Courier des lecteurs

«La Suisse doit rejeter tout chantage!»

«Le transfert du matériel de guerre suisse à l’Ukraine est exclu» – c’est sur cet entendement que la République fédérale d’Allemagne a signé un contrat avec la Suisse. Or, signer des contrats doit servir la sécurité des deux parties. Si des contrats sont rompus aussi facilement à la grave occasion d’une participation à une guerre, ils s’avèrent être sans valeur dès le départ. De plus, le sérieux de la Suisse en tant que partenaire contractuel s’effrite davantage, allant de pair avec son abandon insidieux de sa neutralité.
    La neutralité et les lois au service de notre sécurité – établies en premier lieu en notre faveur, celle de la Suisse – doivent rester inaltérées, en dehors de toutes fluctuations du marché des vanités politiques. Peu importe devant quelles «élites» les acteurs se mettent à genoux. Toujours est-il que celui qui cède au chantage perd toute crédibilité autant de ses partenaires que de ses adversaires potentiels.
    Dans l’article cité par Horizons et débats (n°24/25 du 22 novembre 2022), Theodor Winkler, «pendant de nombreuses années conseiller de haut rang au sein du Département militaire et du Département des affaires étrangères», plaide en faveur d’une attitude généreuse suisse dans le soutien à l’Ukraine. Selon lui, la communauté internationale attendrait de la Suisse «des contributions d’envergure, allant au-delà du milliard de cohésion». Et de témoigner ses vraies intentions en écrivant: «Ce que Berne offrira à l’Ukraine déterminera la tonalité que l’Occident adoptera à l’égard de la Suisse». Winkler clôt son raisonnement en ces termes: «La Suisse doit signaler qu’elle est prête à prendre le leadership sur certaines questions stratégiques et à assurer un financement généreux. La Suisse doit signaler qu’elle est prête à prendre ses responsabilités!»
    Ce flagrant cynisme n’est plus à surenchérir. Il y a pourtant d’autres affirmations en public relevant de la même catégorie. Elles propagent le sophisme qu’un refus de participer à la guerre en Ukraine relèverait du crime de la non-assistance à des personnes en danger.
   Il est évident que la «communauté internationale», représentée par l’Allemagne, membre de l’OTAN, aimerait bien que la Suisse, pays neutre, soutienne sa politique moralement très douteuse. Les quelques fils et filles de parents qui étaient directement concernés par la Seconde Guerre mondiale encore, se trouvant aujourd‘hui aux postes de commande de la République fédérale allemande, ne semblent heurtées à la moindre barrière morale dans leur conscience; 77 ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale, les armes allemandes sont de nouveau employées dans le but officiel de détruire la Russie. Le fait que, de cette manière, le «problème ukrainien» ne trouve absolument pas de résolution mais ne conduise qu’à des escalades encore plus dangereuses est apparemment devenu sujet de débats négligeable. Il faut donc d’autant plus insister sur l’évidence: Il faut mettre fin à la guerre et non pas l’intensifier. Le chantage doit être rejeté et condamné résolument, sans compromis. La «communauté internationale» ferait mieux de s’inspirer de l’exemple de l’Etat de droit armé et neutre qu’est la Suisse.Une fois la liberté et l’indépendance, ancrées dans notre Constitution, sacrifiées au profit de la participation à des aventures guerrières internationales, il sera difficile à les reconquérir et à préserver plus tard pour l’avenir heureux de la Suisse. N’y touchons donc pas, mais assumons par contre notre responsabilité à agir de manière moralement irréprochable!

Groupe Giardino pour une armée de milice crédible, Alexander Steinacher (communication), Hans Rickenbacher (président)

 

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