La lutte pour plus de démocratie et d’application des droits de l’homme est-elle réelle?

Les véritables intérêts de l’OTAN et d’autres organisations au sujet du «Printemps arabe»

Entretien de Francesco Guadagni (L’Antidiplomatico) avec Michel Raimbaud

Francesco Guadagni: Monsieur Raimbaud, 2021 marque le dixième anniversaire de ce que l’on a appelé le «Printemps arabe». Quel regard porter sur ces évènements?
Michel Raimbaud: Précisons d’abord que les mouvements contestataires qui ont éclaté de décembre 2010 (en Tunisie) jusqu’au printemps 2011 ne sont évidemment ni des «printemps» politiques, ni des «révolutions pacifiques et spontanées» pour la démocratie et les droits de l’homme. Bien qu’ils aient attiré au départ des gens de bonne foi luttant contre la corruption et l’autoritarisme des régimes, il est apparu très rapidement que les mouvements étaient encadrés, entraînés et manipulés par des militants formés par les ONG occidentales en Occident, avec des techniques de mobilisation, de propagande et d’organisation standardisées, apprises sur le terrain à la faveur des révolutions de couleur ayant abouti au démantèlement de l’ex-Yougoslavie dans les années 1990 (le mouvement OTPOR=résistance). 

Ces évènements ont été perçus comme des «luttes pour la démocratie et les droits de l’homme» par les médias prédominantes. Qu’en était-il en réalité?
Les revendications portent sur le départ du Chef d’Etat, le changement de régime, et des réformes visant à affaiblir ou casser l’Etat, les institutions, les armées (celles-ci étant des cibles prioritaires pour les «révolutionnaires» toujours inspirés de l’extérieur, pour les Occidentaux et pour Israël). Les invocations à la démocratie et aux droits de l’homme sont des leurres destinés à attirer les sympathies des protecteurs et «amis» occidentaux. Ces révoltes organisées, orchestrées, manipulées et bientôt lourdement financées et armées par l’étranger (les pays anglo-saxons via les ONG) vont dégénérer en conflits et situations chaotiques, s’étendant de pays en pays du Maghreb au Mashrek. 
    Cette cascade de tragédies n’est pas une succession de guerres civiles isolées et spontanées, comme le veut la version mensongère diffusée en Occident afin de cacher l’ingérence grossière de l’Empire atlantique. Prises dans leur ensemble, elles constituent les composantes d’un plan de déstabilisation et de destruction (on ne le répètera jamais assez) concerté, imaginé, théorisé par Etats-Unis, ses «parents» anglo-saxons et sa succursale israélienne. Cette entreprise s’appuie évidemment sur des relais, des complices, des alliés dans tous les pays concernés: au premier plan les forces extrémistes islamistes: souvent les Frères Musulmans, parrainés par la Turquie et le Qatar ou les mouvements influencés par les wahhabites de l’Arabie Saoudite ou par les Emirats Arabes Unis ou autres pays du Golfe. Sans cette alliance ouverte et finalement reconnue par les parties prenantes entre les Occidentaux et Israël d’une part, les Etats et forces islamistes de l’autre, il n’y aurait pas eu de «révolutions», qui prendront des tournures diverses et connaîtront des développements variés.

De la Tunisie à la Libye, l’escalade a été rapide. Le plan initial de destitution de Mouammar Kadhafi a capoté, et une intervention s’est avérée nécessaire, entraînant un conflit meurtrier dont les effets se font encore sentir aujourd’hui. Est-ce la résistance du peuple syrien qui a stoppé le plan de Washington – qui consista à déstabiliser complètement la région?
Les premiers résultats sont vite constatés en Tunisie, puis en Egypte (avec le dégagement de Ben Ali et de Hosni Moubarak en quelques semaines) des processus électoraux mettront au pouvoir assez rapidement les Frères Musulmans, puis ce sera l’instabilité politique, l’insécurité, la déstabilisation. En Algérie et en Mauritanie, un premier «printemps» est signalé en janvier 2011 et étouffé. De même au Maroc où le Roi rétablit la situation rapidement, et au Bahreïn, où l’Arabie intervient pour sauver la dynastie sunnite face à une population chiite. L’agitation n’a jamais cessé. La «révolution» s’installe au Yémen et se transforme en guerre civile: elle dure jusqu’à maintenant. La Libye, puis la Syrie sont ensuite affectées. La «Jamahiriya» de Kadhafi devra faire face à une intervention illégale de l’OTAN, à la sécession et au chaos. Kadhafi sera assassiné par les «révolutionnaires», aidés par les «services» occidentaux. L’Etat est détruit et ne s’est jamais rétabli.
    La Syrie fera l’expérience de la guerre contre le djihadisme, les Occidentaux, les islamistes et le terrorisme, les «Amis du peuple syrien» (114 Etats fin 2012, un nombre qui fondra par la suite). La guerre multiforme («Les guerres de Syrie», titre de mon dernier ouvrage, publié en juin 2019) prendra vite l’allure d’une guerre d’agression, y compris dans ses aspects jihadistes et terroristes les plus violents et spectaculaires. Ces évènements qui depuis dix ans ont semé le chaos, la destruction et créé un climat de guerre ouverte dans la plupart des pays arabes mais également au Moyen-Orient «élargi» (le Grand Moyen-Orient de George W. Bush), ont mis en évidence, d’une part la confrontation mondiale entre l’Amérique et son empire israélo-anglo-saxon et les deux Grands «émergents» ou «renaissants» de l’Eurasie et leurs alliés de l’autre. Dans cet affrontement mondial politique, économique, financier, militaire, stratégique, idéologique et géopolitique, les pays de ce Grand Moyen-Orient sont en même temps un enjeu, un champ de bataille et des acteurs décisifs (cf. Mon livre «Tempête sur le Grand Moyen-Orient» 2015–2017). J’y reviens plus loin. 
    Il est intéressant de noter que presque tous les pays arabes à régime républicain ont été touchés par cette «épidémie», de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient, ainsi que deux monarchies, le Maroc et Bahreïn. Les monarchies pétrolières (Arabie Saoudite et Etats du Golfe), ont été curieusement épargnées, alors que leurs régimes sont les plus rétrogrades qui soient, mais ils sont soutenus par les Etats-Unis et l’Occident. Quant au rôle des médias, il mériterait un livre à lui seul. Je l’évoque dans une réponse suivante. 

Prenons du recul. Les leaders libyen et syrien, Kadhafi et Assad, se rendent en 2010 en visite officielle dans des pays européens comme l’Italie et la France, et les relations semblent alors cordiales. Un an plus tard, la Libye connaît les émeutes qui ont conduit à l’assassinat de Kadhafi et une guerre commence en Syrie avec Assad qui résiste. La Turquie de Recep Erdogan avait elle-même d’excellentes relations avec la Syrie. Quel a été le facteur déclenchant de ce changement de cap?
Les relations sont sans doute faussement cordiales dans les deux cas que vous signalez; ces deux cas doivent d’ailleurs être dissociés. Grosso modo, pour les Européens, il s’agit d’obtenir des chefs d’Etat, réputés pour leur fermeté dans les principes et leur fidélité dans les alliances, des concessions politiques, stratégiques ou économiques (au sujet du pétrole ou du gaz), sans qu’il n’y ait de contrepartie du côté de Paris ou de Rome. Concernant la Libye, je pense que l’idée était de parvenir à convaincre Kadhafi de renoncer à tout projet nucléaire (il le fera) et à ses plans en faveur de l’indépendance et de l’unité économique, financière et monétaire de l’Afrique (il ne le fera pas, et dut donc être «puni»).
    Le cas syrien est un peu différent. La France est apparemment chargée de relayer les pressions américaines de George W. Bush et Colin Powell sur Bachar al-Assad, afin de convaincre ce dernier de renoncer à son alliance avec l’Iran et à ses relations avec le Hezbollah, ceci afin de complaire à Israël. Le président syrien ne cédant pas, on essaiera d’obtenir des compensations sur les projets de gazoducs. Bachar al-Assad ne cédant toujours pas, il devraen payer. Etant entendu que ces points ne sont probablement que la partie émergente du dossier. En 2010/2011, il est écrit à Washington que la Syrie devait être détruite. A défaut de prétexte, on le créera. Concession ou absence de concession, il est écrit qu’il y aura la guerre à la faveur de l’épidémie des «révolutions», celle-ci permettant le déclenchement d’un conflit a priori de l’intérieur, sans que les ingérences soient trop voyantes.

Kadhafi avait établi avec l’Italie des relations politiques et économiques fructueuses ainsi que des accords sur le pétrole et les infrastructures à l’époque du gouvernement Berlusconi. En ce qui concerne la guerre menée contre la Libye par la France de Sarkozy – l’un des adversaires principaux – est-il à votre avis risqué de dire que c’était une guerre contre l’Italie afin de mettre la main sur le pétrole libyen?
Oui, je crois que c’est risqué. Pour la Libye, ce n’est pas spécialement et seulement le pétrole qui est visé. C’est avant tout «les milliards de Kadhafi», c’est-à-dire les fonds libyens (sans doute plusieurs centaines de milliards d’USD) et ils seront gelés avant de «disparaître» … Mais l’objectif principal de l’intervention armée de l’OTAN est de liquider Kadhafi pour l’empêcher de financer un système monétaire africain indépendant du dollar, de l’Euro et de l’Occident. Il faut donc détruire l’Etat libyen, ce qui sera fait.

Comment jugez-vous le rôle de l’information occidentale et de celle du Golfe dans les conflits en Syrie et en Libye? S’agissait-il de propagande, et de quel ordre?
Le rôle de ces médias que vous évoquez a été nocif et vicieux à l’extrême, joignant le matraquage de la propagande et le lavage de cerveaux à l’omerta et au mensonge généralisé. Ils ont tous participé à la désinformation massive des opinions, à la sclérose des intellectuels et à la malhonnêteté des personnels politiques. Les journalistes et «reporters» de terrain auront largement contribué à une gigantesque escroquerie intellectuelle et à une unanimité aveugle en faveur des agresseurs et des criminels, en Syrie comme en Libye. Les médias occidentaux auront beaucoup fait pour anéantir le magistère moral que revendiquait, à tort, l’Occident et ses clients. 

Quel genre de pays était la Syrie d’avant la guerre?
«Cœur battant de l’arabisme», siège des premiers califes, centre de rayonnement de l’islam éclairé, et lieu de naissance du christianisme, la Syrie, même privée par la colonisation et les mandats de 40 % de son territoire historique, jouissait d’un grand prestige auprès des Arabes et des Musulmans. Dans ce pays au riche patrimoine archéologique et historique, où la tolérance est inscrite dans les mœurs et la convivialité des religions et confessions dans le marbre, on cultivait et on s’efforce de cultiver encore un art de vivre qui séduit toujours les visiteurs. La qualité de sa diplomatie et la constance de ses engagements et alliances lui ont toujours attiré le respect, je dirais même y compris dans le malheur du moment. La Syrie est un pays rayonnant par nature. Un pays prospère, indépendant, stable, autosuffisant, produisant l’essentiel de ce qu’il consomme et consommant ce qu’il produit, un pays sans dette extérieure ou dépendance du FMI et de la Banque Mondiale.
    Un système scolaire et éducatif gratuit, performant et formant en grand nombre des diplômés et cadres de valeur, souvent tentés hélas par la diaspora et qui ont été nombreux à émigrer durant la guerre.
    Un système de santé et de soins remarquable, moderne et gratuit, présent sur tout le territoire syrien, attirant les habitants des pays voisins. Un pays autosuffisant et produisant toutes les gammes de médicaments, y compris pour l’exportation.
    Plus généralement un réseau de services sociaux efficaces. Une économie moderne et en pleine réforme. On pourrait y ajouter «ce qu’est devenue la Syrie» en rappelant quelques chiffres et réalités: 400 000 morts, un ou deux millions de blessés et d’estropiés, six ou sept millions de Syriens «déplacés», c’est-à-dire contraints d’aller s’installer ailleurs sur le territoire syrien en raison de la guerre et du terrorisme, au moins cinq millions de Syriens réfugiés au Liban, en Jordanie, en Turquie, parfois en Europe, la plupart du temps afin de fuir les terroristes, l’opposition armée, les occupants, les exactions, la faim, etc. …, 60 % du pays dévastés, encore 20 % occupés par les Turcs, les forces américaines, les européens, soutenus par les séparatistes kurdes.

Que représente la Résistance syrienne, après 10 ans de guerre et de sanctions, grâce aussi à l’aide de la Russie, de l’Iran, du Hezbollah? Ce conflit ne s’étant pas terminé selon les agendas occidentaux, principalement les Etats-Unis et Israël: cette guerre a-t-elle remodelé l’équilibre géopolitique avec de nouveaux acteurs mondiaux tels que la Chine et la Russie qui ont entravé les plans occidentaux?
En partie oui. Certes la Syrie est dévastée, mais elle n’a pas été vaincue ni démantelée au bout de dix ans de guerre impitoyable et multiforme, contre une agression collective à laquelle auront pris part, d’une façon ou d’une autre, plus d’une centaine de membres de la «communauté internationale», soit plus de la moitié des Nations-Unies, ainsi qu’à un flux sans cesse renouvelé de dizaines ou centaines de milliers de terroristes se réclamant de la guerre sainte. Elle a certes bénéficié du soutien d’alliés fidèles (Iran, Hezbollah libanais, Russie, Chine, voire les mouvements chiites irakiens, qui se dégagent peu à peu de l’étreinte américaine), mais il reste que l’armée syrienne a résisté quasiment seule à tous les ennemis ci-dessus évoqués durant quatre ans et demi, de mars 2011 à septembre 2015, date de l’intervention des forces aériennes de l’Armée Rouge à ses côtés. L’équilibre géopolitique s’est peu à peu modifié et les plans occidentaux et israéliens ont été entravés. Mais l’Occident ne lâche pas encore prise, interdisant le retour des réfugiés, la reconstruction, la vie normale, par le biais d’une guerre invisible (de l’extérieur) et silencieuse (ou passée sous silence complet par les médias occidentaux). […]

Lorsqu’on demande au Président Assad quels changements espérer aux Etats-Unis d’un leadership politique passant du parti démocrate au parti républicain, il répond que rien ne changera parce que ce sont les lobbies, les multinationales, qui décident du cours de la politique américaine. A votre avis, y aura-t-il changement, et si oui, lequel, avec l’arrivée au pouvoir de Joe Biden?
Le Président Bachar al-Assad n’a pas tort de dire que rien ne changera entre un républicain et un démocrate en général, entre Trump et Biden en particulier. Rien ne changera pour le monde arabe et la Syrie en particulier. En principe du moins, car il se peut qu’un infléchissement vis-à-vis de Téhéran, promis par Biden, ait un certain impact, indirect, sur la situation de la Syrie. En fait, le président américain est peut-être l’homme le plus puissant du monde, mais il n’est pas, loin s’en faut, l’homme le plus puissant des Etats-Unis... De même que le Congrès est loin d’être tout puissant comme il en donne parfois l’impression. C’est «l’Etat profond» néoconservateur qui dirige, soutenu par la communauté sioniste juive et le puissant lobby des chrétiens sionistes protestants (l’église évangélique notamment, qui revendique plus de 60 millions de membres en Amérique et 600 millions dans le monde). Les lobbies, les 17 agences de renseignements US, regroupant sans doute plus d’un million d’agents, la hiérarchie militaire, les banques, les GAFAM [Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft], font partie de cet «Etat profond»: M. Trump ne contredirait sans doute pas sur ce point. 

En conclusion, après les échecs de l'Occident en Amérique latine face à la gestion de la pandémie de Covid-19, devant la présence d'une forte résistance au Moyen-Orient, face à l’existence de nouvelles puissances émergentes comme la Russie et la Chine – peut-on en conclure que dans un avenir proche, on assistera au déclin de l'impérialisme occidental et notamment américain?
Ce déclin est en cours, sinon l’Amérique serait déjà montée à l’assaut contre la Russie et la Chine. La Chine est devenue la première puissance économique et commerciale du monde. Elle est l’usine du monde. Elle devient rapidement une puissance militaire de premier plan. La Russie a regagné la parité militaire avec l’Amérique, sans avoir un budget de défense faramineux, elle est une grande puissance énergétique et redevient une grande puissance agricole. Enfin, elle est redevenue une puissance de référence politique et diplomatique qui se veut garante du retour au droit international, bafoué et détruit par les Occidentaux.
    Il est à noter que la Russie, mais également la Chine, développent ensemble une puissante coopération stratégique et qu’elles sont toutes les deux des soutiens de la Syrie face à l’agression occidentalo-islamiste. Militairement et diplomatiquement pour la Russie, diplomatiquement surtout (jusqu’ici) pour la Chine.
    Enfin, puisque vous parlez du Covid, on remarquera la désastreuse gestion de la pandémie en Amérique et en Europe de l’Ouest, comparée à la maîtrise chinoise et au traitement efficace de la crise par la Russie. Russie et Chine sont aux yeux du monde sorties victorieuses de l’Occident dans la lutte anti-Covid. […]

Parution: Michel Raimbaud, L’Antidiplomatico: «In Libia e Siria, i media occidentali hanno favorito gli aggressori e i criminali»; https://www.lantidiplomatico.it/dettnewsamb_raimbaud_a_lad_in_libia_e_siria_i_media_occidentali_hanno_favorito_gli_aggressori_e_i_criminali/5496_39324/ du 22/02/21

(Traduction Horizons et débats)

 

hd. L’ex-diplomate français Michel Raimbaud est ministre plénipotentiaire, chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du Mérite. De 1976 à 1978, M. Raimbaud est secrétaire à Djeddah (Arabie Saoudite), puis à Aden (Yémen) de 1978 à 1979, avant d’être transféré à l’Administration centrale (Affaires africaines et Madagascar) de 1979 à 1985. Il est ensuite nommé deuxième conseiller au Caire et à Brasilia de 1988 à 1991, avant de devenir ambassadeur de France en Mauritanie de 1991 à 1994 et enfin ambassadeur au Soudan pendant plus de cinq ans. De juin 2000 à février 2003, il a été directeur de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), puis à l’administration centrale du Quai d’Orsay, avant de devenir ambassadeur de France au Zimbabwe en 2004 et de prendre sa retraite en 2006. Il est ensuite devenu maître de conférences et a également enseigné au Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS).

 

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