Courrier aux lecteurs

Défendre la neutralité – un acte subversif?

Un petit magazine suisse sérieux (Horizons et débats) publiant des articles, des interviews et des reportages différenciés et bien documentés (contrairement à la monotonie sans aucune alternative des médias grand public) est actuellement l’objet d’une surveillance du Service de renseignement de laConfédération (SRC). En gros Horizons et débats serait infiltré et manipulé par les Russes, lesquels tenteraient ainsi de peser sur les résultats des élections en Suisse! Ce grotesque soupçon repose sur l’interview, publiée par Horizons et débats, d’un ancien colonel américain des marines et inspecteur des armes auprès de l’ONU, Scott Ritter, qui aurait au passage souligné l’importance de la neutralité suisse. Face à ce genre d’accusations totalement fantaisistes, on doit se poser des questions sur le bien-fondé de leur raisonnement.
   Cependant, il faut prendre au sérieux cette grossière atteinte à la liberté de la presse. Il est extrêmement inquiétant que le SRC prenne excuse de ce genre d’espionnage en se basant sur le fait que l’interview se prononçait en faveur de la neutralité suisse, une position officielle qui aurait pu jouer un rôle important et salutaire dans le règlement potentiel du catstrophique conflit en Ukraine.
    Apparemment, le SRC considère notre neutralité armée (qui, à plusieurs reprises, a fait ses preuves au cours de l’histoire), comme un problème dans ce grave conflit international. Si tel est le cas, il en découle que le Conseil fédéral, et en particulier la cheffe du SRC, Madame Viola Amherd, considère la neutralité étant devenue politiquement inadéquate. Madame Amherd se rapprocherait-elle donc de Wolfgang Schäuble, ancien président du groupe parlementaire CDU, insinuant que prendre une position neutre dans le conflit ukrainien serait condamnable?
    Ce faisant, Mme Amherd et, avec elle, le SRC, enfreignent de manière flagrante le droit constitutionnel suisse. En outre, on peut reprocher au SRC d’autres violations du droit constitutionnel, car son action se trouve en contradiction avec la liberté d’opinion et d’information ainsi qu’avec la liberté des médias, garanties par la Constitution fédérale suisse dans les articles 16 et 17.
    Je ne suis pas seul à estimer qu’il s’agit là, de la part du SRC, de violations graves et flagrantes du droit fédéral en vigueur, et qu’elles sont inacceptables. Le scandale des fiches des années 80 est toujours présent dans les mémoires des gens de ma génération et il est peu probable que le SRC souhaite le reproduire. Nous exigeons donc du SRC que ces fiches soient définitivement effacées et qu’il tire les conséquences de ces violations du droit constitutionnel. Dans le cas contraire, le public devra en être informé.

Dr. med. Daniel Güntert, Wattwil (SG)

(Traduction Horizons et débats)


La liberté d’opinion n’est plus garantie

La mission des médias consiste  à rendre compte des événements d’intérêt public, en toute neutralité et suite à une analyse et une recherche approfondies, face à la gamme d’opinions diverses. Ce type de journalisme devient rare. On préfère répandre la bouillie uniforme du politiquement acceptable, suivant le vieil adage: «goutte à goutte, l’eau creuse la pierre». Celui qui ne s’y conforme pas est aussitôt l’objet de diffamation.

C’est ce qui s’est passé récemment avec un bimensuel suisse indépendant et particulièrement sérieux – ainsi que l’a décrit ChristophMörgeli dans les colonnes de l’hebdomadaire Die Weltwoche. On a affaire à un procédé extrêmement effronté et scandaleux. Le journal sus-mentionné se trouve donc surveillé officiellement pour avoir offert un cadre à ceux qui s’engagent en faveur de la neutralité. Il semble qu’il a été choisi, à titre d’exemple, pour montrer que dorénavant, ceux qui persisteront à continuer leur voie indépendante devront s’attendre à des diffcultés. Le Service de renseignement de laConfédération (SRC), et donc sa cheffe, la conseillère fédérale ViolaAmherd, y sont directement impliqués. Ce qui se déroule ici est anticonstitutionnel et scandaleux. Il est embarrassant de devoir rappeler l’article 16 de la Constitution fédérale suisse, garantissant la liberté d’opinion et d’information, ainsi que l’article 17 protégeant celle des médias. Je vous demande, Mme Amherd, de corriger immédiatement cette infraction anticonstitutionnelle grave et de veiller à ce qu’elle ne se reproduise plus.

Dr. med. Silvia Güntert, Bazenheid (SG)

(Traduction Horizons et débats)

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