La Nouvelle fête de Hambach 2018


La Nouvelle fête de Hambach 2018


par Klaudia et Tankred Schaer, Allemagne


En empruntant l’autoroute A 65 en direction du Palatinat, vous apercevez déjà de loin le château de Hambach près de Neustadt sur la Weinstrasse. Une particularité réside dans le grand drapeau noir-rouge-or, montrant de loin que le château de Hambach est un repère de l’histoire nationale allemande. Du 27 au 30 mai 1832, 30 000 participants ont manifesté à la Fête de Hambach pour des objectifs nationaux et démocratiques et ont utilisé pour la première fois un drapeau noir-rouge-or. Il n’y a guère de livre d’histoire sans une photo de la Fête de Hambach.

Après le Congrès de Vienne (1814–1815), la restauration antilibérale régnait en Europe ainsi qu’en Allemagne. Tout mouvement bourgeois de liberté fut réprimé. L’exercice du pouvoir d’Etat par la noblesse devait être assuré, une Constitution nationale fut rejetée. En 1832, le gouvernement bavarois alors en place interdit l’assemblée dans le château et l’accès aux villages environnants fut limité par décret. La police obtint des droits spéciaux pour fermer les tavernes. Un recours fut déposé contre ce règlement et il dut être retiré. Le 27 mai 1832, des gens venus de toutes les régions d’Allemagne entreprirent une marche vers le château, situé à 4 kilomètres de la ville de Neustadt. A 11 heures, 20 000 à 30 000 personnes se trouvaient sur le terrain de la ruine du château. Certains des discours ont été prononcés à plusieurs reprises afin d’être entendus par le plus grand nombre possible de participants.


Rencontre dans un lieu symbolique


Le 5 mai 2018, le Dr. Max Otte, professeur d’économie et consultant en management, a lancé l’invitation à la «Nouvelle fête de Hambach 2018» au même endroit symbolique. Otte est professeur de gestion générale et internationale des entreprises. Il est directeur de l’Institut pour le développement des actifs, créé par lui-même en 2003. Il avait invité d’autres intervenants: Thilo Sarrazin, Imad Karim, Markus Krall, Vera Lengsfeld, Jörg Meuthen, Joachim Starbatty et Willy Wimmer. Peu après la publication de l’événement, il y avait déjà 1200 inscriptions et on a dû stopper la vente, car Otte n’avait pas obtenu l’autorisation des autorités et de l’administration du château pour un plus grand nombre de participants.

Avec son invitation, le professeur Max Otte a consciemment renoué avec la tradition de 1832. Comme Otte l’a expliqué, les Allemands sont à l’heure actuelle tout aussi préoccupés concernant leur pays et leur liberté d’expression qu’ils l’étaient à l’époque. Les orateurs et les participants se sont mis d’accord sur le fait de donner un signal clair pour un renouvellement patriotique, pour la préservation de l’Etat-nation et de l’ordre juridique libre et démocratique.


Au sujet de l’immigration


La conférence a discuté de l’ébranlement des fondements de l’Etat causé par l’immigration clandestine. C’est ainsi que Thilo Sarrazin, membre du Conseil d’administration de la Deutsche Bundesbank jusqu’en 2010 et auteur du best-seller «Deutschland schafft sich ab» [L’Allemagne se supprime elle-même] a souligné l’absence d’ouverture de débat sur la question de l’immigration en Allemagne. Il avait cosigné la «Déclaration commune de 2018» (cf. encadré). Cette explication n’est guère explosive dans les termes, le ton et le contenu. Il aurait pu s’attendre à ce qu’elle soit prise en compte et considérée comme une contribution à la formation de l’opinion sociopolitique. Dans le débat politique empoisonné de l’Allemagne d’aujourd’hui, on est confronté, comme réponse à de telles demandes, à des déclarations de guerre aux signataires par les médias dominants. Dans le cas de M. Sarrazin, cela a culminé dans l’affirmation gratuite qu’il était le précurseur spirituel des nazis d’aujourd’hui. 


Vera Lengsfeld: un manque total de culture politique du débat


Vera Lengsfeld, militante pour les droits civiques et membre de la première chambre du peuple librement élue de la RDA, a également décrit qu’elle est constamment confrontée à des appels exigeant «de ne pas mettre à disposition de podium, de salle à louer, de refuge, de nourriture et de bière» aux dissidents politiques. Des restaurateurs ne se pliant pas à ces exigences ont déjà été poussés «à la ruine sous nos yeux, en Allemagne». Vera Lengsfeld ne voit aucune force antidémocratique chez les signataires de la déclaration commune. En Allemagne, cependant, l’équilibre entre la gauche démocratique et la droite démocratique est abrogé. Les «Antifas [=‹antifascistes›] braillant, frappant et jetant des pierres» sont aujourd’hui des membres bienvenus de l’«Alliance contre la droite». 

L’absence de toute culture de la discussion politique conduit à une division du peuple. Un dialogue factuel est la base de la démocratie. Si les voix non-alignées sur gouvernement sont réprimées de cette manière, il s’agit non seulement d’une violation de la Loi fondamentale, mais aussi d’une menace pour l’existence de l’Etat en soi. Il est particulièrement inquiétant que le gouvernement soutienne les forces menaçant l’opposition politique au sein du pays.


Imad Karim, journaliste de télévision, auteur de films et réalisateur, a décrit sa vision de l’Allemagne en tant qu’émigrant venu du Liban en Allemagne en 1977. Il avait toujours trouvé les Allemands ouverts et amicaux. L’Allemagne en tant que pays se distingue par une société libre, démocratique et ouverte. Sous de grands applaudissements, il a déclaré: «L’Allemagne est le berceau de mes valeurs». Cependant, ces valeurs sont menacées par l’immigration massive et incontrôlée des musulmans. Visiblement ému, il a raconté qu’il y a 39 ans, il s’était déjà rendu au château de Hambach lorsque, enthousiasmé par l’histoire allemande, il s’est mis à la recherche de traces des débuts de l’Allemagne. Karim a appelé à des efforts conjoints pour préserver la communauté de valeurs en Allemagne.


Pour la préservation de l’Etat-nation


Vera Lengsfeld, le professeur Jörg Meuthen et Thilo Sarrazin ont également abordé dans leurs contributions le contexte de l’immigration clandestine de masse. Le professeur Meuthen est l’un des deux chefs du parti AfD depuis 2015. Il a été le principal candidat de l’AfD dans le Bade-Wurtemberg et est membre du Parlement européen depuis fin 2017. Il est professeur d’économie nationale et de finance. Vera Lengsfeld a soulevé la question de savoir si la politique migratoire, commencée en 2015 par l’ouverture de la frontière allemande par la chancelière Angela Merkel, avait suivi une certaine stratégie politique visant à dépasser l’Etat-nation. Elle a fait référence à un passage du programme gouvernemental stipulant que l’Allemagne remplirait ses obligations en matière de «réinstallation et de relocalisation»[«Resettlement and Relocation»]. Derrière ces termes se cache un programme de repeuplement de l’UE jusqu’à présent caché à la population. Dans ce contexte, Thilo Sarrazin a cité le politologue Yasha Mounk (Université de Harvard), qui avait déclaré le 21 février 2018 dans l’émission Tagesthemen «[…] que nous osons ici une expérience historiquement unique pour transformer une démocratie mono-ethnique et mono-culturelle en une démocratie multiethnique. Cela peut fonctionner, je pense que cela fonctionnera, mais bien sûr, il y aura aussi de nombreuses distorsions» (https://de-vid.com/video/video-8pKWajuY7Yk.html). Le professeur Jörg Meuthen a également utilisé le terme «expérience sociale idéologique», qui a lieu très spécifiquement en Allemagne, parce qu’ici, en raison de l’histoire, le lien avec la patrie est particulièrement peu développé.


Qui a interrogé le peuple allemand?


Au vu de ces faits scandaleux, il faut se poser la question suivante: qui a demandé aux Allemands, s’ils étaient d’accord de participer à cette expérience? Le peuple allemand, en tant que détenteur souverain de l’autorité étatique, n’est pas un destinataire passif d’ordres d’expérimentateurs non déclarés. Les participants de la Nouvelle fête de Hambach étaient en tout cas d’accord de s’opposer à cet abandon de notre pays, comme l’a formulé Jörg Meuthen: «Nous nous défendrons contre cela par tous les moyens démocratiques!»
Le professeur Joachim Starbatty, parlementaire européen, a également appelé les personnes présentes à prendre la défense de la nation: «Aujourd’hui, la nation est redécouverte dans le château de Hambach», a-t-il dit en admettant être un patriote, un patriote éclairé. Starbatty est professeur émérite d’économie nationale et s’est fait connaître suite aux plaintes contre l’introduction de l’euro déposées à la Cour constitutionnelle fédérale. Il est membre du Parlement européen depuis 2014.


«Sortir de l’euro maintenant!»


En vue de l’ouverture des frontières par la chancelière Merkel, Starbatty a critiqué le fait qu’aujourd’hui, en Allemagne, la compassion sociale est placée au-dessus de l’Etat de droit. Comme toutes les autres nations, nous devons défendre ouvertement nos intérêts, ce n’est qu’alors que nous serons un élément de sécurité pour le monde. Il s’est opposé à la politique monétaire ultra-libérale menée par le président de la Banque centrale européenne (BCE). Suite à cette politique, les épargnants en Allemagne ont perdu 447 milliards d’euros au cours des sept dernières années. Les pensions d’entreprise ne sont plus sûres non plus. Nos vieux jours sont en danger. Starbatty a exigé: «Nous devons stopper les activités de M. Draghi avant qu’il ne nous ait tous expropriés.» Starbatty a souligné que cette voie européenne échouerait. Elle deviendrait plus chère qu’on ne peut l’imaginer. L’intégration européenne serait alors également anéantie. Il a conclu son discours en disant: «C’est pourquoi, je veux que nous disions ensemble: sortons de l’euro, maintenant!»
Willy Wimmer, ancien secrétaire d’Etat parlementaire au ministère de la Défense et ancien vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, a cité les propos d’un officier allemand haut gradé de la police ayant déclaré que quelque 200 demandeurs d’asile africains avaient empêché l’expulsion d’un demandeur d’asile à Ellwangen et menacé de prendre l’assaut du poste de police. D’abord, l’Etat n’a plus le droit de protéger les frontières, puis les policiers se retrouvent dans des situations dépassant leurs capacités. Le ministre de l’Intérieur Seehofer a qualifié cette situation de gifle à la face à tous les citoyens respectueux des lois. Wimmer a exigé que l’Etat de droit allemand soit préservé. 


Willy Wimmer souligne l’importance de l’Etat-nation pour le maintien de la paix

Wimmer a critiqué la politique occidentale envers la Russie. L’Occident continue d’ignorer le désir du président russe de vivre en bon voisinage. Ce n’est pas la conséquence d’une politique associée aux noms de Willy Brandt et de Helmut Kohl. Il a souligné l’importance de l’Etat-nation pour le maintien de la paix. Un Etat fort et démocratique au centre de l’Europe pourrait garantir la paix.
A la fin, Willy Wimmer a remercié Max Otte, d’avoir rendu possible cette rencontre. Lors de la Nouvelle fête de Hambach, on a pris conscience que la liberté et le droit du peuple allemand devaient être défendus avec courage. Ce jour changera le pays.

Des impressions durables

Les impressions durables de la «Nouvelle fête de Hambach 2018» sont les suivantes:
la bonne ambiance et la conscience des participants de prendre part à une journée importante, peut-être historique; le sentiment d’appartenance qui a facilité la conversation avec tout le monde. Il y avait un nombre remarquable de jeunes gens ayant participé à la fête. Plus tard, Vera Lengsfeld a écrit qu’elle ne se souvenait pas «d’avoir vu, au cours des dernières années, un si grand nombre de visages détendus et heureux et d’yeux brillants rivalisant avec le soleil».
Tous les participants à cette journée au château de Hambach sont rentrés chez eux renforcés et encouragés. Les gens ont dialogué les uns avec les autres et ont chanté à la fin – sans en faire un rituel – l’hymne national allemand, dont le sens a certainement gagné en importance pour beaucoup: l’appel à s’engager pour l’unité, la justice et la liberté.    •
(Traduction Horizons et débats)

Déclaration commune de 2018

«Avec une consternation grandissante, nous observons à quel point l’immigration clandestine de masse endommage l’Allemagne. Nous exprimons notre solidarité avec tous les manifestants pacifiques en faveur du rétablissement de l’Etat de droit aux frontières de notre pays».

La déclaration a été soumise en guise de pétition à la Commission des pétitions du Bundestag allemand le 16 mai 2018.
Signée par 164 671 personnes
(état au 15/5/18).

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