Où en sommes-nous avec la méga-fusion dans le canton de Glaris?

Commentaires critiques à l’occasion de son dixième anniversaire

par Hans-Markus Stuck, Niederurnen

Je ne peux que confirmer les conclusions de René Roca («Fusions municipales et démocratie directe», Horizons et débats n° 26/27 du 08/12/20), dix ans après la méga-fusion dans le canton de Glaris (malheureusement!). Lors de la Landsgemeinde (Etats généraux) de 2006, une majorité avait décidé de fusionner les 25 communes de Glaris. Le 1er janvier 2011, les trois grandes municipalités ont vu le jour. 
    «Faire troiscommunes de 25, je pense que c’est une énorme absurdité», a déclaré dans son livre «Was vermag Ökonomie?» (Ce dont est capable l’économie) Bruno S. Frey, professeur d’économie, chercheur en matière de ce qu’est l’essence du bonheur général. Le passage faisant référence à la méga-fusion glaronnaise, parmi bien d’autres, se lit au Contre-mémorial de la Landsgemeinde extraordinaire de 2007. 
    L’autre jour, voilà ce qu’un journal titrait: «Les nouvelles communes sont devenues adultes.» Adultes à dix ans? 
    Je vois un inconvénient important dans la perte de proximité avec les habitants. Et la plupart des conseillers cantonaux de Glaris aussi considèrent cela comme un problème. Nous voilà donc devant la «bureaucratisation». Un exemple: dans un village glaronnais, on a découvert qu’un morceau de clôture faisait défaut à un endroit en pente. Dans l’ancienne commune, il aurait fallu un seul contact pour que la clôture soit réparée. Avec la fusion, il en a fallu quatre pour effectuer l’aménagement – et cela, pour comble, au mauvais endroit! Comment pouvons-nous retourner au rapprochement entre citoyens en renforçant le principe de milice? 
    De plus, la fusion ne résout pas les relations entre les petits et les grands villages. Ce n’est pas un signe d’égalité qu’un village de quatre cents habitants, par exemple, soit confronté à un problème, le soumette à la votation et doive constater ensuite qu’une décision aura été prise par une écrasante majorité de personnes habitant les autres villages que celui où le problème s’était posé.
    Du temps de l’ancienne commune d’Elm, beaucoup plus de citoyens assistaient aux assemblées communales que maintenant que la grande commune a fusionné! Dans les trois communes, on constate une faible participation aux assemblées municipales. De nombreux éléments indiquent que les habitants sont désenchantés de la politique, car ils s’identifient moins à la municipalité agrandie qu’ils ne s’identifiaient à leur propre commune auparavant. Le conseiller d’Etat, M. R. Widmer, a raison quand il dit, dans une interview, que Rome ne s’est pas faite en un jour. Mais veillons à ce que les nombreux aspects positifs qui façonnaient nos vies du temps de nos petites communes avant la fusion ne se perdent pas. 

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