Courrier au lecteurs

La Suisse a besoin de confirmer sa neutralité – sans ambages

La situation dans le monde aurait vraiment changé de façon dramatique avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine? Depuis février 2022 seulement? Depuis les années 1990, toute une série de guerres ont été menées (Serbie, Afghanistan, 2e et 3e guerre en Iraq, en Libye, en Syrie) qui auraient toutes dû, sans exceptions, nous secouer, depuis longtemps donc déjà! Pourtant, depuis la guerre en Ukraine, pour nous Suisses la situation a effectivement changé de manière dramatique, parce que la Suisse – au contraire de ses habitudes – s’était rangée très rapidement pour un côté engagé dans un conflit militaire. Quatre jours après le début de la guerre, le 24février 2022, elle avait adopté, sans les considérer même, toutes les sanctions de l’UE contre la Russie, pour ainsi quitter définitivement le sol de sa neutralité. Cela fut un choc pour beaucoup de Suisses qui n’en revinrent plus.
    Pourquoi a-t-on pris parti si rapidement, au lieu d’opter pour la médiation, la compréhension des partis du conflit et les efforts en faveur de la paix? Les sanctions avaient été justifiées par la présumée «solidarité avec les Etats occidentaux». Où en restaient nos sanctions et notre solidarité lorsque d’autres peuples avaient été attaqués?Par le positionnement du Conseil fédéral la population est mise sous tutelle. Dans notre tradition, c’est nous, les citoyens, que nous nous formons une opinion nous-mêmes, tandis que  le gouvernement, l’instance exécutive responsable devant le souverain, est obligé de rester dans la réserve.
    C’est une bonne chose que nous puissions bientôt voter sur l’initiative sur la neutralité, largement soutenue politiquement (www.neutralite.oui.ch), préconisant que la neutralité soit inscrite plus clairement dans la constitution suisse: Tout d’abord en abolissant «les sanctions» nous octroyées, surtout dans les cas où elles représentent une mesure belliciste orientée vers la population d’un pays considéré comme ennemi, ceci pourtant, selon le texte de l’initiative, «à l’exception des sanctions par l’ONU», donc provenant du Conseil de sécurité par sa décision univoque. Autre point décisif de l’initiative: elle interdit toute «adhésion à des alliances militaires et de défense». La Suisse rendra à dispostion sa neutralité pour contribuer à résoudre des conflits restant «à disposition comme médiatrice». Une évolution vers davantage de paix dans le monde implique que la Suisse se concentre à nouveau sur des valeurs comme l’attitude de non-partialité, la protection des droits de tous les êtres humains et la médiation entre les adversaires. Elle ne devrait pas s’affilier à un bloc de pouvoir, car le faisant elle trahirait son indépendance et son identité.
    L’ancienne ministre des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, reproche à la politique actuelle suisse une double moralité et ainsi de l’ambiguïté. Il faudra donc se prononcer à nouveau en faveur du principe  selon lequel la Suisse est et reste neutre. Ce qui exclura toute tentative de s’approcher à l’OTAN par la porte arrière.

Monika Fry, Trimmis

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