par Cara Marianna*
Essaie de te rappeler que ce à quoi ils croient et ce qu’ils font, ce donc qui te fait souffrir ne fait pas preuve de ton infériorité mais de leur perte de ce qui est humain.
James Baldwin, The Fire Next Time, 1963
30 juin 2024. Samia, dont je n’avais pas encore fait connaissance m’a envoyé un taxi pour me chercher à mon hôtel. J’y monte près de la terrasse du Centre Notre Dame, lieu de rencontres chrétien en face de la Porte Nouvelle – une des sept entrées principales de la vieille ville de Jérusalem.
Nous roulons vers le nord à travers un labyrinthe de ruelles étroites et densément peuplées de Jérusalem Est où vivent la plupart des Arabes de la ville. Le conducteur, homme aimable, a profité de l’occasion pour réactiver son anglais et pour m’enseigner quelques mots en arabe. Le vieux taxi est sans climatisation ce qui fait que de cette fin de matinée la chaleur s’impose fortement.
J’envoie un SMS à Samia depuis la voiture pour lui dire que je suis en route. A mon arrivée, je me trouve face à une agréable maison de classe moyenne sans étage. L’assistante, une jolie jeune dame, se présente à l’entrée. Elle me conduit dans la pièce de séjour où mon hôtesse se trouve assise dans un fauteuil à grand dossier élégant, un pied sur un tabouret rembourré, sa canne appuyée contre une chaise à côté – toute resplendissante comme une oasis de fraîcheur accueillante. Mon regard s’arrête un moment sur les murs couverts de photos de famille. Une photo en noir et blanc d’un homme d’une belle apparence, d’âge moyen, attire mon regard – le mari de Samia, décédé comme je l’apprends par la suite.
Hospitalité arabe
Nous nous présentons donc. Samia a un visage intelligent et aimable au sourire chaleureux et avec une magnifique chevelure aux reflets argentés. Aussitôt je me sens à l’aise avec elle. Installée moi aussi confortablement, une jeune femme apporte un plateau, le posant devant moi sur une petite table basse. Elle y pose la théière et plusieurs assiettes en porcelaine où se trouvent empilés des gâteaux et des pains à la cannelle.
Voilà donc mon introduction auprès de Samia Naser Khoury en pleine hospitalité arabe. Lorsque j’ai planifié mon voyage en Palestine j’ai été en contact par e-mail avec John Whitbeck. Whitbeck est un avocat actif sur le plan international habitant Paris. Il a été le conseiller juridique de l’équipe palestinienne des négociations au Caire en avril/mai 1994, ensuite également au sommet de Camp David en l’an 2000. Il est familier avec toute la panoplie des familles et personnalités dans la Palestine entière; c’est lui qui m’a proposé de rencontrer Samia, la désignant, de manière très respectueuse, comme la «Grand-mère» de la Palestine. Grand-mère. Combien de personnes chez nous s’expriment par ce mot avec beaucoup de respect.
J’étais arrivé d’Europe, peu de jours auparavant. C’était ma première rencontre avec une personnalité arabe palestinienne de confession chrétienne. Je ne disposais alors d’aucune idée sur les questions à lui posser. Je lui ai donc expliqué que j’étais venue en Palestine pour rencontrer des Palestiniens, pour les écouter, les entendre parler des événements de leur vie sous l’occupation israélienne. Pour apprendre d’eux ce qu’étaient leurs espoirs et leurs attentes pour leur patrie. Dans les pays occidentaux, les hommes et les femmes ne savent que très peu sur la Palestine ou les Palestiniens dont certains vont jusqu’à leur nier l’appartenance au genre humain. J’étais venue pour mieux m’indigner, pour contrecarrer mes attitudes de mutisme, pour observer et mieux entendre.
Une des sucreries offertes était une délicatesse appelée «ma’amoul», très appréciée dans le monde arabe, et que j’ignorais en ce moment. Cette même friandise, je devais la retrouver ailleurs, plus tard, dans la vieille ville de Al Khalil, le nom d’origine de Hebron, dans une situation tout à fait différente. Mais c’est une autre histoire, à raconter pour une autre fois. Quant aux sucreries si appétissantes se trouvant devant moi, elles avaient été préparées à l’occasion de la fête de Pâques, quelques jours avant.
La famille de Samia est ancrée
en Palestine de très longue date
Nous sirotons donc le thé en nous présentant mutuellement de façon détaillée au cours d’un dialogue vif. Et pendant que Samia déroule devant mes yeux son histoire plus qu’agitée, je me rends tout à coup compte – à la fois choquée et pleine de gratitude, – qu’avec mon interlocutrice de 91 ans, j’avais affaire à un des témoins ayant vécu la Nakba. La Nakba, la catastrophe, comme les Palestiniens ont appelé la campagne des Israéliens, à la fin des années 1940, de l’expulsion de leur propre pays.
Je me baisse donc sur mon journal et je note le plus vite que possible. Les Nasers, c’est ce que j’apprends, sont une très grande famille d’éminents Palestiniens dont les femmes sont toutes aussi brillantes et influentes que leurs maris. Nabiba Naser, tante de Samia, a fondé, en 1924, une école pour jeunes filles qui devait se transformer plus tard dans la plus importante Haute École en Jordanie occidentale, l’Université de Birzeit.
La sœur de Samia, Rima Tarazi, dont je devais faire la connaissance en fin de mon séjour en Cisjordanie, est une compositrice palestinienne très reconnue, tandis que sa cousine Sumaya Farhat-Naser est une activiste pour la paix et écrivaine qui voyage à travers l’Europe tenant infatigablement des conférences sur la lutte des Palestiniens pour la liberté et la justice. Un autre de ses proches, son cousin Kamal Naser, écrivain palestinien très apprécié, a été assassiné en 1973 par les forces spéciales Israéliennes au Liban. Il y a une dizaine d’années, Samia a publié ses mémoires avec le titre «Reflexions from Palestine. A journey of Hope (Voyage vers l’espoir).
En 1948, Samia avait 15 ans alors, la famille vivait dans le village de Birzeit, au nord de Al-Bireh et de Ramallah. Samia a été inscrite à l’école par sa tante, son père y a enseigné jusqu’à sa retraite, cela après une longue carrière professionnelle.
Un juillet 1948 fatidique
Ce que Samia, alors adolescente, a vécu en juillet 1948, donc à la Nakba, la Samia «grand-mère», en face de moi, le raconte en ces paroles:
«C’était en juillet, je crois, et il faisait très chaud. J’étais assise sur une terrasse à l’ombre d’un olivier et je lisais. Lorsque j’ai levé mon regard je voyais une longue file d’êtres humains s’approchant du village. A ce moment, je n’avais aucune idée ce qui se déroulait devant moi. J’ai couru vers le bas de la colline pour savoir ce qui se passait. Il faisait chaud, c’était au milieu de l’été et ces gens étaient déjà en route depuis des jours.
Samia s’arrête un moment pour ensuite expliquer que ceux qui étaient en route vers Birzeit étaient victimes de la Nakba. «C’étaient des réfugiés, expulsés des deux villes, Lydda et Ramle, là où se trouve aujourd’hui l’aéroport Ben Gourion. Ils ont été chassés de leurs maisons avec des armes d’assaut. On leur a pris tout ce qu’ils avaient sur eux, l’argent, des bijoux, tout, et on les a forcés de quitter leurs demeures à pied. Ben Gourion a été interrogé par nos gens: «Mais qu’allons-nous faire de tous ces gens?» Il n’a pas répondu, se bornant à faire un geste indécis. Ma tante a ouvert la cave à provisions de l’école et a approvisionné de nourriture tous ces êtres humains. Ils avaient été en route pendant des jours sans avoir eu à manger. En ce temps, nous faisions de sorte de pouvoir donner un repas à chacun qui passait par chez nous. A l’école les élèves venant de partout étaient logés, de Jaffa et Haïfa. Ils ont été renvoyés chez eux. Un garçon était de la Galilée. Il restait à l’école jusqu’à ce que la Croix Rouge l’ait ramené chez lui.
Après ces scènes d’Histoire vécue, Samia est restée assise, se taisant pendant un long moment. Dans ce calme, je les voyais devant mes yeux, ces longues colonnes d’êtres humains en fuite ne sachant pas où aller. Et ensuite comme si elle avait deviné mes pensées, elle dit, avec une profonde tristesse dans sa voix: «Ces images – elles ne me quitteront jamais.»
Après m’être renseignée plus amplement sur ces événements, j’ ajoute quelques faits de façon sobre. L’attaque israélienne sur les deux villes mentionnées par Samia avait commencé au cours de la deuxième semaine de 1948, deux mois après l’autoproclamation d’Israël en Etat souverain. Lydda fut donc la première ville palestinienne à être bombardée. Lorsque les forces armées israéliennes ont finalement pénétré dans la ville, les combattants résistants – mal armés et peu ou pas formés du tout – se sont retirés dans la Mosquée Dahamish au centre-ville. Là ils ont vite été maîtrisés et forcés de se rendre. Dans cette mosquée (dans leur sainte maison destinée, comme tout lieu sacré, à offrir du refuge aux attaques) ils ont promptement été massacrés.
Dés-arabisation du pays palestinien
Des troupes israéliennes ont fait assaut sur Lydda dans une course meurtrière. Lorsqu’ils eurent terminé, les familles eurent à se plaindre d’un massacre de 426 hommes, femmes et enfants – dont 176 dans la mosquée. En début de 1948, la première semaine de janvier – Ben Gourion et ses camarades, tous des juifs européens de renom mais en même temps fanatisés par des concepts racistes et désignés à surveiller la «dés-arabisation» du pays palestinien ont décidé de ne pas faire de différence entre hommes, femmes et enfants. Ce choix inhumain est encore en vigueur aujourd’hui, plus particulièrement dans la Bande de Gaza où s’entassent toujours des cadavres de femmes et d’enfants. Au moment des crimes relatés à Lydda, les soldats juifs ont vite débarrassé la ville de la population autochtone. Les habitants ont été chassés de leurs maisons au milieu de la nuit. Tout leur a été pris, à part les habits qu’ils portaient sur leur corps. Les femmes ont été attaquées, de façon ciblée, pour leurs bijoux. Les soldats les ont contraintes à se rendre en direction de Ramle à 50 kilomètres de distance, à pied, sans nourriture et sans eau. Ensuite, leurs maisons ont été pillées.
L’attaque sur Ramle a commencé le 12 juillet. Le 14 juillet, les troupes juives ont pénétré dans la ville et ont commencé la liquidation en arrêtant des milliers de civils, forçant ceux qui n’avaient pas été arrêtés de fuir vers l’ouest, à pied. Ensuite ils ont pillé tout ce qui est resté – maisons, églises, mosquées. Rien n’a été épargné. Les ordres d’expulsion pour les deux villes ont été signés par personne d’autre que Yitzak Rabin, le futur Premier-ministre israélien et Prix Nobel. C’est également lui qui a dirigé les opérations militaires. Ce fut donc cette brutalité-là de laquelle fuyaient, paniqués, les hommes et les femmes que Samia avait vu en cette journée d’été dans l’ombre de son olivier, le convoi des misérables dont les images se sont imprimées dans son cerveau et son cœur pour toujours.
L’opération de nettoyage ethnique de Lydda et Ramle ont été une des plus grandes opérations d’expulsion contre la population civile palestinienne, et cela en un temps «record». Entre 50000 et 70000 êtres humains ont été forcés de s’enfuir. Beaucoup de gens pendant cette marche forcée – appelée aussi la Marche de la mort de Lydda – sont morts d’épuisement et de chaleur. Les Juifs, immigrés dans le nouvel Etat d’Israël, se sont installés dans les maisons abandonnées – politiques devant assurer que les Palestiniens ne reviendraient plus jamais! Lydda et Ramle se trouvaient dans la région qui, d’après la loi internationale, faisait partie de l’Etat arabe de Palestine. Mais Ben Gourion s’est servi de chaque occasion pour s’accaparer des terres supplémentaires dépassant celles préservées par l’ONU au nouvel Etat d’Israël – 56 pourcent de la Palestine. Mais lorsque les milices sionistes et la nouvelle armée israélienne sont venues à bout avec leur Nakba, 78 pourcent du pays de Palestine furent revendiqués par Israël – en flagrante violation de la résolution 181 de l’ONU.
Les contacts que j’ai pu établir pendant mon voyage en Cisjordanie m’ont rappelé avec amertume combien peu de choses ont changé depuis ce que Samia les a décrites lors de notre conversation. Pendant la Nakba, des milices juives se sont infiltrées dans les villes palestiniennes plaçant des charges de dynamite aux maisons et les faisant exploser pendant que les habitants dormaient, procédé d’extrême brutalité qui a coûté la vie à beaucoup de victimes civiles, avant tout des femmes et des enfants.
Ils ont été nombreux à affirmer, dans mes entretiens, que ces cauchemars se répétaient toujours. Exactement de la même façon, me dirent-ils, manifestement par routine, les troupes d’occupation israéliennes font des razzias au milieu de la nuit pour causer le maximum de peur et d’horreur. «Tout cela est identique à ce que nous vivons à Gaza.» Et tous mes interlocuteurs sont unanimes à constater que l’agression augmentera dans la Cisjordanie – si elle n’a pas augmenté déjà.
Destruction délibérée
de la coexistence paisible établie
La Nakba était donc un champ de test pour les stratégies et les mesures qu’Israël utilisera pour imposer son occupation et la colonisation du pays palestinien. Il est établi que ce qui, en décembre 1947, a commencé là-bas a été poursuivi sans interruption et que c’est ce que nous vivons aujourd’hui dans la Bande de Gaza ainsi qu’en Cisjordanie. Dès le début, le projet d’Israël n’était rien d’autre que l’épuration ethnique, froidement calculée et réfléchie – leur stratégie donc.
Le sionisme a, pour le dire clairement, détruit le monde de Samia – un monde séculaire, multiethnique et multi religieux dans lequel, pendant des siècles, les ethnies et les religions ont vécu paisiblement les unes à côté des autres, même lorsque plusieurs empires dans leur entourage sont élevés et et ont chuté.
Samia le confirme en ces termes: «Avant 1948, la Palestine était séculaire. Nous avions des voisins juifs. On ne pouvait pas reconnaître qui était musulman ou qui juif. Avant 1948, il n’y avait pas de fanatisme. Il n’y avait pas d’ordres vestimentaires. Ce sont les puissances coloniales qui ont tout détruit. Ils ont divisé le pays ainsi que ses religions pour mieux le coloniser.
Une description émouvante de la destruction de Lydda et de Ramle se trouve, entre autres, dans le livre d’Ilan Pappé «L’épuration ethnique de la Palestine» (2024, voir cette édition, page 1 et 2).
La dés-arabisation et ensuite l’emprise de la Palestine pour la rendre juive a été planifiée de longue date n’attendant que les conditions propices à la besogne. Sans en être conscient et même d’en avoir l’intention, le plan de division des Nations Unies a donné le feu vert auquel Ben Gourion s’attendait.
En écoutant Samia, comme l’un des rares témoins ayant survécu à la Nakba et ses suites, il m’a semblé partiellement tragique de me rappeler le fait que des générations d’enfants américano-juives et israéliens ont grandi dans leur jardins d’enfants avec une narration historique complètement fausse, les faisant croire que le pays de Palestine était «terre vague» et démunie de toute population autochtone lorsque les juifs européens commencèrent à «la coloniser». Sans base faitière, on leur a aussi appris qu’Israël aurait ensuite mené une guerre héroïque pour son indépendance pendant qu’en réalité, les pères fondateurs d’Israël ont chassé les Palestiniens de leur patrie par des actes de violence inimaginables. Cette histoire a été intentionnellement effacée de la conscience israélienne. Ce genre de falsification historique inspire une peur profonde pour les Arabes porteuse de haine. Les Palestiniens en sont entièrement conscients. «Aux enfants israéliens ils disent que les arabes les tueront», dit Samia. Le plan scolaire dans les écoles israéliennes est un système de lavage de cerveaux pour les enfants et pour toute la population en Israël et celle à l’Ouest.
Endoctrinement de la jeunesse israélienne
Ce processus d’endoctrinement mine toute chance pour une paix sensée, parce que les Israéliens – et tout comme leurs souteneurs américains – ne sont pas capables de voir la réalité et de la comprendre telle qu’elle en vérité. Ils ne connaissent même pas leur propre histoire nationale chargée de mythes et de mensonges.
Tout cela se pose comme du plomb sur les espoirs des Palestiniens, tant que je les ai perçus. Ils sont conscients qu’ils ont affaire à des acteurs irrationnels – deux nations qui se fient uniquement à la violence brutale pour imposer leur volonté. J’ai été surprise de souvent entendre la génération des Palestiniens commenter, avec une consternation authentique, le comportement d’Israël et des Etats Unis. Ils ont très souvent varié la question: «Mais pourquoi commettent-ils te telles atrocités?», Ajoutant celle-ci: «Mais qui de vous se comporterait de la sorte?»
Beaucoup des jeunes Palestiniens que j’ai rencontrés cessent de vouloir comprendre, me semble-t-il. Ils savent que c’est irrationnel de chercher «de la logique» dans la politique extérieure d’Israël et des Etats-Unis, pour eux, elle dépasse de loin les impératifs dictés par le désir impérial de vaincre. En plus, ils se sentent complètement trahis par les Autorités palestiniennes d’autonomie et par le Fatah.
J’ai eu plusieurs fois l’occasion d’observer les soldats IDF aux points de contrôle cisjordaniens ainsi que de leur parler. Ils me font l’impression de me trouver face à des enfants totalement ignorants et apeurés. Ils sont souvent jeunes, armés jusqu’aux dents, arrogants et peureux en même temps. A mon avis, il n’y a pas de combinaison plus dangereuse. Ce sont eux qui exercent le pouvoir sur la vie ou la mort des Palestiniens.
Ma surprise toujours présente s’est amoindrie avec ce que j’ai appris. C’est avec une certaine véhémence que Samia parle de ces thèmes, avec des subtilités lors de ses analyses des relations entre Tel Aviv et Washington. Elle a dit entre autre: «Israël est considéré être l’avant-poste des Etats-Unis au Proche Orient, mais en effet, c’est Israël le chef.» Et d’ajouter que personne n’a le courage de dire à Israël: «Arrêtez enfin! Non pas de cette façon!» Et c’est surtout le cas avec les puissances coloniales qui ont fait naître Israël.
Etre du bon ou du mauvais côté
de l’Histoire: une question de conscience
Les Palestiniens font méticuleusement attention à ce qui se passe dans le monde: c’est ce que j’ai constaté partout. Et ils savent, même si beaucoup d’autres ne le savent pas, que la situation change lentement à leur avantage. C’est un signe des temps actuels : il existe dorénavant des plans d’études et des sections universitaires consacrés au problème de la Palestine dans les universités internationales, ce qui a contribué à un combat pour les droits et la liberté des Palestiniens ayant gagné d’ampleur. Beaucoup de jeunes juifs refusent de plus en plus le sionisme et soutiennent activement les droits des Palestiniens, surtout aux Etats-Unis. Ce sont des développements significatifs. Une circonstance est encore plus importante: un Etat se fondant sur un génocide manque cruellement de stabilité mentale ce qui fait, entre autres, que beaucoup de Palestiniens croient que l’existence de l’Etat d’Israël est un projet provisoire.
Avant tout, les Palestiniens ont prouvé qu’ils sont résistants – et cela d’une manière créative. Ils font de la résistance contre l’occupation et contre extinction. Ils n’ont pas disparu. Les Israéliens le savent aussi, même inconsciemment, que la question consiste en partie dans une question de persévérance. Les Israéliens savent qu’Israël est fragile, ce qui explique une grande partie de leur comportement et aussi leur besoin autrement inexplicable de confirmer toujours le droit à l’existence d’Israël.
Je peux faire une erreur mais je suis arrivée à la conviction que beaucoup d’Israéliens comprennent aujourd’hui le point central: que l’existence de l’Etat d’Israël est profondément illégitime. Cette déchirure psychique de l’individu et de la société incite la politique de violence israélienne de l’accélération, de la mainmise et de la colonisation dans la Cisjordanie.
Tous les Etats d’apartheid s’effondrent un jour. Est-ce qu’Israël entraînera les USA dans sa chute? Samia répond à cette question sans que je la pose. Elle dit: «Israël sera la perte (la ruine) des USA». Il sera trop tard lorsque les Etats-Unis se réveilleront, enfin – si toutefois ils se réveillent!» •
(Traduction Horizons et débats)
* Cara Marianna est auteur et coéditrice de The Floutist, un bulletin d’information en ligne qu’elle publie avec son mari Patrick Lawrence (https://thefloutist.substack.com/ ). Cara Marianna publie sa propre newsletter intitulée Winter Wheat (https://winterwheat.substack.com/ ). Elle est artiste et titulaire d’un doctorat en études américaines. Au printemps 2024, elle s’est rendue en Palestine et a commencé sa série «Voix de Palestine». Soutenez son travail en vous abonnant à Winter Wheat ou en faisant un don (paypal).
Contact:winterwheat7@gmail.com.
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