Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) réclame le cessez-le-feu immédiat et l’accès sans entraves de l’aide humanitaire

Le dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a déclaré qu’il compatissait à la colère, le deuil et la terreur de la population israélienne suite aux barbares atrocités perpétrées par le Hamas et d’autres groupes armés le 7 octobre 2023 tout comme à ceux des habitants de la bande de Gaza, qui ont déjà souffert du blocus pendant 16 ans et doivent maintenant endurer la destruction de leurs familles et de leurs maisons. «La situation sur place est indescriptible. Les couloirs des hôpitaux sont encombrés de blessés, de malades et de mourants, les morgues sont bondées et les interventions chirurgicales sont pratiquées sans anesthésie. Des milliers de personnes déplacées sont hébergées dans des hôpitaux ou entassées dans des écoles surpeuplées, cherchant désespérément de la nourriture et de l’eau. Il y a eu plus de 10800 personnes tuées dans la bande de Gaza, dont soixante-dix pour cent étaient des femmes et des enfants», a-t-il déclaré. «A Gaza, un enfant est tué toutes les dix minutes en moyenne.»
    Il a rappelé qu’actuellement 1,5 million de personnes fuyant le conflit étaient à la recherche d’un abri où que ce soit, mais que «personne, nulle part, ne se trouvait en sécurité».
    Comme il l’a souligné, le dramatique surpeuplement accroit les risques de diarrhée, de maladies respiratoires et d’infections cutanées. L’OMS et ses partenaires sont présents dans la bande de Gaza pour assister le personnel de santé qui fait de son mieux dans des conditions inimaginables. Outre la prise en charge de 27000 blessés, dont beaucoup sont en danger de mort, le personnel médical tente de répondre aux besoins sanitaires ordinaires de plus de 2 millions de personnes. Chaque jour, la bande de Gaza voit naître plus de 180 enfants, 9000 patients y reçoivent un traitement contre le cancer et 350000 autres y souffrent de diabète, de maladies cardiaques et d’hypertension.
    Comme l’indique son dirigeant, l’OMS a, depuis le 7 octobre, répertorié plus de 250 attaques contre des établissements de santé dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, de même que 25 attaques contre des établissements de santé en Israël. La semaine passée, l’OMS avait relevé cinq attaques contre autant d’hôpitaux dans la même journée. Rien que dans les dernières 48 heures, quatre hôpitaux ont été mis hors service. La moitié des 36 hôpitaux de la bande de Gaza et les deux tiers de ses centres de soins de santé premiers soins sont totalement hors service, tandis que les autres tournent bien au-delà de leurs capacités. «Le système de santé est à genoux, et on continue malgré tout d’assurer des soins qui peuvent sauver des vies. La meilleure façon de soutenir le personnel de santé et les patients est de leur fournir les moyens nécessaires – médicaments, équipement médical et carburant pour les générateurs des hôpitaux.»
    L’OMS a fait partie du premier convoi d’aide entré le 21 octobre dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah et a depuis lors livré 63 tonnes d’équipement médical spécialisé et de fournitures, ce qui malheureusement est loin de couvrir l’ampleur des besoins. Avant le 7 octobre, il y avait une moyenne journalière de 500 camions de produits de première nécessité qui entraient dans la bande de Gaza; depuis le 21 octobre, ce chiffre est tombé à 650 au total.

Le directeur général de l’OMS a demandé un accord de libre accès pour l’acheminement de l’aide humanitaire à la population civile de Gaza, ainsi que la libération des otages par le Hamas et le rétablissement de l’approvisionnement en électricité, en eau et en carburant par Israël. Il a en outre appelé à un cessez-le-feu et au respect du droit humanitaire international par les deux parties en présence. •

Source: https://press.un.org/en/2023/sc15487.doc.html  du 10/11/23

Traduction de l’anglais Horizons et débats