La propagande hostile contre la Russie est devenue insupportable

km. Certes, il est possible de comprendre quels sont les motifs de la propagande ennemie actuelle des médias et des politiciens occidentaux contre la Russie et son président Vladimir Poutine. L’article de Hans Köchler dans Horizons et débats n°2 du 2 février offre une très bonne grille d’analyse à cet égard. Il est vrai qu’il y a toujours des voix opposées contredisant les prêcheurs de la haine dans leur propre pays et dans leur propre langue − on a presque envie de dire qu’il s’agit là d’une forme de samizdat qui s’oppose à l’OTAN*. Ceux qu’il faut nommer dans ce contexte sont par exemple des sites aussi courageux qu’Infosperber, Nachdenkseiten ou Anti-Spiegel, du moins en ce qui concerne l’Allemagne.
    Néanmoins, ce qu’on nous martèle chaque jour devient de plus en plus insupportable pour nos têtes et nos âmes. A cet égard, on parlera de droit de nivellation ou uniformisation de grandes parties de notre monde médiatique. Ceux qui la pratiquent renversent les réalités: la Russie apparaît en belligérant agressif qui se fiche de tout droit; l’OTAN en son homologue honnête, pacifique et ouverte au dialogue malheureusement contrainte de prendre des contre-mesures sévères à l’égard d’une Russie étouffant tout élan de liberté.
    Le dernier livre de Michael Lüders s’appelle «Die scheinheilige Supermacht. Warum wir aus dem Schatten der USA heraustreten müssen» (La superpuissance hypocrite. Pourquoi nous devons sortir de l’ombre des Etats-Unis). Dans ce livre Lüders fait le point sur les publications récentes à ce sujet, détaillant les techniques de manipulation devenues habituelles à nos médias et les illustrant par de nombreux exemples.
    Les dangers de cet alignement idéologique sont grands. Dans nos pays, des millions de personnes ne reçoivent que ces messages manipulés. Les gens sont affectés même s’ils refusent de prendre pour vérité ce qu’on leur répète au quotidien. Ce genre de propagande est une forme de violence mentale qui cible nos cerveaux et nos âmes et qui nous porte atteinte à tous.
    A cela s’ajoute le fait que ceux qui font partie des élites au pouvoir et qui ont pourtant trouvé le courage d’exprimer en public (pour combien de fois encore?) une version allant à l’encontre des versions officielles se voient bombarder de tous les côtés par des médias alignés qui s’empressent de les mettre au pilori. Ca a été le cas de l’ancien inspecteur général de la marine fédérale allemande, de l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder ainsi que de certains membres du SPD allemand qui s’éloignaient, même légèrement, de la ligne officielle dressée par le gouvernement des Etats-Unis et du sommet de l’OTAN. De véritables campagnes de dénigrement ont été mises en scène afin d’intimider et de réduire au silence les personnes concernées, ce qui inclut celles qui ont osé ne serait-ce que penser de manière différente.
    Certes, tout le monde est libre de voir, entendre et lire l’autre côté: les sites internet russes en allemand ou en anglais, par exemple, le site internet du ministère russe des Affaires étrangères, celui du président russe ou encore ceux des médias russes qui communiquent en allemand aussi. Il est facile de constater que les choses y sont présentées de manière toute autre que celle qui domine chez nous. Préventivement, les voix qui nous fournissent une vue plus ample sont diffamée et présentées comme de la «désinformation» dans nos contrées, tandis que nos médias aiment se couronner avec l’auréole auto-décernée de «médias de qualité» ou de «journalisme de qualité». Et il va de soi que pour eux, ceux que l’on accuse de pratiquer un journalisme partisan ne se trouvent que chez «les autres», fidèles au principe des voleurs qui se mêlent à la foule pour crier: «Arrêtez le voleur!»
    Au fait, dans la vie de tous-les-jours, qui aura le temps et la force de s’informer tous azimuts et de se faire sa propre opinion à lui ensuite? En dépit de cela, l’idée de base prononcé par le philosophe allemand Emmanuel Kant reste intact: «Ose penser par toi-même!» Il faut aussi s’armer intérieurement contre tout ce qui vise à semer l’hostilité et à opposer les hommes, les peuples et les Etats les uns aux autres. •


*En Union soviétique et, plus tard, dans une grande partie du bloc communiste de l’Est, le «samizdat» désigne la diffusion clandestine de littérature alternative, non conforme au système et le plus souvent interdite même. Les textes étaient par exemple recopiés à la main ou à la machine à écrire, photocopiés ou reproduits d’une autre manière, puis transmis de manière privée de main en main.

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