hd. Le texte qui suit a déjà paru en novembre 2016, peu après l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Suite à sa lecture, il demeure évident, que la «politique allemande» de Trump reste d’une certaine façon dans la ligne de celle du gouvernement précédent bien que sous des formes très différentes, élément que cet article ne pouvait pas alors prendre en considération (cf. à ce sujet l’article en page 2). Il renvoie en outre à d’autres canaux d’influence qui, indépendamment des déclarations gouvernementales officielles, soulignent les stratégies politiques d’organisations dotées de grands moyens financiers. D’une manière ou d’une autre, tous les Allemands se trouvent confrontés à la question du rôle qui leur reviendra – et de savoir s’ils veulent reprendre ce rôle: c’est-à-dire de monter à nouveau au front en ordre de bataille, tels des idiots utiles.
Le prétendu «isolationnisme» du nouveau président américain Donald Trump ne mènera pas – sans surprise – à moins de guerres, mais seulement à une nouvelle répartition des responsabilités des puissances militaires mondiales. En cela, Trump suit résolument la ligne qui s’est faite jour il y a déjà des années: on exige à l’avenir de la République fédérale d’Allemagne des dépenses militaires accrues ainsi qu’un engagement «de premier plan» en tant que puissance militaire en Europe, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, jusqu’en Asie centrale. Un scénario qui reste très menaçant.
Les Etats-Unis, issus jadis des anciennes colonies du Royaume-Uni, sont récemment souvent intitulés d’«unique puissance mondiale», stylisés en «empire». Par là, on omet ce qui depuis de nombreuses années est écrit entre les lignes: les Etats-Unis sont «las de la guerre». Le pays est miné par les dépenses d’armement de plusieurs décennies et par les guerres, des pans entiers de la société se sont appauvris et sont menacés d’un nouveau déclin. Selon le SIPRI, le pays affecte environ 40% de ses dépenses mondiales à la «défense». En raison de nombreuses interventions militaires, la puissance militaire de premier plan des Etats-Unis est détestée dans une grande partie du monde.
Sur cet arrière-plan se dessine, depuis de nombreuses années déjà, un nouveau scénario des élites: les Etats-Unis se limitent ou plutôt se concentrent en premier lieu sur l’espace Asie/Pacifique pendant que les Européens doivent imposer les intérêts des élites en Europe, en Afrique du Nord ainsi qu’au Proche-Orient jusqu’en Asie centrale par les moyens diplomatiques et militaires. Puisque, par exemple, la Grande-Bretagne est elle aussi considérée comme «lasse de la guerre», il est exigé notamment de l’Allemagne, depuis plusieurs années, d’endosser la «direction» [«Führung»] – un mot qui fait résonner toutes les sonneries d’alarme.
Déjà, pendant la phase préparatoire des élections de 2013 au Bundestag, deux think-tanks influents avaient publié un document intitulé «Nouvelle puissance, nouvelles responsabilités». La Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) et le German Marshall Fund of the United States (GMF) s’expriment dans ce texte de la manière suivante: «Les citoyens allemands jouissent actuellement d’une période de sécurité inconnues depuis longtemps. Leur pays vit en paix avec ses voisins européens […].» Pourtant, le monde demeure «plein d’incertitude et de dangers». Pour un Etat globalisé comme l’Allemagne, la sécurité mondiale et la sécurité allemande sont inséparables. Enfin, il est dit carrément, sur un ton presque menaçant: «Si l’Allemagne veut conserver et protéger son mode de vie original, elle doit par conséquent s’employer à faire régner un ordre universel pacifique et fondé sur des règles; et ce, avec tous les moyens légaux mis à la disposition de l’Allemagne, y compris, là et quand cela est nécessaire, par la force armée.» De la «puissance accrue» de l’Allemagne et l’«augmentation de son influence» découle également «davantage de responsabilité. Pendant des décennies, l’Allemagne a été consommatrice de la sécurité garantie par l’OTAN et en particulier par les Etats-Unis. Aujourd’hui ses alliés et ses partenaires attendent que l’Allemagne génère elle-même de la sécurité; et cela, pas seulement pour elle-même.»
La Stiftung Wissenschaft und Politik et le German Marshall Fund of the United States expliquent que le succès de l’Allemagne en tant que nation de commerce et d’exportation est dépendant d’un ordre universel libéral: «L’Allemagne […] vit comme aucun autre pays au monde de la globalisation. Sa force actuelle est fondée essentiellement […] sur son succès en tant que nation de commerce et d’exportation. […] L’Allemagne a besoin de la demande d’autres marchés ainsi que de l’accès aux voies commerciales internationales et aux matières premières. Plus encore cependant, elle a besoin […] d’un ordre universel libéral, soutenu par les normes avec des Etats libres et ouverts […]. Ainsi, le but stratégique primordial de l’Allemagne doit être de préserver cet ordre universel, de le protéger et de le perfectionner.»
La nouvelle responsabilité de l’Allemagne consiste, en tant que puissance mondiale, à concrétiser un ordre universel servant le «libre échange», ce qui signifie entre autres d’assurer aux multinationales un accès exclusif aux matières premières, aux marchés et aux voies commerciales. Et ce, si besoin est, contre la volonté d’Etats souverains et par la force armée.
Il s’agit pour l’Allemagne de formuler avec discernement des buts stratégiques concrets. «Ceci implique également qu’une politique allemande de sécurité nationale pragmatique – particulièrement lorsqu’il s’agit d’enjeux militaires coûteux sur le long terme – doive en premier lieu se concentrer sur l’environnement européen de plus en plus instable, allant de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient jusqu’à l’Asie centrale; notamment afin de décharger les alliés américains de l’OTAN dans leur engagement croissant en Asie», écrivent les deux think-tanks.
Dans ce document «Nouvelle puissance, nouvelles responsabilités», se trouve l’exigence tout à fait bizarre – et répétée trois fois en tout – selon laquelle l’Allemagne devra à l’avenir «prendre la direction» et décider plus souvent.1
La logique de chantage du projet «Nouvelle puissance, nouvelles responsabilités» de 2013 n’est pas demeurée sans conséquences. Dans l’accord de coalition du 16 décembre 2013 à la base de la formation du gouvernement allemand, on trouve: «La signification primordiale du commerce extérieur pour l’économie nationale allemande, l’interdépendance grandissante des marchés étrangers, […] exigent l’utilisation accrue d’une politique en faveur des relations économiques internationales. […] Nous observons avec inquiétude le nombre croissant de mesures de limitation ou même d’entrave au libre-échange. […] L’Allemagne est dépendante des importations pour son approvisionnement en de nombreuses matières premières importantes […].»
Dans le chapitre «Responsabilité dans le monde» de l’accord de coalition, le gouvernement fédéral allemand se propose – conformément aux prévisions – en tant que «partenaire fiable dans le monde». On y trouve: «L’Allemagne se rend à sa responsabilité internationale. Nous voulons réaliser ensemble efficacement l’ordre global». «Si l’on attend l’aide de notre pays pour la résolution des crises et conflits, nous sommes prêts. […] Nous sommes les tenants de la fiabilité et de la loyauté dans les alliances. Nous voulons être un partenaire optimal dans la réalisation d’un ordre universel équitable.»
A l’avenir, l’Allemagne prendra certainement aussi sa «part appropriée des charges de l’Union. Ensemble avec nos partenaires de l’OTAN […]. Les Nations-Unies joueront un rôle clé […] pour faire face aux défis globaux.»2
On a souvent établi, à juste titre, que la stratégie de politique extérieure dans l’accord de coalition avait été définie selon le document «Nouvelle puissance, nouvelles responsabilités».3
La phrase symptomatique pour la politique extérieure allemande, «Si l’on attend l’aide de notre pays pour la résolution de crises et conflits, nous sommes prêts.» est loin d’être l’expression d’un Etat extérieurement agressif. Bien au contraire, il s’agit d’une phrase pratiquement déjà culte venant d’un Etat se trouvant déjà sous une pression considérable. On trouve en outre dans cet accord de coalition un engagement ferme en faveur d’une volonté de paix, comme par exemple: «Dans ce but, nous avons à notre disposition en premier lieu les moyens de la diplomatie, du règlement pacifique des conflits et de la collaboration au développement.»
L’influence internationale a également un retentissement direct sur la doctrine militaire allemande. Le «livre blanc» de la Bundeswehr a été publié en 2016 avec la participation du Royal Institute of International Affairs (Chatham House). Sous l’égide d’Elisabeth II, le puissant et influent think-tank londonien est soutenu entre autres par 75 banques, des multinationales de l’énergie et d’autres grands consortiums. Le 17 février 2015, lors de la cérémonie de lancement pour le processus du livre blanc de 2016, Robin Niblett, directeur de Chatham House, a, en présence de la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, disserté sur les «attentes internationales envers l’Allemagne».
De nos jours, a continué Niblett, les acteurs non-gouvernementaux observent d’abord quels bénéfices un pays peut leur offrir, et il a ensuite déclaré, menaçant: renforcés par les medias, ces acteurs pourraient étendre largement leur puissance et impliquer la responsabilité des politiques d’une manière inconcevable jusqu’alors.
Le processus de la globalisation mène vers des querelles de lutte d’influence sensiblement plus puissantes, dans lesquelles il y a «des gagnants et des perdants». Aux Etats-Unis tout comme en Grande-Bretagne, la solidarité nationale a substantiellement été détruite par les guerres en Afghanistan et en Irak. En raison de la retenue suscitée par ces guerres, l’Allemagne a, au contraire, encore la capacité de mobiliser un large consensus «au cas où elle décide d’agir».
Les explications de Niblett ne peuvent être interprétées que de la manière suivante: la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont profondément déchiré leurs sociétés suite à l’exercice de leur fonction de pouvoirs d’ordre mondial pendant de longues décennies. Ils n’ont donc plus la possibilité de suffisamment mobiliser leurs populations pour obtenir des masses le consentement nécessaire au maintien de l’ordre armé universel dans l’intérêt des multinationales. C’est sur cet arrière-plan qu’on exige notamment de l’Allemagne qu’elle reprenne cette fonction dans des pans entiers du monde.
Sans ambages, le directeur de la Chatham House a donc exigé dans son discours l’augmentation des dépenses militaires allemandes. Les dépenses militaires britanniques sont en régression en raison de la situation économique problématique. Il est vrai que l’Allemagne se trouve actuellement dans le «Top Ten» des pays aux affectations budgétaires les plus élevées pour la «défense». Elle doit cependant se hisser encore plus haut dans cette liste ou tout au moins maintenir son rang, alors que des pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres augmentent leurs dépenses militaires. On exige évidemment aussi de la Chine, de l’Inde et du Brésil d’accroître les bénéfices des sociétés d’armement et probablement aussi, outre de l’Allemagne, d’exercer la fonction de pouvoir d’ordre universel dans leurs régions respectives. Les thèmes actuels sont la pratique accrue d’un contrôle militaire des ressources par le Brésil dans l’Atlantique du Sud et par les activités militaires de la Chine dans la mer de Chine méridionale.
Selon Niblett, l’Allemagne n’est pas seulement une puissance moyenne («mid sized power») mais une grande puissance moyenne («mid sized great power»). Le pays n’a pas le choix, c’est comme ça, et l’Allemagne doit remplir les obligations découlant de cette position et doit assumer les dépenses qui lui sont liées. Le peuple allemand doit savoir qu’il n’a pas d’autre choix que de se mettre au service de l’Europe et donc de l’économie mondiale.
L’Allemagne doit être un défenseur des marchés ouverts. Probablement, dans une allusion aux conventions de libre-échange transatlantiques TTIP et CETA, le directeur de Chatham House souhaite voir se concrétiser les décisions correspondantes, et ce malgré la forte opposition publique.
Entièrement dans ce sens, Niblett a souligné positivement le partage des dépenses pour les sanctions contre la Russie – c’est un exemple de la conduite des opérations qu’«on espérait voir de la part de l’Allemagne». Cela implique en outre de supporter les dépenses de la sécurité énergétique européenne, dixit Niblett, et pas seulement les dépenses des exportations de voitures. La sécurité énergétique est l’élément absolument central du futur bien-être de l’Europe et l’Allemagne joue un rôle-clé dans cette sécurité.
Sur le plan militaire, l’Allemagne ne doit certes pas s’engager en Asie. «On attend cependant de l’Allemagne, et elle devrait l’attendre d’elle-même, qu’elle aide à instaurer la sécurité en Europe.»
Il est d’avis qu’il incombe aux dirigeants de l’Allemagne de faire accepter au public sceptique les «obligations du pays» en tant que grande puissance, en répandant, de manière concordante, le message «du caractère inévitable des obligations proportionnelles de l’Allemagne» dans la lutte contre les dangers de notre monde interdépendant d’aujourd’hui. Au nombre de ces obligations on compte entre autres, selon Niblett, également l’«engagement répressif», par exemple, sous forme de sanctions.4
Résumons: des think-tanks soutenus par de grands groupes exigent de la part d’Etats sélectionnés, sous la menace de désavantages économiques, d’augmenter de façon significative leurs dépenses pour l’armement ainsi que d’imposer et de maintenir dans diverses régions un ordre universel libéral allant dans le sens des multinationales, en agissant comme des puissances de l’ordre mondial par des moyens économiques et militaires. Il est prévu que les Etats-Unis ne s’engageront majoritairement plus que dans l’espace du Pacifique alors que l’Allemagne devra reprendre en Europe avec les régions voisines (Afrique du Nord, Proche-Orient, Asie centrale) de plus en plus la fonction des Etats-Unis.
La volonté des populations ne joue aucun rôle, les dirigeants gouvernementaux doivent leurs inculquer «le caractère inévitable» des «obligations» respectives en imposant les mesures nécessaires contre la volonté de la majorité démocratique. Si des Etats comme l’Allemagne ne remplissent pas leurs obligations, ils doivent escompter une possible perturbation de leurs exportations et de leur bien-être. Si certains Etats ne remplissent pas le rôle qui leur est destiné, le devoir de les réprimer en incombe à d’autres Etats. A l’exemple des sanctions contre la Russie, visant l’extension de l’extraction du pétrole, les exigences des puissances de l’ordre universel sont claires: il s’agit de l’imposition du contrôle des ressources dans l’intérêt des banques et des compagnies pétrolières internationales, désigné à l’aide de formulations alambiquées comme «sécurité énergétique».
Le fait que des Etats, et notamment des Etats tels que l’Allemagne, puissent être mis sous pression ou même subir un chantage économique pour les amener à poursuivre une action militaire offensive dans le monde, ne correspond pas aux idées reçues. Cependant, Hans von Sponeck, ancien diplomate allemand des Nations-Unies, a décrit les choses exactement de cette façon. Au sein du Conseil de sécurité des Nations-Unies, il n’a guère pu noter d’opposition contre les attaques aériennes en Irak, mais plutôt une «retenue fatale» de la part des Etats, et cela, même quand ils considéraient les attaques aériennes et les zones d’interdiction de vol comme discutables sur le plan du droit international. L’Allemagne s’est montrée totalement défaillante durant les deux ans de son mandat au Conseil en 1996/97. Selon von Sponeck, cela résulte «pour des raisons purement politiques. Naturellement, en raison de la peur que des scrupules et de la résistance pourraient entraîner des répercussions négatives […] sur les plans politique et économique pour les Etats réticents». Dans le contexte de la résolution d’autorisation de guerre 678 de novembre 1990 et de la Résolution 687 concernant les sanctions de mars 1991 contre l’Irak, une «pression énorme» aurait été exercée sur les membres du Conseil de sécurité. Suite au vote négatif du Yémen au Conseil de sécurité, on lui a, à l’époque, immédiatement retiré un programme d’aide.5
Le fait que les Etats – à l’encontre du cliché communément exprimé – n’ait le plus souvent aucun intérêt à s’engager dans des guerres ou à y participer ressort des notions comme la «division des charges» et le fait qu’on ne peut plus guère commencer ou mener durant des années des guerres d’envergure sans planifier des «conférences de fournisseurs de troupes». Dans le contexte de la guerre d’Afghanistan, on débat souvent d’un «partage correct des charges». Le fait que des Etats font de lourdes dépenses militaires et mènent régulièrement des guerres n’est pas toujours la conséquence d’un «gouvernement agressif», mais peut également être l’expression d’un Etat subissant une pression considérable et auxquels ces «charges» sont imputées.
Dans cette perspective, l’annonce faite par le président américain Donald Trump d’une réduction de l’engagement militaire des Etats-Unis à l’étranger et en particulier, d’une participation accrue attendue de la part de l’Allemagne, est périlleuse au plus haut degré. Le fait que la pression exercée sur la République fédérale allemande pourrait encore s’accroître, a été démontré, immédiatement après les élections américaines, dans les talk-shows politiques où il a immédiatement été question des exigences qui seraient imposées à l’Allemagne. La politique en matière de politique extérieure et de sécurité nationale prévalant jusqu’alors en Allemagne pourrait – malgré une militarisation constante pouvait encore être décrite comme relativement réservée 6 – très bien se retrouver sous une pression encore plus forte que ces dernières années. Il faut donc critiquer avec la plus grande vigueur la continuelle militarisation du pays. Cela n’est cependant pas suffisant. Il est tout aussi important de thématiser le système des «attentes internationales» envers l’Allemagne. Comment est-ce possible que des Etats soient contraints, sous la menace de désavantages économiques, à pénaliser d’autres pays par des sanctions économiques brutales, à agiter la menace de guerre et, dans les cas extrêmes, à mener une guerre d’agression? Comment est-ce possible que des soi-disants «think-tanks» mettent de cette façon la pression sur des Etats? La paix ne sera probablement possible que si l’on aborde de front le sujet de cette logique du chantage à la guerre et que l’on fasse de sa suppression une exigence primordiale. •
* Henrik Paulitz (né en 1968) a fait des études de sociologie et de biologie à Marburg et Bielefeld. Il dirige l’Académie Bergstrasse pour la recherche sur les ressources, la démocratie et la paix. Ce chercheur dans les domaines de la paix et des conflits est l’auteur, entre autre, des livres «Anleitung gegen den Krieg» [Mode d’emploi contre la guerre] et «Kriegsmacht Deutschland» [L’Allemagne, une puissance militaire].
Source: Akademie Bergstrasse für Ressourcen-, Demokratie- und Friedensforschung, Analysen&Empfehlungen, novembre 2016
Vous trouverez d’autres explications et recommandations pour la paix dans le livre: Paulitz, Henrik. Anleitung gegen den Krieg, 2e édition 2017
(Traduction Horizons et débats)
1 SWP/GMF: Neue Macht. Neue Verantwortung. Stiftung Wissenschaft und Politik. Berlin. The
German Marshall Fund of the United States. Washington. 2013. Pages 3, 6, 9, 20, 38s. et 42
2 Deutschlands Zukunft gestalten. Koalitionsvertrag zwischen CDU, CSU und SPD. Berlin, 16/12/13, p. 12, 14, 117 et 119
3 Cf. par ex. Wagner, Jürgen. Deutschlands (neue) Grossmachtambitionen. Von der «Kultur der (militärischen) Zurückhaltung» zur «Kultur der Kriegsfähigkeit». Non daté: <link http: imi-online.de download jw-grossmacht.pdf external-link seite:>imi-online.de/download/JW-Grossmacht.pdf (30/7/16)
4 Niblett, Robin (Royal Institute of International Affairs/Chatham House). Internationale Erwartungen an Deutschland. Vortrag bei der Auftaktveranstaltung des Weissbuchprozesses 2016. Berlin, 17/2/15
5 Sponeck, Hans von; Zumach, Andreas. Irak. Chronik eines gewollten Krieges. Kiepenheuer & Witsch, 2003
6 Cf. Bierling, Stephan. Vormacht wider Willen. Deutsche Aussenpolitik von der Wiedervereinigung bis zur Gegenwart, Munich 2014. p. 267ss. – Buro, Andreas. Deutschlands Verantwortung für den Frieden. Zukunftsszenarien für Strategien. Vortrag, Frankfurt, 2/10/15. Thesenpapier. Mitschrift von Henrik Paulitz.
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