquises dans sa vie professionnelle […] pour le bien commun.»
    «A l’Assemblée fédérale à Berne», ajoute M. Villiger, «il faut des gens capables d’apporter leur sac à dos plein et non pas de gens désireux de repartir avec un sac bien rempli. Ulrich Bremi s’est décidément rangé dans la première catégorie.»

Villiger, Kaspar. «Der Bürger im vollen Sinne»
(Le citoyen au sens plein du terme).
«Neue Zürcher Zeitung» du 19/06/21

* «La notion de système de milice désigne un principe d’organisation couramment pratiqué dans la vie publique en Suisse. Chaque citoyen ou citoyenne qui s’en sent capable a le droit d’assumer des charges et des tâches publiques à titre extraprofessionnel et bénévole.» (Roca, René: Aux origines du système de milice suisse, ds www.swissinfo.ch du 19/10/2019, consulté le 29/07/2021

Dans les cantons suisses, c’est le peuple directement qui mandate ses membres du gouvernement ainsi que les députés des parlements

m.w./w.w. Le 18 juin 2021, Mario Fehr, conseiller d’Etat du canton de Zurich (membre du gouvernement cantonal), a annoncé sa démission de son parti (socialdémocrate), en raison de désaccords fondamentaux avec la direction cantonale du parti. La particularité suisse: puisque M. Fehr a été élu par le peuple, il reste en fonction malgré son nouveau statut hors-de-parti. Cela s’explique par le fait que les électeurs cantonaux élisent des individus à leur gouvernement et non des partis. Sont élus les cinq, sept ou neuf membres du gouvernement cantonal (selon les constitutions de leurs cantons) atteignant la majorité des voix.
    Soit dit en passant, Mario Fehr a obtenu le meilleur résultat de tous les candidats à sa réélection en 2019, ce qui signifie qu’il a également récolté de nombreux votes de citoyens ne l’élisant pas en raison de son affiliation à un parti, mais en signe de satisfaction de sa manière d’accomplir sa tâche. Bien que la direction du parti PS ne le désigne plus pour un nouveau mandat, ses chances restent intactes s’il veut se représenter en tant que candidat indépendant ou affilié à un autre parti en 2023.

 

 

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