hd. «Horizons et débats» a constamment abordé les effets dévastateurs des sanctions des Etats-Unis et de l’UE sur l’économie mondiale, en particulier sur les pays les plus démunis du monde entier. Ces sanctions unilatérales constituent une pleine enfreinte au droit international. L’ambassade de la République du Belarus en Suisse nous a fait parvenir le texte suivant. Nous le publions en raison de sa valeur documentaire, dont l’importance est fondamentale.
La République de Biélorussie a signalé, à plusieurs reprises, que les sanctions contre les engrais potassiques biélorusses, y compris l’interdiction illégale du transit de la potasse biélorusse par la Lituanie, représentent un risque de famine mondiale et menacent la sécurité alimentaire dans le monde entier. Les aide-mémoires biélorusses sur ce sujet ont été publiés en tant que documents officiels de l’Assemblée générale des Nations unies (A/76/513, A/76/677, A/77/809 ) et peuvent y être consultés ou téléchargés mot par mot.
La Lituanie, vassal inconditionnel de la guerre contre la Fédération russe, continue cependant d’affirmer que la contribution du Belarus à la sécurité alimentaire mondiale serait insignifiante, alors que la part du Belarus dans le commerce mondial d’engrais potassiques a été, jusqu’en 2022, de 20%.
La pénurie d’engrais potassiques résultant des mesures restrictives prises à l’encontre de la potasse biélorusse a entraîné une pénurie d’engrais potassiques sur les marchés mondiaux et une hausse des prix, ce qui a entraîné une baisse de leur consommation, une diminution des rendements des cultures et une augmentation des prix des denrées alimentaires. La situation dans les pays les moins développés du monde est particulièrement dangereuse et pourrait conduire à une famine de grande ampleur.
Les déclarations suivantes proviennent d’organisations et d’agences
internationales de renom:
1. Les rapports de la situation actuelle, publiés le 13 avril 2022 et le 8 juin 2022 par l’équipe spéciale du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, sur la gestion des crises mondiales dans les domaines de l’alimentation, de l’énergie et des finances, indiquent que le Belarus et la Fédération de Russie exportent ensemble environ un cinquième des engrais mondiaux. La perte de l’approvisionnement en engrais de la Fédération de Russie et du Belarus a entraîné une hausse des prix des engrais plus rapide que celle des prix des denrées alimentaires. De nombreux agriculteurs, en particulier classés «petits», sont contraints de réduire leur production, contrainte due au fait que les engrais dont ils ont besoin reviennent plus chers que les prix des céréales qu’ils atteignent sur les marchés accessibles. En raison de ce problème majeur d’engrais, la production alimentaire mondiale est d’ores et déjà susceptible de ne pas répondre à la demande croissante en 2023. Or, une personne sur deux dans le monde dépend des produits agricoles pour lesquels les engrais sont utilisés.
2. Conclusions et recommandations conjointes de la FAO et de l’OMC aux pays du G-20 sur les marchés et politiques mondiaux des engrais, du 14 novembre 20221:
3. Article de l’Institutinternational de recherches sur les politiquesalimentaires (IFPRI) du 9 novembre 20222:
4. Article de la Banque mondiale du 5 janvier 20233:
5. Recommandations du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies concernant le troisième rapport de la Lituanie à ce Comité, en date du 3 mars 20234:
Cette liste est loin d’être exhaustive.
En 2021, le Belarus et la Russie représentaient, presque à parts égales, plus de 40% des livraisons de potasse, contre 35,9% pour le Canada et 5,8% pour les Etats-Unis.
La part du Belarus dans le commerce mondial de la potasse est tombée à environ 9% en 2022, celle de la Russie à 16,4%.
La baisse des volumes en provenance du Belarus et de la Russie s’est accompagnée d’une hausse des prix des engrais potassiques.
Les sanctions imposées à l’industrie de la potasse du Belarus ont donc été l’une des principales raisons d’une hausse considérable des prix des engrais en 2022, qui a entraîné une forte augmentation des prix des produits alimentaires finis.
Par exemple, le prix du chlorure de potassium au Brésil a atteint un niveau historique de 1200 dollars par tonne en 2022. Les conséquences de ce choc ont longtemps été ressenties par les acheteurs internationaux de produits agricoles brésiliens, le prix de certains types de produits alimentaires finis ayant été multiplié par cinq.
Selon les prévisions d’avril de la Banque mondiale, le prix mondial des engrais potassiques devrait baisser en moyenne pour atteindre 475 USD par tonne en 2023 et 425USD par tonne en 2024.Toutefois, les prix des engrais potassiques seront plus élevés en 2023 et 2024 qu’en 2021 (année où les mesures restrictives ont été imposées quant à la potasse biélorusse).
Il convient de rappeler que, selon la Banque mondiale, les prix mondiaux des engrais potassiques s’élevaient à 221 USD par tonne au 1er janvier 2022. Malgré une légère baisse des prix, l’accessibilité financière pour les agriculteurs reste faible.
Les pays les plus démunis souffrent
le plus des sanctions
La part du Belarus sur les marchés africains des engrais potassiques est passée de 41,7% à 2,8% en 2022. Alors qu’en 2021, le Belarus a fourni environ 632 mille tonnes de potasse à 30 pays du continent africain, en 2022, il en a fourni environ 30 mille tonnes à six pays seulement. Des pays comme la Zambie, le Zimbabwe, le Cameroun, le Kenya, la Réunion et la Tanzanie ont été approvisionnés exclusivement en engrais biélorusses. Un certain nombre de pays, dont le Gabon, la Côte d’Ivoire, Madagascar, le Malawi, le Sénégal et la Sierra Leone, ont couvert 50% de leurs besoins en engrais avec de la potasse biélorusse.
Selon nos calculs basés sur les données de la FAO, la quasi-disparition du Belarus de la liste des fournisseurs de potasse en 2022 a entraîné une baisse de 16,1% des rendements céréaliers africains.
En 2023, les livraisons vers l’Afrique s’arrêteront complètement en raison des mesures prises par la Lituanie.
L’incertitude largement répandue parmi les acteurs du marché de la potasse et des secteurs connexes concernant les livraisons d’engrais potassiques en provenance du Belarus risque d’avoir des conséquences désastreuses sur les chaînes d’approvisionnement agricoles et la sécurité alimentaire dans le monde entier.
La pénurie de potasse sur le marché international
ne peut pas êtrerésolue à court terme
Il est difficile d’augmenter rapidement la production actuelle des producteurs existants tandis que l’arrivée de «nouveaux acteurs» implique des coûts financiers et temporels considérables. La construction d’une nouvelle mine prend au moins 5 à 7 ans entre la prise de décision et la première tonne produite.
Ainsi, si la crise alimentaire actuelle est liée à un manque d’accès aux engrais, dans les années à venir, elle pourrait être liée à une pénurie de nourriture. C’est ce qu’a déclaré à plusieurs reprises le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres.
Il ne faut pas oublier que la population mondiale continuera à augmenter. Selon les experts de l’ONU, la population mondiale augmentera de près de 2 milliards de personnes au cours des 30 prochaines années, passant de 8 milliards actuellement à 9,7 milliards en2050, atteingnant probablement un pic de près de 10,4 milliards de personnes au milieu des années 2080.
Avec la croissance de la population mondiale, la consommation de potasse continuera à augmenter en raison de la diminution et de l’appauvrissement des terres cultivables et de l’augmentation du revenu disponible dans les pays en développement. Cela entraînera un déficit dans l’approvisionnement mondial en engrais potassiques.
La Biélorussie a toujours contribué, de manière significative, à la sécurité alimentaire mondiale, mais les mesures coercitives unilatérales illégales prises à son encontre poussent les habitants des pays vulnérables au bord de la famine et entraînent l’insécurité alimentaire dans les pays qui mettent en place de telles mesures.
Or, la Biélorussie appelle à nouveau à tirer profit du potentiel des Nations unies pour que la Lituanie renonce aux manipulations politiques et à l’abus de sa position de transit et revienne au respect de ses obligations internationales.
Nous demandons le rejet des mesures coercitives unilatérales qui contreviennent non seulement aux obligations internationales, y compris dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, mais également aux dispositions de la Charte des Nations unies et aux résolutions s’y référant de l’Assemblée générale des Nations unies. •
1 https://www.wto.org/english/news_e/news22_e/igo_14nov22_e.pdf
2 https://www.ifpri.org/blog/how-sanctions-russia-and-belarus-are-impacting-exports-agricultural-products-and-fertilizer
3 https://blogs.worldbank.org/opendata/fertilizer-prices-ease-affordability-and-availability-issues-linger
4 https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=E%2FC.12%2FLTU%2FCO% 2F3&Lang=en
(Traduction Horizons et débats)
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