Se préparer à la guerre, un nouveau «way of life»

par Helmut Scheben*

L’UE conseille à ses citoyens de se consti-tuer des provisions d’urgence, une guerre avec la Russie n’étant pas à exclure. On estime que cette éventualité pourrait survenir au plus tard vers 2030.
    Ces conseils se basent sur une étude de l’Union européenne, le rapport de l’ancien président finlandais Sauli Niinistö.1 «Preparedness» (se tenir prêt) est le leitmotiv qui revient le plus souvent dans ce rapport. «Nous devons être prêts à tout», a déclaré la Commissaire européenne en charge du dossier, Hadja Lahbib, au Handelsblatt.2 C’est donc là notre nouveau «way of life» signifiant que la préparation à la guerre serait devenue un mode de vie, aussi normal que de se brosser les dents ou passer l’aspirateur tous les jours. Pour les plus âgés d’entre nous, cela résonne comme un air connu.
    «J’ai prévu ce bunker à survie pour six personnes», dit Gerhard Polt, humoriste de cabaret à l’humour caustique et parfois cruel de la fin des années 70, «pour quatre adultes et deux enfants». Quant aux éventuels visiteurs, ils devront malheureusement rester dehors. Dans le mythique pastiche sur les préparatifs de ce fameux scénario d’urgence, ce «Monsieur Biedermann», archétype du Monsieur Tout-le-monde bavarois, aménage son bunker avec le souci du détail d’un fonctionnaire des impôts, combinant la prétendue sécurité avec le confort des années 70. Ainsi, il y aura dans son fief privé contre le cas ultime des jeux de société, mikado et jeu d’échec, ensemble avec des cassettes auditives pour Noël, Mozart et autres. Et d’ajouter: «Nous avons fait carreler les toilettes en bleu saphir, c’est tranquillisant. Quant au filtre à air garanti pur, il va nous coûter un bras il est vrai, mais le magasin nous a garanti que ce modèle empêche les 100% d’odeur de décomposition à pénétrer...»
    L’annonce officielle de la Commission européenne selon laquelle il faudrait sans attendre se préparer à une grande guerre avec la Russie dans un proche avenir est perçue par un large public avec le même stoïcisme qui accompagne les annonces d’embouteillages ou le bulletin météo. On a là affaire à une curieuse banalisation du monstrueux – comparable à la marche vers la catastrophe en guise de promenade dominicale ou de confortable trajet en omnibus jusqu’au terminus «Victoire finale».
    On incite nous autres citoyens à constituer des réserves de secours pour au moins 72 heures. Dans les écoles également, il est prévu d’organiser des formations pour les «situations d’urgence», du même genre sans doute que celui propagé lorsque nous apprenions jadis, à l’école, à poser nos cartables sur nos têtes et à nous abriter sous nos pupitres pour atténuer les effets de la radioactivité en cas de catastrophe nucléaire.
    Dans les années 1970, Franz Josef Degenhard, autre cabarétiste téméraire, chantait, en référence à la Neuvième symphonie de Beethoven, «leuchte uns dann, oh Götterfunke, Funke aus Plutonium!»  (Eclaire nous alors, flamme divine, étincelle du plutonium). Aujourd’hui, des politiciens haut placés exigent que l’Union européenne se dote de l’arme nucléaire. Nous n’aurons pas assez de bombes atomiques, comme il disent.

«Seriez-vous prêt à vous battre pour la Suisse?» –
Comment implanter l’obsession belliciste dans la normalité

«La Russie se prépare à une guerre d’envergure», titre ponctuellement la Sonntagszeitung de l’édition dominicale des éditions TX Group, mettant à notre disposition une réconfortante lecture en fin de semaine. On fait appel à des experts chevronnés: le Bundesnachrichtendienst (BND) allemand, les services secrets lituaniens (VSD), etc. Bruno Kahl, président du BND, distille depuis des mois sa «crainte» que Moscou ne souhaite «tester» l’alliance de l’OTAN en lançant une attaque aplatissant les pays baltes.
    L’idée que «bientôt, la guerre sera omniprésente en Europe» se répand dans l’opinion publique comme une névrose obsessionnelle collective. Les médias se délectent de disposer d’ un sujet porteur tandis que les milieux reconnus du renseignement et de la sécurité armée se perfectionnent dans l’art de leur communiquer leurs «craintes» – tout cela dans le but d’éviter la menaçante super-déflagration idéologique selon laquelle les gens cesseraient d’avoir peur et ne croiraient plus qu’un réarmement puisse résoudre les problèmes.
    Or, les vociférations guerrières ne restent pas sans effet sur l’ensemble du territoire. Dans tous les bistrots, la philosophie de comptoir affirme que Poutine veut écraser l’Europe avec ses chars. Et ce en dépit du fait que l’on ne trouve pas trace de ces affirmations dans les sources russes sérieuses. Ce sont entre-temps même les services de renseignement américains à considérer ce cauchemar construit comme très improbable. Interrogé par un journaliste sur la volonté des Russes de marcher à travers l’Europe, l’envoyé spécial américain Steve Witkoff a répondu, à la sortie de ses entretiens avec Vladimir Poutine: «C’est non, à cent pour cent». Aucune «logique», aussi tordue soit-elle, ne permet de déduire que la Russie s’engagerait dans une guerre avec l’OTAN, c’est-à-dire à se confronter à la fois avec trente-deux Etats européens et nord-américains.
    En vain – nos médias établis évoquent quotidiennement le spectre d’une guerre avec la Russie. On en discute, on l’évoque avec un zèle religieux. «Face à la guerre incontournable – vous battriez-vous pour la Suisse?», demande la Sonntagszeitung, qui nous parle d’un sondage Gallup à partir duquel elle établit un classement de la prédisposition au combat dans différents pays européens. Et la Neue Zürcher Zeitung redouble le même sujet avec son alarmisme ciblé: selon elle, les cadres de la protection civile avertissent qu’ils ne pourront «guère protéger la population suisse en cas de guerre». La «guerre contre les Russes» se trouve en position alarmante du baromètre des préoccupations médiatiques. Ou devrait-on dire, face au hit-parade des sensibilités collectives: «Dans cette folie, il y a pourtant de la méthode» comme Shakespeare fait dire Polonius sur Hamlet.

Deutschlandfunk:
«se préparer à la défense au quotidien»

La Deutschlandfunk (DlF) se sent obligée de préparer le peuple allemand à l’inévitable qui se profile, au même titre que le renouvellement de «coalition de volontaires». Pas un jour ne passe sans que l’on parle de la capacité de résistance au combat. Tôt le matin déjà, j’entends un marine allemand dire que finalement, il sera prêt à tomber au combat. En même temps, on rapporte que l’aviation allemande avait neutralisé un avion de repérage russe.
    Au cours d’une revue hebdomadaire d’actualités de la DlF, on entend des déclarations venant des forces de la Bundeswehr du genre: «J’ai juré de servir fidèlement la République fédérale.» Mêmes échos en provenance de l’armée de l’air, tout comme des chars du bataillon blindé 203 qui doivent être transférés en Lituanie pour y «défendre le flanc Est de l’OTAN». Et depuis une base aérienne près de Cologne, on entend les voix des pilotes destinés à larguer les bombes nucléaires américaines basées à Büchel. L’un d’eux dit qu’on s’entraîne tous les jours parce que «la coopération nucléaire doit être maintenue sans interruption».
    Or, on maintient quotidiennement la pression en faveur d’une guerre contre la Russie, guerre qu’on évoque et décrit dans ce langage cynique d’état-major, ce jargon de technocrate objectif, voire désinvolte. C’est avec cette «compétence», qui frôle en effet la rage, que le concitoyen du bunker représenté par Gerhard Polt affirma que le «coefficient de destruction d’une bombe à hydrogène» dépendait naturellement «de la situation météorologique générale régnante». Tout ce bavardage domine le dicsours officiel comme si 1918 et 1945 n’avaient jamais existé. Comme s’il avait été «les Russes» ayant détruit les grandes villes japonaises avec des bombes atomiques. L’Allemagne doit enfin redevenir «réadaptée au combat», a exigé le ministre allemand de la défense. Tous ceux qui ne croient pas encore que nous nous trouvions en guerre sont instruits par les postions defendues en plublic par l’eurodéputé PPE/CSU Manfred Weber fanfaronnant que l’économie allemande devrait se convertir sans attendre à une «économie de guerre». Klemens Fischer, expert «scientifique» en sécurité de l’université de Cologne, estime cependant que ce n’est pas le bon mot et qu’il vaut mieux s’en tenir à l’expression «économie de la capacité de défense». L’invention d’expressions à effet palliatifs a toujours été la base et le principal vecteur de la propagande. L’endettement sans limite pour nourrir le coucou militaro-industriel installé dans notre nœud ne s’appelle donc pas les fonds de guerre, mais désormais «les fonds spéciaux».

Une classique prophétie auto-réalisatrice

On dirait que la guerre contre la Russie est aussi inéluctable que de répondre par notre «amen» à l’église. Et c’est effectivement le cas: en préparant nos mentalités suffisamment longtemps à la guerre, nous finirons par l’accepter.
    En 1948, Robert K. Merton a décrit le phénomène comme suit dans un article intitulé «The Self-Fulfilling Prophecy» (La prophétie auto-réalisatrice):
    «La prophétie auto-réalisatrice repose à l’origine sur une perception faussée de la situation. Par des mesures y adaptées, elle provoque en public un changement de comportement qui confirme a posteriori la validité de la perception originellement fausse. La validité apparente de la prophétie auto-réalisatrice pérennise donc le règne de l’erreur. Car le prophète invoquera le cours réel des événements en les présentant comme preuve qu’il avait eu raison dès le départ.» Celui qui répète suffisamment longtemps qu’il faut davantage d’armes parce qu’il y aura la guerre, aura besoin d’une guerre pour prouver qu’il fallait des armes. Il n’est donc pas logique mais praticable de souhaiter voir se réaliser ses craintes, afin d’avoir raison à la fin. Car personne ne voudra admettre que «tout cela n’aura servi à rien». Celui qui – à l’instar de l’UE de Bruxelles – génère une dette colossale de 800 milliards d’euros pour alimenter les industries d’armement, devra bientôt prouver au peuple des contribuables que les investissements dans les obusiers blindés étaient plus importants que le sort des retraités ou les soins de santé de nos populations.
    Un gouvernement qui place les préparatifs de guerre au centre de sa réflexion, de son existence et de son économie récoltera la guerre lorsque les graines auront germé. C’est du moins la leçon qu’il fallait retenir dès 1914. L’Allemagne a décidé à elle seule de dépenser un demi-milliard d’euros pour le réarmement. Cela a «électrisé les investisseurs en bourse et fortement agité les marchés financiers», écrit la NZZ dans sa rubrique The Market Daily. Depuis la levée du frein à l’endettement pour les dépenses consacrées à la prétendue défense, les actions des industries d’armement comme Rheinmetall ont doublé de valeur.
    Les armes ne sont pas faites pour la guerre, c’est la guerre qui est faite pour les armes. C’est ainsi que le philosophe Günther Anders l’a formulé de manière lapidaire mais pertinente. Le Pentagone est le plus grand employeur des Etats-Unis. Dans les pays industrialisés occidentaux, on ne trouve plus aucun grand groupe qui ne soit pas impliqué dans l’armement et la guerre par le biais de contrats de plusieurs milliards. Pour faire accepter l’inacceptable, les mêmes initiateurs imposent en public des termes clés comme «politique de sécurité», «préparation à la défense» ou «aide à la reconstruction». Charlie Hebdo, journal satirique, a écrit un jour: «La guerre se termine lorsque les marchands d’armes ont atteint leur quota et que les marchands de béton pensent que c’est à leur tour de dominer la scène.»

Le fantasme de «l’équilibre nucléaire de la terreur»

Seuls ceux qui sont munis d’armes suffisantes ne seront pas attaqués, telle est la doctrine de ceux qui souhaitent se réarmer à des fins dissuasives. Grâce à des quantités d’armements sans limites, il est possible de faire peur à l’ennemi et ainsi d’éviter la guerre. Il existe des centaines d’exemples historiques qui contredisent cette «logique». Les partisans de «l’équilibre de la terreur» négligent volontiers le fait que nous ne vivons plus à l’époque de la bataille navale de Trafalgar. Nous sommes entrés dans un monde où l’intelligence artificielle contrôle déjà en partie nos ordinateurs, s’occupe de notre correspondance et commande elle-même les yaourts destinés à nos réfrigérateurs. Lorsque des «programmes intelligents» décideront à la place de nous-mêmes, en quelques secondes, du moment où le danger et la menace les plus élevés surviendront et où il faudra «agir», le jeu de la dissuasion se transformera en roulette russe. L’«équilibre de la terreur» nucléaire aurait fonctionné pendant la guerre froide, selon le credo des partisans de l’armement. C’est une illusion dangereuse. Nous leur conseillons à tous de lire les enregistrements des discussions à la Maison Blanche pendant les jours d’octobre 1962.3 Ce ne sont pas les connaissances, l’intelligence et la maîtrise rationnelle de la situation qui ont permis d’éviter une guerre nucléaire, mais uniquement le hasard et énormément de chance. Ce n’est que 25 ans plus tard, lorsque les bandes sonores secrètes ont dû être rendues publiques en vertu de la loi américaine sur l’information, que les experts en armement, horrifiés, ont réalisé à quel point le monde avait échappé de peu à une guerre nucléaire en 1962. A l’époque, le récit officiel à destination du peuple était qu’un président intelligent, J.F. Kennedy, avait remporté une grande victoire grâce à son courage et à sa gestion souveraine de la crise.
    Nous savons aujourd’hui que les généraux américains avaient effectué tous les préparatifs pour une attaque nucléaire préventive derrière le dos du Président, qu’ils avaient le doigt sur la gâchette et que l’Union soviétique avait elle aussi déjà déployé des armes nucléaires tactiques à Cuba afin de pouvoir réagir en quelques secondes à l’attaque des Etats-Unis, imminente en effet. Dans cette partie de poker menteur, c’est finalement grâce à des concessions du chef du gouvernement soviétique Nikita Khrouchtchev qu’une troisième guerre mondiale a pu être évitée. Le fait que l’OTAN, dans le cadre du deal, ait retiré discrètement les missiles nucléaires qu’elle avait auparavant placés à proximité de la frontière russe, en Turquie, n’a pas été révélé au grand public. Bertrand Russell, mathématicien, philosophe et prix Nobel de littérature britannique, qui était en contact avec Khrouchtchev, avait alors écrit dans un télégramme au président Kennedy:
    «Je vous prie instamment de répondre à la proposition clé de Khrouchtchev en acceptant un compromis et en retardant suffisamment longtemps les affrontements avec les navires russes pour permettre des rencontres et des négociations. En cas d’échange de tirs, il sera probablement trop tard.»
    Kennedy répondit que, dans sa prise de position, Russell avait omis de mentionner une critique de l’Union soviétique laquelle avait tenté d’installer des missiles à Cuba: «A mon avis, vous feriez mieux de vous concentrer sur les auteurs des cambriolages plutôt que sur ceux qui ont arrêté les cambrioleurs.»4

«C’est nous qui définissons nos lignes rouges,
mais vous, vous n’en avez pas»

La phrase de Kennedy est d’une portée inouïe. Cuba était un pays souverain, et ne se trouvait pas en territoire américain. Il n’était donc pas question d’effraction. Mais Washington était déterminé à empêcher immédiatement, et si nécessaire par le recours à la force militaire, tout déploiement d’armes nucléaires dans sa zone d’influence. Cette stratégie incombe bien entendu à celui qui est le gendarme du monde, mais pas aux Russes, selon la doctrine des alliés de l’OTAN jusqu’à aujourd’hui. Les parallèles en miroir avec le conflit ukrainien ne sont donc pas fortuits, mais reflètent les schémas de pensée des stratèges occidentaux – ils n’ont guère changé depuis 1962. Voilà des dizaines d’années que Moscou a averti qu’elle ne tolérerait pas le déploiement d’armes nucléaires en proximité de ses frontières avec l’Ukraine. Les idéologues de l’OTAN argumentent au contraire que l’Ukraine, en tant qu’Etat souverain, a le droit de s’allier militairement avec qui elle veut. Ils préconisent donc le droit qu’ils ont refusé à l’Etat souverain de Cuba en 1962 ou à l’Etat souverain de Panama en 1989. Les lobbies néoconservateurs américains ont voulu à tout prix intégrer l’Ukraine dans l’OTAN, alors qu’il était prévisible que cela provoquerait une fracture dans la société ukrainienne, divisée culturellement et politiquement, et conduirait à un grave conflit de sécurité avec la Russie.
    Stephen F. Cohen, professeur émérite d’études russes à l’université de Princeton et de New York, a été l’un des nombreux spécialistes de la Russie à indiquer, dès 2015 déjà, que l’escalade devenait plus dangereuse qu’elle ne l’avait jamais été au cours des décennies de la guerre froide, car l’Occident se montrait décidé de ne plus respetcer les lignes rouges de la Fédération russe, redéfinie en son «ennemi» principal, comme Cohen démontre.5
    «Poutine dit: vous franchissez notre ligne rouge. Washington rétorque: il n’y a pas de ligne rouge. Nous sommes les seuls capables d’octroyer des lignes rouges, vous, vous n’en avez pas les capacités. Il vous est impossible d’entretenir de bases militaires au Canada ou au Mexique. Tandis que nous, nous disposons de bases stratégiques à vos frontières, autant que nous voulons.»
    Les mêmes médias qui, «selon les informations de Kiev», annoncent des attaques russes sur l’ouest de l’Ukraine chaque fois que j’allume la radio, ont gardé leur mutisme là-dessus pendant huit ans, de 2014 à 2022, alors qu’ils auraient dû annoncer les attaques militaires quotidiennes et sans merci du gouvernement de Kiev sur l’est de l’Ukraine insurgée. Dans cette guerre, il y a eu et il y a encore de nombreux coupables des deux côtés, et il n’est pas facile de voir où et quand elle a commencé.
    Au printemps 1955, il y a soixante-dix ans que Bertrand Russell publia, ensemble avec Albert Einstein, un mémorandum contre le réarmement, signé par des scientifiques de renom liés aux deux blocs d’antan, les uns de celui de l’Est ainsi que les autres de l’Ouest. Ils y soussignent aux paroles suivantes:
    «Nous devons apprendre à penser autrement. Nous devons cesser de nous demander quelles étapes il faudrait franchir pour soutenir un quelconque groupe favorisé à remporter la victoire militaire; car de telles étapes n’existent plus.» Ces scientifiques étaient en connaissane, à l’époque déjà, des capacités de destruction des armes se développant de façon exponentielle. Ils entrevoyaient déjà les délais d’alerte se réduire sans cesse et ainsi la possibilité croissante de l’apocalypse nucléaire, en confrontant les déciceurs avec cette question que voilà:
    «C’est pourquoi nous vous soumettons la question suivante, une question d’une âpre et inéluctable cruauté: voulons-nous, les êtres humains peuplant ce monde, éliminer vraiment plutôt l’humanité qu’éliminer la guerre? L’humanité refoule ce choix fatal, toujours maintenu par certains par la seule raison qu’il s’avère être si difficile de se débarrasser de la guerre.»

1https://commission.europa.eu/topics/defence/safer-together-path-towards-fully-prepared-union_en
 
2https://www.handelsblatt.com/politik/international/kriegsvorsorge-jeder-haushalt-soll-vorraete-fuer-72-stunden-anlegen/100116087.html 

3 voir Greiner, Bernd. Kuba Krise. 13 Tage im Oktober, 1988
4 Russel, Bertrand. Die Zukunft des Pazifismus. Reclam 2023, p.73
5https://www.youtube.com/watch?v=-pUj3Vqptx8 

Publication originale sur: https://dieschweiz-online.ch  et  https://globalbridge.ch  du 30/03/2025

(Traduction Horizons et débats)


* Helmut Scheben (*1947 à Coblence, Allemagne) a étudié les langues romanes à Mainz, Bonn, Salamanque et Lima. En 1980, il obtient son doctorat. à l’Université de Bonn. De 1980 à 1985, il a travaillé comme reporter d’agence de presse et correspondant pour la presse écrite au Mexique et en Amérique centrale. A partir de 1986, il a été rédacteur en chef de Wochenzeitung (WoZ) à Zurich, de 1993 à 2012 rédacteur et reporter à la télévision suisse SRF, dont 16 ans au ‹Tagesschau›.

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